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Progrès des J’ a i dit que les Plantes fleuries dans les bouteilles laiffoient en-
?air&ddèC° -fin au bout de douze jours au plus , tomber les fleurs , & que ramaflant
leurs feuilles, celles-ci prenoient la figure de petits Globes
qui fe précipitoient dans le fond de l’eau.
Opinion fur J e fongeai plufieurs fois fi ce n’étoit pas là une fémence, puis-què
cmiL ' je les voyois comme marque la figure A A . & que les regardant a-
vec le Microfcope , ils paroifloient de la figure d’un oeuf de couleur
jaunâtre , & de la grandeur exprimée par la figure quatrième.
Examen d’un pour m’en éclaircir j ’ouvris un de ces petits Globes, & obfer-
vant lôn intérieur avec le verre , je n’y diftingüai aucune figure
de graine, ou d’aucune chofe approchante , mais feulement
une fubftance glutineufe, de nature égale à cellé que j ’ai dit
être 5 en la partie inferieure des tubules de l ’écorce.
Opinion fur J e crois aulfi que les Plantes pierreufes d’un feul calice , ont des
les fleurs des n r r plantespier- fleurs dans la mer. & que ces fleurs lont au lommet convexe de la
iubiïance glutineufe qui fe trouve difpolee dans le creux de cette
efpece de tafle : & il y a apparence qu’étant ainfi molle , d’une
extenfion confiderable, & toute fans la moindre apparence d’écorce
, elle n’a pas la force de réfifter à la trop forte perculfion de nôtre
air , & que c’eft ce qui empêche de voir fortir en eux , & dans
Mtepeutpâs les Madrépores, tous fans écorce, les fleurs des Cellules & des trous
voir non plus ^ a
Sadr^or«. font remP^s d’une lubftànce glutineule, quoi-que plus fluide que
celle du Corail. Une des principales marques , qui me donne cetdeceiteopi
te croyance , efl: l’orifice PP. qui eft au fufdit fommèt convexe ,
lequel étant de forme ovale , comme on voit par la figure y. a une
efpece de Levre qui fe renverfe en dedatis, 8c qui a de petites in-
cifions qui font juger qu’elle- doit fè divifèr étant dans la mer , 8c
fè dilater en plufieurs1 feuilles y & que le1 Calice , bu . elles font
attachées, s’é lèv e , & fort de ce creux que nous avons déjà dit
être en la fubftance glutineufe; dans lequel par; une petite fondé j ’ai
trouvé une profondeur raifonnable»
r T out ce que j ’ai dit jusqu’à préfent, touchant les fleurs & féconndffin
« mences des Plantes de la mèr, eft fondé véritablement, .bien moins:
d=ia nnurc. ^ une fuite réglée d’obférvations , que fur quelques, fragmens j
mais puis-que la chofe dépend d’un double hazard , c’eft-à-dire ,
qu’il faut que l ’on rencontre les Plans avec les Rets , & que ce
foit
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foit juftement, dans le tems qu’elles ont les fleurs. On doit fe contenter,
ce mefemble, du peu que l’on a trouvé, qui d’ailleurs ne
laiflé pas de nous avoir donné la connoiffance, qu’il y a dans les
Plantes molles des fleurs, des fruits , & des graines de fémence, &
que dans les fpongieufes , & les ligneufes , & les pierreufes, les
fleurs fè trouvent aulfi. Il le pourroit même que pour le refte, la
nature cédât aux exaétes recherches du Microfcope ; au cas que ces
Plantes ne differaflent pas des molles, par une forte de fémence renfermée
dans leurs fleurs de fubftance glutineufe, plutôt fluide , que
fblide, qui étant mure pourroit tomber fur quelque corps folide ,
où elle formeroit une nouvelle végétation ; & en ce cas les feuilles
même de la fleur lui feroient une colfe , l’etivelopant de la maniéré
que j ’ai raportee , 8c que j ’ai obfervée tant de fois aux fleurs de
Corail.
Me voici au bout de la tentative> que j ’ai faite, de montrer le Manife/htioa
Mechanilme que la Nature a établi, pour la végétation des Plantes me<ieia naj
des trois claiies que nous avons décrites. On voit donc comme
elles vivent dans la mer fans racines, & s’apuyant feulement fur
quelque forte de corps dur, héterogene; & comme ne pouvant, ni
ne devant en tirer aucun aliment, la Nature les a pourvues d’une
organization de glandules, ou de cellules répandues par toute l ’ex-
tenfion de la Plante, afin que châque partie puilfe prendre par elle-
même la.nourriture, qui lui eft néceffaire; de forte que, comme je l’ai
dit au commencement, la Plante eft la racine, & la racine eft la
Plante. Enfin on voit que comme toutes les parties des Plantes
de la mer font également proches de l ’aliment, puis qu’elles y
n ag en t, il adroit été inutile que la Nature leur eût donné une
continuation de Canaux, pour faire circuler le fùc nourricier ,
ainfi qu’elle a dû le faire aux Plantes terreftres, qui étant pref-
que entièrement hors de l’aliment, ont befoin que celle de leurs
parties qui le reçoit, le leur diftribuë.
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