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bien avant la connoiffance des fleurs, & des fruits de la mer. L ’exemple
de quelques pêches où je me luis trouve, dans le feul deffein
de connoître la végétation du Corail , eft une preuve de ce que
j ’avance ; & je puis dire que fi le tems & l’ennui d’une vie fi fati-
ce qui a cm- guante, ne m’euflent empêché de faire plufieurs autres pêches, j ’au-
conî'inucr les rois augmenté confidérablement le nombre de ces obfervations.
expcnences. j ,gp ’ £ cepen(]ant qu’elles fuffiront, pour animer les amateurs de la
Botanique à les continuer.
Fleurs, fruits J3 A I donc trouvé des Plantes qui avoient des fleurs , des fruits,
& de la graine ; & d’autres qui avoient feulement des fruits, & de la
graine : mais les unes & les autres manquoient de feuilles, qui font
pourtant très-communes aux Plantes molles, de la Clafle defquelles je
ne doute point que celles-ci ne fulfent. 11 m’eft venu aufli, entre
panMéres.s les mains, deux Plantes qui n’étoient pas femblables aux molles ,
mais plutôt de la nature des Champignons ,qui avoient des fleurs
de couleurs vives & attachées en une fymmetrie fort bifarre. Dans
thophyionê" une forte de Lithophythe bien particulière , j ’ai vu encore des
Dans le co- fleurs , & enfin dans le Corail. De forte que dans toutes les
Fieu«des trois Claffes je puis montrer l’exiftence des fleurs,- & dans celle
trois claffes. 1 L
Dans les moi- des molles, les graines de fémence confiftantes ainfi qu’aux Plantes
de la terre.
D ans la Clafle pierreufê du Corail, il y a quelque indice de
cette fémence folide , mais je n’ofe la déterminer de moi-même
, & j ’aime mieux en laiffer juger le Leéteur , fur ce que je
lui raconte fidèlement. Quelques nouvelles obfervations d’ailleurs,
pourront nous mieux éclaircir là-deflus.
A v a n t que de venir à la démonftration de ces fleurs & de
ces graines , je dois faire connoître que quelques fleurs, 8c végétations
de Plantes, nous montrent qu’il y a dans la mer , la
Saifonsdcia même diftinétion de faifbns qu’en la fuperficie de la terre ,- &
sàifonsdei» que d’autres fleurs femblent faire voir que non, étant trouvées
*crre‘ dans le même état, pendant l’Hiver, le Printems & l’Eté. L e
Thermomètre ne diftingue aucune variation confidérable entre
l’Hiver , & le Printems. Quant à l’Eté , les expériences que
j ’avois commencées me faifoient efperer de voir, en cette faifon ,
l’égalité de chaleur interrompue dans la mer ; mais l’accident,
que j ’ai décrit ailleurs, du Brigantin ennemi m’obligea d’abandon^
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donner & les obfervations , & le Thermomètre qui dans ce delor-
dre fe rompit. Dans la Table de ces expériences, qui eft dans la
première Partie de nôtre E fla i, l’on pourra d’un coup d’oeuil en
voir le réfiiltàt.
Dans l’Equinoxe du Printems , aux endroits où les eaux de la mer Mouifa.cci-
font baffes , on commence de voir les Moufles , les Coralines & ” eïÜtins
l ’Algue jetter de nouveaux rameaux prefque blancs, & qui enfùite
en s’augmentant & fe confolidant, prennent la couleur des branches
qui font tantôt d’un verd jaunâtre, & tantôt rouges , comme
ceux de la Coralloide ,- qui montre les nouveaux rameaux végetans
ainfi que A A. de l’extremité des vieux B B B. il y à encore une
Plante de laquelle j ’ài fait l’analyfe, fous le nom de Crin de cheval, chmfpoui;
que j ’exprimerai dans la 2. figure, à caufe que durant l’h iv e r , elle tems/1111"
eft toute pleine dé petites enflures de fubftance très-dure, attachées
fortement aux Crins C G C C. Après l’Equinoxe, c’eft-à-dire, vers
le commencement d’Avril, toutes ces enflures étoient difpaniës, &
il y avoit eri leur place un petit germenient de plufieurs Crins très-
fhbtils, & de couleur blanchâtre , à différence de la Planté dans fa
parfaite Confiftence, qui eft d’ün Roux de Lion. L ’efpace qu’occu-
poit l’enflure, vue avec la Loupe, eft diftinguée en la 3. figure pàr
DDD. & les filamens par EEE. Si cette Plante me peut revenir
fous les yeux, avec les fusdites enflures noires , j ’ai envie de l’examiner
plus particulièrement, avec mon excellent Microfcope.
L a tige couverte de fleurs blanches , & ayant des fruits avèc ia Fiturstm*
graine, & point de feuilles , fut trouvée à un fonds de quarante tflvriiî"10^
braflès le 16. du mois d’Avril , dans le Printems ; ce qui fait jucrer
qu’elle avoit commencé à fleurir en l’équinoxe, &qu’eiifuite dansl’ef-
pace de 26. jours , elle avoit ainfi avancé fes fruits : au cas que Doute*
ce ne fuffent pas ceux de l’année précédente, comme les autres que je oe fS .te
décrirai 5 mais pour moi j ’aime mieux le croire ainfi , ne pouvant
m’imaginer qu’en fi peu de jours, ils ayent pu parvenir ù cette formation.
L ’ A lgue eft celle de toutes ies Plantes de la mer , qui y fait v»rictéd«
mieux diftinguer la variété des faifons ; car le Printems elle com-
mence à pouffer fes feuilles ,- l’Eté ces feuilles-font dans tout leur ^
éclat, & à la fin de l’automne lorsque les herbes & les plantes de la
terre fe dépouillent de leurs feuilles, celle-ci laiffe tomber les fien