l^ sBitumes I I a fallu après cela rechercher coiiimcnt au Goût falc^ que noïtè
mer, les avons décrit, fe joint cet autre Goût amer, que j ai dit, dans ma
Charbons de * J • i -n*
pierre, & de Differtation du Canal de Conftantinople, provenir des Bitumes qui
nagent, comme plufieurs Voyageurs l’ont remarqué aufli bien que
moi, en plufieurs endroits de la Mer. Dans les Montagnes de Provence
& de Languedoc je trouve une quantité de charbon de Pierre
& de Jais, qui eft un compofé de Bitume, & je fai très-certainement
que leurs veines s’étendent, & continuent dans le Baffin de la
M e r d e la maniéré que je l’explique, en parlant de fa ftruéture.
Eiperiences C e l a m’avant fait juger que fa fnbftance huileufe , & melée
d c l’Efprit 1 J 1 ^ - « « a jf
d'Elprits volatils communiquait Ion amertume a 1 Eau de la Mer |
huoineufes. j.en ai tent<i pAnalyfe, & en ai tiré un efprit pour rendre amere
l’eau, que j ’avois déjà imprégnée de fel ; cherchant, par les Expériences,
la proportion qui lui étoit néceifaire, pour la rendre égale
à l’Eau fuperficielle naturelle de Châteauvieux, & pour ajouter ce
qu’il faloit de plus à la profonde de Caffidagne, qui eft d’un amer plus
' âpre. Dans la première j ’ai vu que 4a. Grains de cet Efprit fuffi-
foient ftir deux livres d’eau, & dans la fécondé jo . j ’ai eu le même
fuccès, pour les Eaux artificielles compofées d’Eau de Citerne & de
fel commun, en remarquant toujours que la quantité de l’Efprit ajoutée
à la malfe de l’eau que l’on veut rendre amere laiffe l’Aréomètre
f-ans le même Equilibre.
que cette* O n ne fauroit mieux prouver, Ce me fèmble, la volatilité de Cet
^S'd'un Efprit & la caufe , pour laquelle l’Eau de Mer diftiilée conferve en-
fevcioppé3* core fon amertume, avec cette fiibftance onétueufe, qui ne la rend
dans la ma- . . A
refteÆia en aucune façon pins pefante que leau infipide de Citerne.
DMfcmcê L es Eaux diftillées & auxquelles on a rendu leur propre fel, &
les artificielles ont été examinées , comme j ’ai dit qu’on avoit
<£L?.C fait les Naturelles, par les mélanges de differentes Teintures,
huiles & Efprits. Toutes ces Eaux compofées font le même effet
que les naturelles, excepté que l’Efprit de charbon ne laiffe pas briller
le verd jaunâtre , que caufe la Teinture des fleurs de Mauve,-
mais tous les autres effets répondent toujours,ou à peu p rè s ,à ceux,
qui fe font voir, dans les eaux naturelles de la Mer.
DitWhtiOT A u refte le fel, qui eft la partie la plus effentielle de l’eau de
d’E%a de la Mer, demande le détail qui luit.
lavoir n T’aj cr{^ premièrement qu’il étoit néceffaire de m’eclaircir ,♦ fi les
dù’out™sy eaux, fur tout dans les lieux où croiffent le Corail & les autres plantes
pierreufes, ont toute la quantité de fel qu’elles font capables de
concontenir,
& de plus en quelle proportion cela doit être. Pour cet
effet, j ai pris deux livres d’eau luperficielle de Châteauvieux, dans
Jaquelle l’Aréometre marquoit une once,trois dragmes,quarante-neuf
grains, & j ai vu, par le moyen du feu, que ces deux livres con-
tenoient fix dragmes de fel, comme je l’ai déjà dit ailleurs , j ’y
âi ajoute fix autres dragmes de celui, que j ’avois extrait, par un
feu très-exad ; afin de voir fi le tout le diffolvoit, ou feulement en
partie, & s’il étoit néceffaire d’y en ajouter de nouveau. Cette
expérience, que j ’ai tentée trois fois confécutivement, m’a toujours
fait voir que-, de fix dragmes, il s’en diffolvoit quatre & demie,
& que l’autre dragme & demie reftoit indiffoluble dans le fond
du valè.
J e puis donc aflurer , fur le fondement de cette expérience Q”-’---n'en
.j 1 ' . ................. . I y peut difiou- j
qu une partie de deux livres d’Eau de Mer fraîchement tirée du Baf-
fin, dans l’endroit que j ’ai dit, ne peut contenir en foi-une plus Luunou-
grande quantité de fel, que celle qui en a été extraite, par un if®
feu lent ; favoir, une once, deux dragmes & trente grains. Il eft
Vrai que fi l’on fe fert de l’Aréometre, au lieu de la Balance commune
, il s’y trouvera fur les deux livres , une dragme de plus, ainfi que
les expériences precedentes l’ont fait voir. Cependant afin de garder
l’uniformité je m'arrêterai au Calcul de la Balance , qui ne
compte que cette quantité effeétive, que nous. fentons avec la
Main.
L ’ A u g m e n t a t i o n de quatre dragmes éc trente grains de Ici ^ Disc,«ce
fur le poids des deux livrer-d’eau, - caufe ce changement dans l’A - perience faite
réometre, lequel, pour fon équilibre ordinaire, demande huit grains >“ «• ou '
de plus; Comme on voit, d^ns.la Table des divers poids des Eaux metre*
de la Mer pelées avec l’Aréometre à Châteauvieux , qui eft .-d’u-*
ne once, trois dragmes, quarante-neuf grains-, à quoi ajqûtant .cet-
te augmentation de fel, ou doit compter qu’il eft d’une once, trois
dragmes éc cinquante fèpt grains.
J a 1 voulu tenter la même expérience , avec l’eâu de Citerne f àwdfertat»
prenant une livre-, deux onces , deux grains de celle-ci , ce qui eft le
poids de deux livres .d’Eau de la Mer dépouillée de fes fix dragmes
du fel. A ce poids d’eau infipide de Cîterne j ’ai ajoûté fix dragmes
de ce meme fel , que pour cette même expérience, j ’avois. joint
aux premières fix dragmes rendues liquides. En ayant bien im- ,
p r e g n é l ’eau, j y ajoutai fix autres dragmes, comme j ’y- ayoisfaitdans
l eau de la Mer naturelle. Elle en tira à foi cinq, ce qui yeut dire
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