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L e rangement vû fimplement avec les yeux, eft comme on le
Morceau de voit en la Pl. XXIX. n. 8. qui eft un morceau de Corail dont
Corail rongé 1
SïntondOT- e P*ec* P*e*n “ e trous P- P- Par cette forte de vers, les-
ne ici la dg. c[uds regardez avec le microfcope paroiflent comme O. O. en la
9. figure & en la io .
L es morceaux de Corail qui ont forvi d’aliment à ces Infectes,
étant vegetables, & en leur état naturel, fervent à la fin d’ap-
Nid de ces pui à leurs nids qui font d’une lubftance de Croûte, & d’une confilufeâes.
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guration de Tubule, ainfi que la figure n. n . en montre quelques-
uns marquez X. X. X.
corail de- L e Corail devient encore un apui de la fubftance tartareufè,
vient l’appui I 1 .
dunefubiian- qui eft dans l’eau de la mer , lors qu’étant dépouillé de fon
ce tartareufe. 1 J i L
Ecorce, & privé par là de nourriture , il eft tombé dans le fonds.
Lafigure n. 12 .en eftunmorceau couvert d’Ecailles tartareufes Z .Z .Z .
. de forte qu’à moins de la rompre, on ne peut voir aucune partie de
la couleur, & de la fubftance du Corail, lequel réduit en cet état
n’eft plus guere propre à rien.
A pres cette defcription du Corail, il nous refte à dire quel-
Donbieufage que chofe des ufages auxquels on le deftine. L e plus ancien ,
& le plus univerfol eft celui de l’ornement, l’autre eft pour la Médecine.
S i les Branches font grolfes, on les emploie à divers ouvra-
Pourroraer ges, comme à des poignées d’Epée , des manches de Couteau
încnt. 0 a o a . 7
& des Pommes de Canne, quelquefois même à des figures
entières en relief; Et fi cette plaque qui attache la Plante contre les
corps folides, fo trouve large & épaiffe à proportion, on en fait de
petits vafes tels que celui dont j ’ai parlé au commencement pour
faire la demonftration de leur Grandeur.
L ’U sage le plus ordinaire eft d’en faire des Boules & grains
ufige plus du Diamètre que permet fon plus ou moins de Groffeur, & que
ordinaire. . , , , . , . . r
j ai décrite en parlant des proportions qui le peuvent trouver en
cette Plante.
Prix des pioe L e s plus groffes, & exemptes de trous de vers font d’un haut
chez les in- prix, & on les envoyé dans la Perlé, & aux Indes pour l’ufage des
Boutons. Toutes les autres de grandeur médiocre ou petits, font
nfagedes employées pour des Chapelets, des Bracelets, & des Coliers. Les
Mahometans qui habitent l’Arabie heureufo confirment une grande
quan-
D E L A M E R . P a r t i e IV. 127
quantité de ces chapelets , que les Marchands d’Europe leur envoient
par Alep. Car c’eft la mode parmi eux d’enfevelir les morts
avec un de ces chapelets au col, qui refte de cette forte dans la T erre
avec le Cadavre. C ’eft ce qui fait auffi qu’ils ne s’embaraflènt
guere de la beauté du travail , & qu’ils regardent feulement la
matière & la grofleur. Pour les femmes d’Europe , elles ne fe S a r o l
foucient plus maintenant de cette forte de parure , & feulementpeem'
quelques-unes en ont encore des Chapelets. La grande confomma-
tion s’en fait aux Indes, & au Japon, ou les grains font à proportion
autant eftimez que les Plantes toutes entières & polies. Même
lorsque les ouvriers trouvent des Branches fi fubtiles, quil ne leur
eft pas poffible d’en faire des grains bien ronds, ils les travaillent
d’une forme ovale & leur donnent le nom d’olivettes, ce qui chez les petlB'
Indiens ne manque pas de trouver auffi fon prix.
L es Inftrumens dont l’art fe fort pour travailler le Corail font de
fer, les Pointes & les Burins fervent à les couper en figures, & pour g g jb
en faire des Grains, les ouvriers premièrement avec de grands Ci-
foaux les coupent d’une longueur proportionnée a la grofleur, & puis
avec un autre infiniment de fer ils les percent dans le milieu afin qu’ils
puiflent être traverfez d’un fil.
P our ôter à ces morceaux, la rudeflé de l’Ecorce, & aplanir les
petits Canaux que'j’ai fait voir en la fuperficie du Corail, ils les applanir les
X 1 J . , _ . _ irrégularités
mettent dans un fac avec de la pierre ponce pilee, eniuite lur une de l'Ecorce,
pierre dure ; ils remuent & manient ce fac , comme fi c’étoit un
morceau de pâte , la mouillant de temps en temps avec de l’Eau ,-
après lors qu’ils veulent les arrondir , ils mettent chaque morceau
fur le bout d’une petite broche de bois, qu’ils tiennent à la main &
font paflér, par une pratique toute particulière qu’ils o n t, ces petits
morceaux fur une pierre à éguifer, laquelle tenant toujours humide
avec de l’Eau, & en mouvement avec le pied, presque dans un clin
d’oeil ces fragmens irréguliers deviennent parfaitement ronds ;
mais cette addreflé eft un art qui ne s aprend que par une longue
expérience.
Q uant à la poliflure des Plantes entières, voici la manière dont
on s’y prend.
O n commence la première chofe par aplanir avec une Lime f t ê S - polir les plan-
fine, tous ces petits Canaux dont nous avons parlé, après quoi
I i z avec