Morceau de
cette extrémité
molle.
V. PUé.f.
118.
Raifon de
cette molefle.
Seélion horizontale
d’un
morceau de
Corail.
V. Pl.26.fig.
119.
Seélion d’un
morceau de
la partie molle
du Corail.
V.là-même
f. n o .
Struélure organique
établie
en l’écorce.
Suc Iaété maniéré
de fon
épanchement
expliquée.
Preuve de
cet épanchement
tirée
des expériences.
1 14 H I S T O I R E P H Y S I Q U E
voir. Un morceau de cette extrémité molle , jointe à une au-
tre partie du Corail dur, eft ce que nous avons marqué A A. & que
nous avons examiné avec le microfcope j | par lequel on diftingue
clairement les diverfes ftruétures des parties molles, & des dures.
L ’une eft toute pleine de Cellules Q_Q.qui au fortir de la mer,étant
pleines du fùe glutineux caufent cette molefle, laquelle enfuite peu
à peu fe durcit comme l’autre R R . qui la touche, par la neceffaire
affluence, & coagulation du fuc de lait.
J’ai coupé horizontalement le petit Rameau de Corail SS, dans
fa véritable dureté, & ayant bien examiné avec le microfcope fa
partie intérieure, il ne m’a pas été poflîble de diftinguer aucun Canal
ni aucun vuide, ni porofité ; mais feulement une très-dure 8c
très-unie fubftance de pierre, de couleur rouge, aiant de petits points
blancs comme du Porphyre. En la figure 6. on voit ce qui a été
agrandi de la forte. J’ai fait la même chofê d’un morceau coupé
de la partie molle, & les pores que nous y avons déjà remarquez,
ont été agrandis comme V .
De cette exaéte Anatomie, on peut conclurre que toute la {fracture
organique du Corail, eft en l’écorce, & en la fùperficie de la
fubftance, dure & pierreufe, & non pas du tout dans fon intérieur}
puiique, dans cette végétation, il ne doit pas s’obfèrver un ordre,
pour faire circuler le Suc nourricier, mais une atraction ou filtration
de l’aliment fluide, que lui fournit l’Eau de la mer, s’uniifant en
façon que par une certaine appofition que j ’expliquerai, la Plante eft
formée de cette confiftence.
J’ai parlé dii fûc, à qui la fubftance glutineufè & la couleur
blanche font donner le nom de lait ; mais comme je n’en ai
parlé que félon l’occafion, que m’en ont donné quelques parties,
qui en contenoient ; je dois expliquer ici comment il fè‘ répand
également entre l’écorce & la fùperficie de la fubftance dure ,
fe raffemblant en plus grande quantité , tant dans les Tubules
de l’écorce , que dans les Cellules en la fubftance de Corail j
pour pouvoir enfuite avec la commodité des Canaux, que nous
avons remarquez remplir par fa propre appofition , les parties
vuides ou qui ne font pas encore réduites en leur degré nécelfaire de
grandeur & de dureté.
La vérité de l’épanchement de ce Suc par les parties décrites, eft
prouprouvée
par les expériences des figures r. & z. Dans la première v.pu<s.s
je montre une Branche de C orail, qui rompue au fortir de la mer, &
preffée entre les doigts lailïe fortir le lait comme X. d’entre l’écorce,
& la fubftance du Corail. La fécondé, qui contient une femblable
bl anche fraîche, fait voir la même chôfe j car ayant, avec l’ongle,
levé l’écorce d’un bout à l’autre, il s’y eft trouvé du lait, tant dans
les Tubules de l’écorce, que dans les Cellules de là fubftance, &
répàndu par la fùperficie du C o rail, que l’écorce confervoit &
couvrait.
Les lettres Z Z . montrent les amas du lait dans les Cellules. qui v.H-m«m<t
1 f. 122.
parmi le rouge du Corail, femblent, fi l’on peut fe fervir de cette
Comparailon, le pus des boutons d’un galeux, quand on leur a ôté la
peau.
Je m’imagine au refte,que la partie delâit, qui s’ilnit dans lesCel- sncdciiiné
Iules, eft celle qui fert pour l’augmentation de la Plante, fe gliffant tnentatioo du
par les Canaux jufqu’aux extrémitez des Branches j & que l’autre ïjRft *
qui eft dans les Tubules eft deftinée uniquement pour former les
fleurs que je découvris, il y a quelque tems, & dont je ferai de nouveau
la defeription. Il eft probable que c’eft en Cette derniere par- AUtrépariie
tie, que fe trouve la fémence pour la production des nouvelles Plan-
tes de Corail, & c’eft de quoi je parlerai plus au long, dans lapar-
tie où je parle expreflément des fleurs, des fruits, & des fémences
des Plantes de la mer.
Ce fut un effet du hazard, que la découverte des fleurs du Co- Lctta. écrire
r a i l , comme je l’écrivis à Mr. l’Abbé Bignon, dans une Lettre qui
a été imprimée dans le Suplément du Journal des Savans en l’an 1707. WBiîïr
L a chofe fut confirmée par les pêches de Décembre, de Janvier ,
d’A vril, & du commencement de Juillet , qui me firent voir les
mêmes fùccès.
Les Branches de cette plante étant tirées de la mer, avec les îtif-
trumens néceflaires, & pofées dans des vafes, où il y ait aflez d’Eau mcm&dêr-
pour les couvrir, au bout de quelques heures on voit de chaque Tu- «tfe b”«/
bule fortir une fleur blanche, ayant fon pédicule, & huit feuilles
le tout enfemble étant de la grandeur, & figure d’un clou de <n-
rofle.
L a Plante de corail fleurie dans un Vafe rempli d’Eau de la mer
> Figure qui
& les fleurs vues de plufieurs formes, fe diftinguent à part, dans là le
planche, où l’on parle des fleurs de ces plantes. Dans le même in-
F f % ftant