
m
î A v e r t i s s e m e n t .
d éb ite ra , que fur le pr ix auquel je pourrois le faire monter .
En faifant moins ou moins b ien , il eft c lair que j’aurois pu aller
plus v î t e ,& par conféquent finir p lu tô t : C ’é to it le pa rti le plus avantageux
pour m o i , mais il ne m’a pas femblé le plus convenable ; c’eft
p ourquoi , perfuadé que mon liv re une fois terminé , le Public fera
plus d'attention à la maniéré dont il fera e x é cu té , qu’ au temps que
j'aurai mis à le faire ; j’ ai préféré l’ approbation de ceux qui n’efti-
m e n t , que ce qui eft b o n , à celle du p e tit nombre de ces c r itiq u e s ,
qui le fable à la main paroiffent ne s’ occuper qu’ à compter les in-
ftans qui pa ffent, & n’a vo ir d’ approbation à donner qu’aux ouvrages
qui font promptement fa it s . C eft p a r - là , que gagnant en v aleur ce
qu’ils auront perdu en temps , mes fo u fc r ip teu r s , qui v er ron t la balance
de leur c ô t é , trouv eront que j’ai fait à la fois mes a fià ire s , les
le u r s , & celles du Public .
I l y a des livres qui se rendent refpeélables par le génie de leurs
A u te u r s , ou par l ’importance des matières qu’ ils traitent ; d’autres se
font confidérer par la grandeur de leur raaffe , & l’ on en remarque
quelques-uns par la richelTe de leur exécution : Sans prétendre faire
v a lo ir le mien par le premier de ces m o tifs , je crois qu’il fera recom-
mandable par sa magnificence ; & com m e , lor fqu’une fois fes quatre V o lumes
bien dorés feront mis les uns à cô té des autres , dans quelque
grande B ib lio th èqu e ; ils doivent y occuper au moins un demi-pied de
te r ra in ; je ne doute p a s , qu’en raifon de sa pefanteur il ne se diftingue
parmi la foule ; il se p ourroit aufli que par le moyen de fes G ra v u r e s ,
il a ttirâ t les y eu x de la Poftérité curieufe de fa vo ir ce qu’ont f a i t , &
penfé les Antiquaires de notre fie c le . En ce c a s , je v eu x lu i apprendre
( c e qui lui femblera peut-être une chofe extrao rd in a ire )q u e les anciens
Auteurs de l ’ année mil-fept-cent-foixante-neuf, a voient de la gra titu de
pour le P u b lic , & rappellé par l ’avenir au temps p r é fen t, je faifis
cette occafîon pou r remercier mes contemporains, de l ’ acceuil fa vora b
le , qu’ ils ont bien vo u lu faire à mon premier V o lum e . Cep en d an t,
comme perfonne ne li t a vant moi l ’ouvrage que j’é c r is , je fuis naturellement
le premier à en p or te r mon fen tim en t, ou ma c ritique ; v o ic i
donc une p a rtie de ce que j’en penfe : je fouliaiterois que l’A u te u r eût
A V I s s E M E N T .
mis un peu plus de c h a le u r , & de co r rea ion dans fon ftile ; il fait fort
b ie n , que quelques-uns lu i ont reproché trop de réflexions férieufes qui
alfoupiffent , & pas allés de traits brillans qui réjouiffent un lefteur
ennuyé : à quoi il répond , que s’il eût emploie ces traits fa lllan s , que
d’ailleurs sa matière ne com p o r to it p a s , il eût crû déroger à la coutume
des A n t iq u a ire s . Il ajoute en co re , non fans y a vo ir bien penfé,
qu’aux réflexions p rès , qui ne se trou v en t gueres dans leurs liv r e s , le
fien eft é c rit comme tous les autres ; au re fte , fi pour fe conformer à
l ’u fa g e , il eft en n u y eu x , il eft en regie : je de°firerois néammoins que
dans fa differtation fur l ’A r c h i t e a u r e , il eût été plus cou r t : car tou t
ce qu’il d it fur fon origine , quoique nouveau , curieux même pour
quelques u n s , paroitra fûrement tro p long au plus grand nombre: je
voudrois enfin que cet éc r iv a in devenu trop Etrufque, nous eût épargné
deux mortels chapitres fur 1’ orig ine de ces peuples q u i ne font plus,
& nous eût donné plus d’explications des Pe in tu re s, ou T o fcan e s , ou
G r e cq u e s , ou Romaines qu’il a fi bien fa it exé cu te r ; cependant, il feroit
poflible qu’ il eût fes raifons, pour a vo ir ainfi conduit fon o u v r a g e , c eft
ce. q u ’il fera temps de d é c id e r , lorfque nous en verrons la f in . Quan t a
moi quoiqu’on dife de ce premier V o lum e , je me crois en d roit de n’en
être pas fi co n ten t, que je le fuis de ce lu i-c i, q u i , ce me fem b le , lui
eft fo r t fupérieur tan t pa r la nature de fes Plan ch e s , que par la maniéré
dont il eft médité : ce qui v ie n t , de ce qu’ayan t eu plus de temps
à ma difpofition , j’ en ai pu mettre davantage à la compofition de
mon L i v r e . Bien que je me fuffe propofé de ne pas m’ engager dans
r exp lica tion des Defléins qu’ il contient ; elle m’ a été demandée de
tant de côtés , que je n’ai p u me défféiidre de la donner telle que je
l'en tens, fans prétendre pourtant qu’elle fo it la meilleure qu’on puiflé
fe ir e , c’eft feulement la moins mauvaife de toutes celles que je pouvois
im a g in e r . Q u e fi 1’ on tro u v e ce V o lum e plus r ic h e , & plus intéref-
fant que le prem ie r ; je puis aflurer que le T ro ifiém e , qui le furpafléra
de b e au co u p , fera néanmoins fo r t inférieur à celui qui doit le fuivre.
Je pourrois encore faire remarquer cela comme une nouveauté qui
n’ eft pas étrangère à mon fu je t , fi j’avois envie de me faire v a lo ir ic i
par un autre e n d r o it , que pa r mon O u v ra g e m e iu e .
Dill
1
I
iill
i
m