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Raphael , it is eafily perceivable , that one ftudied , the Antique ,
like a grand Statuary , o f that the other examin’d it , like a grand
Painter : hence , the firft drew that grand tafte in defiign, which no
one has furpafs’d , and o f which he made Raphael fenfible ; the other
knew how , by that means , to find out the rules o f that beautiful
compofition , wherein no one has equal’d him fmce , together with thofe
Graces , that Excellence o f CharaBer and fpirit , which appear inimitable
; he did not merely attach himfelf to fome parts only of
the Antique ; but convinc’d the more he faw , the more he could
learn , not contented with examining Engrav’d Stones, Medals, B aft Ri-
lievi , Fafes , Stucco’s , the Paintings and Statues , which in his time
were in great abundance at Rome , he caus d likewife to he copied
, all over Italy and even in Greece , every thing that could
he found , amongst the moft beautiful veftiges o f the Ancients . Enlighten’d
, by the learned Cardinal Bembo , he read their books with
attention , and it was after all thefe ftudies , combin’d and perform’d with
that Intelligence and difcernment which are remarkable in the pieces
done by his hand , that , he himfelf form’d thofe rules , which guided
him, and which gave occafion to the reformation , in bis fécond manner
a few years before his death : for the reft , we may he affur’d that
he follow d thofe principles with fo much fedelity , that Good Judges
find again in his works the fame fiyftem o f things , which are admir’d
amongst the beautiful monuments, he had examind with fo much care.
Hence it is , that , there are fome , who have been induced to believe
, that , he copied his Pfiche , one o f his moft fcbolarlike com-
pofitions from fome ancient paintings , he afterwards deftroy d in order
to attribute to ■ himfelf , the honour o f having been the original author
o f it . After what we have juft read it may be fairly concluded
, that , an examination o f the PiBures o f Raphael , muft be o f
infinite fervice to the ftudy o f the Antique , as this , on the other
part , teaches us to be more fenfibly touch’d with the beauties o f
Raphael , whom we dare to infert amongst the number o f the Ancients
, o f whom he has been the great admirer , and faithful Difciple
.
With
A r tiftc s réformèrent la Peinture , & que nous (avons auffi que ce
n’eit pas d’eux-mêmes feulement, mais de l ’étude raifonnée des o u v ra ges
des Anciens qu’ ils tirèrent leurs principales rellburces ; rechercher
les maximes qu’ils avoient apprifes d’eux , ce feroit évidemment reprendre
le fil des pr inc ip e s, qui chez les Ancien s & les Modernes ont
conduit l’A r t où l’expérience nous a montré qu’il peut a r r iv e r .
Lo rfque l ’ on examine a vec attention les ouvrages de Michel-
A n g e & de R a p h a ë l, on s’apperçoit aifément que l’un étudia l ’A n tiq u e
en grand S ta tu a ire , & que l ’autre l ’exainina en grand Pe in tre ; le premier
en tira ce grand goû t de deiTein que perfonne h a furpalTé, 8c
qu'il fit fentir à Raphaël ; 1’ autre y fu t tro u v e r les regies de cette
belle compofition que perfonne n’a égalée depuis lui ; de même que
ces g ra c e s , cette noblelle de caraêlere 8c cet e fpr it q u i paroiffent inimitables
; il ne s’a ttacha pas feulement à quelques parties de l’A n t i q
u e , mais perfuadé que plus il v e r ro it plus il ap p ren d ro it, non con tent
d’examiner les Pierres g ra v é e s , les M éd a ille s , les Bas-reliefs, les
V a fe s , les S tu c s , les Peintures 8c les Statues qui de fou temps étoient
à Rome en très grande abondance , il fit encore copier dans tou te
l ’Italie 8c jufque dans la G r e c e , ce que l’on p u t tro u v e r des plus
beaux relies des A n c ien s . Eclairé pa r le doêle Ca rdin al B en ib o , il lû t
a v e c attention leurs livres ; c ’ c il d’ après tontes ces études combinées
8c faites a vec l ’ intelligence 8c le difcernement que f on p eu t remarquer
dans les morceaux fortis de sa main , q u ’ il se forma les regies
qui le gu id è rent, 8c qui lui firent réformer sa fécondé maniéré, peu
d’années a vant sa m o r t: au r e lie , on peut affurer qu’ il fu iv it ces principes
a v e c une telle fid é lité , que les connoiffeurs re trou v ent dans fes
ouvrages le même fy ilêm e de ch o fe s, que l’on admire dans les beaux
monumens qu’il a v o it examinés a vec tant de fo in ; c ’e il ce qui a fait
croire à quelques-uns qu’il a v o it copié sa P fich é , l’une de fes plus lavantes
co rap o fitions, des anciennes Peintures , qu' il a vo it enluite détruites
, pour s’attribuer rhonneur d’en être l ’auteur o r ig in a l. D'après
ce q u ’on v ien t de l i r e , on peut con c lu re , que l ’examen des Tableaux
de Raphaël peut infiniment fe rv ir à l ’étude de l ’A n t iq u e , comme celui
ci de fon co té apprend à mieux fentir les beautés de R a p h a ë l, que
nous