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mer «Ms C es Expériences, qui ont fait voir plus ou moins d’effet dans
l ’Eau, félon la quantité de fel qu’elle avoit, découvrent, d’une manie-*
miondpaH= re très-fure, fi l’eau diftillée a perdu tout-à-fait le fel, qu’elle eon-
Corps nom- tenoit j parce que cela étant, les trois mélanges ne doivent pas faire le
moindre changement en elle, J’ai trouvé qu’elles n’y en font point du
tout, de même qu’en l ’eau d e Citer ne, où celle de Mauve conferve 1 a pureté
de fa Couleur, & où l’Elprit de fel armoniaé, & l’huile de Tartre
n’excitent aucun mouvement j & fi dans l’Eau de Citerne, ou de
Mer bien diftilée, on met un peu de fel, & qu’enfiiite on faffe les
mélanges dont j ’ai parlé, on s’aperçoit d’abord de moüVemens pro-1
portionnés à la quantité de fel. C ’eft pourquoi les eaux profondes j
comme imprégnées d’un fel plus épais, & d’une quantité fùperieure
à celle des eaux de la fuperficie, montrent un effet beaucoup
plus fênfible. Nous n’avons pas le même éclaircifïement, touchant
la caufe du Goût amer , qu’il eft fi difficile de lui ôrer;
car après beaucoup d’exaéies & réitérées diftillations , l’eau dépouillée
du fel conferve encore un je ne fai quoi de vifqueux,
& de gluant, que l’on reconnoît aux cotez d’une bouteille, s’y
attachant lors qu’on agite l’eau , & ne fe précipitant au fond
qu’aVec peine, lors qu’on la laiffe repolèr ; ce qui ne fe trouve pas,
dans l’Eau de Citerne,
L ’eau de lai
mer a une
vifcolïté qui
n'en augmente
point le
poids.
Reftitutfon
du fel à l’eau
qui en avoit
été dépouillée
très-utile pour
la connoif-
fan ce de fa
nature.
Dans ladiftil-
lation il fe
perd une
quantité con-
fiderable de fel
• Table 3.
L ’Aréometre
préférable à
la Balance,
I l femble que cette Glu, qu’on trouve dans l’Eau de la Mer, là
devroit rendre plus pefante que les autres ; cependant l’Âréometre
les fait voir égales. J’ai reconnu aûffi que la matière employée pouf
donner le Goût amer à l’Eau artificielle n’en altère point du tout le
poids, & tout cela mé fait croire que cette amertume doit avoir fon
originé dé principes volatils, qu’il faudra developer par quelques expériences
chimiques.
L a reftitution que je fais à cette Eau du fel que j ’en avois tiré,
& l’eau même que je compofè ne fervent pas peu pour la connoiffance
de fa nature.
L a reftitution donc de ce fel feparé par le moyen de la diftillation
fait voir que, par l’operation du feu, il s’en eft perdu une portion
parce que quand on le remet dans fbn Eau par les differentes manie-
res qu’on a marquées en la troifieme * T ab le, on y trouve avec l’A -
réometre une legereté à laquelle on ne peut remedier qu’en y infu-
fanr une augmentation de fel.
C e t t e différence de diminution que l’on trouve avec la Balanc
e , & avec l’Aréomètre fait voir combien il eft plus fur de fe fèrvir
de