D E S C R I P T I O N
des fleurs trouvées à un Lithophyte épineux.
Lieu où l'on C e t t e Plante tirée de l’abîme, & l’uniquc que j ’aie vu de cette
thophyie. forte , a été lùffifamment décrite, dans la féconde claffe des plantes
prefque de bois , ce qui fait que je ne parlerai ici que de ce qui re-
Deroiption garde fes fleurs, Lors-qüe je la tirai je la ttoüvai fans écorce ,
defefleurs. ° 1 J J , .
du moins qui fût fémblable à celle des autres Lithophytes , & je
remarquai que les extrémitez des rameaux étoient entourées de petits
Globes de fubftance glutineufe , & jaunâtre , n’ayant aucune
union entr’eux , & y femblant plutôt enfilez , comme des grains
de chapelets dans de la foye. Ils font ici marquez A A A V
Expérience J e mis à l’accoûtumée cette Plante dans un vâfe rempli d’eàü de
décJumrfts mer , & peu de tems après je vis les petits Globes A A A. prendre
plufieurs figures, oblongues , qui fur le haut avoient deux filamens
tels que . B B. Ce changement me fit prendre l’envie de tirer la
Plante hors de l’eau , mais dans un inftant je vis revenir les petits
Globes comme auparavant, & la mettant une autre fois dans l’eau,
les Globes fé r’ouvrirent & reprirent la configuration B B. ayant
multiplié ces experiences:, pendant deux jours , elles me réuffi-
uniformité . r e n t toujours de même. L ’uniformité d’agir eh cela de cette
des fleurs de -* - °
chnmld- Plante, avec les autres' dé nature de Champignon, que j ’ai décri-
gnonsdemer. £es ^ ^ jes pjgrreufes dont je parlerai m’ont fait conclure que
c’étoit véritablement des fleurs quoi-qué fans aucune fëmence fo-
lide. Je cherchai cette fémence dans ces petits Globes , mais
je les trouvai tous de fubftance glutineufe, & molle comme celle
des fleurs du Corail.
D E S C R I P T I O N
des fleurs du Corail.
„ , L a découverte de ces'fleurs , auffi bien que de celles des
Corail une -*■
punie etfec- p jan£es jje natUre de Champignon , & des Plantes prefque dé
b o is, qui paroiffent & fé cachent, à proportion que l’on plonge
leurs plantes dans l’eau, ou qu’on les en retire , fut un effet
du
D E L A M E R . P a r T ië I\T.
du pur hazard. Cependant cette uniformité entre le Corail -, &
les autres Plantes,qui fans contredit font reconnues pour telles , eft
ce qui fait conduire que le Corail lui-même eft une Plante effective.
La première fois, que là nature me montra cette difpofition jé Découverte
I r f • ' x / h / 7 v * 3 J communi- le ns lavoir a Mr. I Abbe Bignon , par une Lettre qui fut ° * L donnée sa&à l'Aca- a demie Roiale
au public, dans le Supplément du Journal des Savans du Mois de desSciehccà’
Février 1707. Les expériences, que je fis enfuite , dans une autre
pêche, m’ayant confirmé la ch o fe , je le mandai auffi à Mr.
l’Abbé Bignon, qui fit imprimer cette fécondé Rélation, dans le Supplément
du Mois de Mai de la même année ; & comme dé plus Lemtmi
dans les trois diverfes faifons, de l’Hiver , du Printems & de l’Eté, S i o l
la chofe s’eft manifeftée, avec le même fuccès, je ne ferai pas difficulté
de raporter ce que j ’ai déjà dit dans cette Rélation. Par la Doutt(!ra;.
fécondé Lettre je difois que je n’avois pû diftinguer les fleurs fur les E s dèà*"
blanches de Corail , lors-qu’il étoit éncore dans la mer , & que flCU!
cela me faifoit douter que nôtre air féulement ne caufât cet effet ,
céla s’eft trouvé faux, ainfi que la pêche abondante faite à Riou ,
au lieu dit Lamber, me la fait voir ,• en me permettant de les découvrir
à deux Bradés de profondeur. Ces fleurs , au fortir de l ’eau, Expérience
rentrèrent dans les tabules, & en reffortirent enfuite, lors-que j ’eus * * * *
pofé les branches dans des vafes de verre remplis d’eau de la mer ,
de la maniéré qu’on verra dans la Relation fuivante. J’avois promis
de mettre les branches , dans l’eau marine dépouillée entièrement
de fon fe i, du moins autant qu’on peut le difeerner par le goût
& que 1 Aréomètre le montre, en la faifânt trouver d’un poids é-
gal a celui de l’eau de Cîterne. J’ai tenu ma promeffe, & dans
cette eau diftillée, où l’amertume refta pourtant de la même maniéré
que j ’ai dite , en la fécondé partie de l’Ouvrage. Je mis plufieurs
branches qui avoient fleuri dans un autre vafé plein d’eau de
mer naturelle ; mais les fleurs n’y réparurent pas épanouies ; feulement
aux extremitez , par-ci par-là, j ’apperçus quelques boutons
blancs qui n’avoient pas la force de s’ouvrir. Il eft vrai que ces boutons
perfifterent plus long-tems que les fleurs ne font pas dans
l’eau, qui a tout fbn fél. Pour dans l’eau de Cîterne les brandies
n’y fleuriflérit jamais. Il réfulte dé ces expériences que S S L * -
partie bitumineufe qui eft reliée dans l’eau dépouillée de fel, M | | | §
qui fe manifefte par l’amertume dont nous avons parlé ,
V v r 3 fortir laj
v ” pas fleuri,