*3* H I S T O I R E P H Y S I Q U E
pour l’abondance du lait que pour les fleurs. M’en étant bien affiné
par des oblervations de trois jours, je commençai à faire lever avec
un couteau l’écorce d’autour de la fùbftance , & comme toutes les
diîui ™ concavi£ez de les Tubules fe trouvèrent remplies de lait, j ’en pris une
nouvelle- bonne quantité que je mis dans de l’eau de la mer , pour voir s’il
la merlans nageroit en fa fuperficie, ou bien s’il s’y mêleroit, ou tomberoit au
mer! î '• fond. Ce fut cette derniere chofo qu’il fit le précipitant dans le
fond du vafè.
succès dans L a même expérience étant faite avec de l’Efprit de vin j ’eus le
df™. même fùccès que celui-ci, laiflant après Ion évaporation la même
lubftance de lait dans le fond du vale.
Experience
parla cornue.
i. Liqueur
•qlicufe.
i. Subftance
huileufe.
Ce même
effet éprouvé
avec le charbon
fofDle.
Efprits volatils.
Evaporation
terminée.
Leffive de la
Tête morte.
Je mis trois onces de ces écorces rouges pleines de la it, &
encore humides de l’eau de la mer, dans une petite cornue
bien lutéel
Après quelque peu de tems d’un feu le n t , on vit dans lé Balon
une vapeur , qui en ofusquoit les Parois, & qui fe précipita en une
eau de peu de laveur , ce qui étoit apparemment l’humidité , que
l’écorce avoit aportée de la mer, & non pas quelque chofe qui appartînt
proprement au Corail. Le poids en fut de - - - -
■ y dragmes - - - 30 grains.
Après cela vint la véritable lubftance flegmatique de l’écorce
qui étoit de la couleur, & de l ’épailfeur du lait & d’une faveur alcaline
, au poids de - - - y dragmes.
A celle-ci fucceda une fubftance huileufe, Ipiritueufe, mêlée de
petits morceaux de Bitume, dont la plus grande partie relia dans le
col de la cornue , & l’autre nageoit au-delïus de l ’huile.
La même choie m’étoit arrivée aux analylès du charbon foflïle ,
dont je me fervis, pour donner l’amertume aux eaux de mer artificielles.
Cette partie pefa — 4 dragmes.
& étoit toute pleine d’elprits volatils.
Toute cette operation fut finie dans l’elpace de deux heures 8c
demie, ainfi que toutes les autres des Plantes pierreulès.
L a Tête morte reliée dans la cornue pela
cv - . - - - 1 once.
A la calcination de la Tête morte jufqu’au degré nécelfaire pour
en avoir la lelfive, il me falut employer trois heures de tems, comme
en toutes les autres de celles des pierreulès, Je
D E L A M E R . P a r t i e IV. 133
Je tirai du Sel fixe de la lelfive préparée au poids - zy grains. Sd 5«.
Pour le Sel volatil, je n’ai pas voulu le féparer dans l’Analyfe de
cette plante, ni dans celle de toutes les autres pierreufes ; j ’ai lailfé
cette féparation à faire aux Chymiftes expérimentez de l’Academie
Royale de Paris, & j ’ai voulu qu’ils euflent toutes les parties dans
leur entier & dans leur état naturel. Lorsque j ’entreprendrai la fuite
de ces nombreufes expériences que j ’ai promife, je déterminerai
la partie précilè du fel volatil là où il fe trouvera.
Des trois onces il s’en eft perdu dans l’operation - - perte.
- - - - - 1 dragme - - - 30 grains.
Analyfe du Corail, qui étoit depuis huit jours hors de la Mer,
& fans Ecorce.
L e Corail que j ’employai à cette analyfe, fut de celui-là même,
auquel j ’avois levé l’écorce, pour en faire la précédente. Depuis huit
jours il étoit hors de la mer, & détaché de fon lieu natal. De ces
huit jours il en demeura trois, comme nous avons dit, dans l’Eau de la
mer. Ainfi donc il n’étoit à fec, que depuis cinq jours feulement.
Je mis trois onces de ce Corail bien pulverifé, dans une petite
cornue lutée.
Après quelque peu de temps de feu, il donna un flegme lèmbla-
ble au lait du Corail, & qui pefa icy - - - - 18 grains.
Ayant renforcé le feu, il vint la fiifdite huile fpiritueufe & avec
les pièces bitumineufes qui y nageoient, & étoient au col de la cornue,
comme à la première analyfe. Celle-ci étoit pénétrante comme
remplie de parties volatiles, & étoit au poids de - 48 grains.
L a Tête morte qui relia au fond de la cornue
pefa " - - - 1 onces. - 5 dragmes. - 38 grains.
Elle fut mife à la calcination avec un feu violent, durant l’efpace
du temps ordinaire.
Il s’eft tiré du fel fixe de la lelfive. - 3 y grains.
L Extraction du fel volatil a été remife, comme j ’ai dit ci-deiTus
à Paris.
Des trois onces il s’en eft perdu dans l ’operation. - - -
1 once ~ - 16 grains.
Corail qui
fert à cette
experience.
Calcination«
Sel volatil
laiffé pour
Paris.