A ME S S IEURS
DE L’ACADEMIE ROYALE
D E S S C I E N C E S
d e p a r i s .
. M E S S I E U R S ,
U A N D je vous offre cet Effai de l'Hifioire Natu-
relie de la M e r , défi vôtre Ouvrage, que je vous offre.
Les docles Remarques que vous y avez faites, l'honneur
que j'a i d'être Membre de vôtre lllufire Corps ,
-...................-... tout cela vous le rend propre ; & en vous l’offrant, je
ne fais que vous reffituer un bien, qui étoit déjà à vous. S*
quelque chofe me fait RH en cela, défi, de pouvoir
l e s l’offrir dans une Langue , qui efi prefqu'aujourdhui la Langue uni-
ver relie , & de pouvoir vous remercier, en cette meme Langue , e
l'honneur que vous m'avez fait de me propofer à Louis le Gran e
îrës-glorieùfe mémoire, pour remplir parmi vous, au nom de l Italie , la
place du célébré Viviani. f,aurai,fait en deux mots Vetof de ce
grand homme, en difant qu'il étoit le dernier DtfcipUfavori de Gai. 5BB, & q u 'i l fut choifi par le feu Grand Duc de ofcane pour
feigner les M a th ém a t iq u e s au G r a n d Prince G a s t o n fin F i s , au-
J r d h u i régnant. Mais plus ces deux mots font expre/fifs, plusjedois
entrer en défiance de moi-même de ne pouvoir foutemrun rangfidifim-
vué Toutefois ce qui me raffure auprès de vous , c efi que de vous-
■ H P f l « H la o in d r e penfée vous a.
f f l bien voulu me propofer au grand Roi, qui m'a honore de fon choix,
«ar préférence à tant d'autres Savans d'Italie ; ma,s ce qui p eu t,M e s -
s îe u r s m'exeuferen quelque façon auprès de vous, peut-il êgalementme
jufiifier dans l'efprit de toute ma Nation , à qui j e dois perfuader que
mon obeiffance feule me fait occuper une place, qui aurait pu etre remplie
beaucoup plus dignement par tout autre ? Le, choix du Prince, qui
a daigné me nommer, fera , auprès d’elle, mon Apologie. Accoutumée,
comme elle l'efi, à entendre dire que Louis le Grand créait les talens
au'ilfallait avoir pour lui plaire, elle croira que fon choix ma rendu
tel que je devrais être, pour obtenir^ un rang parmi vous. Mot ƒ«