de Mer que j ’examine, & d’établir par de nouvelles épreuves ce que
j ’ai déjà écrit de la caufe du Goût amer, dans ma Differtation fur le
Canal de Conftantinople.
Examen des I I m’a falu, pour tous ces Examens, avoir recours aux démonftracaufes
de l’a- 1
mertume de tions que donnent les équilibres de la Balance & de TAreometre, &
cette Eau. 1 a *
frcceffivement aux Expériences chymiques, que j ’ai tentées, autant
qu’il a été permis à un voyageur comme je luis.
Limptegna- A v a n t que d’entrer en aucun détail de ces Expériences, il faut
tion, & la 1 A
difloimion néceflairement que je dife que les goûts de l’Eau de la Mer font acbnumes.
cidentels ; puis qu’il eft probable que le Créateur forma l’Element de
l ’Eau d’une moyenne infipidité, & qu’enlùite à caufe de fa nature
fluide elle fut capable de recevoir, dans peu, ces differents goûts, que
donnent les Sels &les Bitumes coagulez dans la iubftance de la pierre
qui compofo fon lit; lefquels fo diffolvants en elle, il a été abfolu-
ment néceflaire qu’elle s’imprégnât de leur nature, & de leur goût.
Pour prouver la continuation de cet effet, j ’aurois ici plufieurs exemples
à raporter, que j ’ai vus dans l’Allemagne, la Hongrie, & la
Tranffilvanie, & dont, dans mon Traité des minéraux, qui eft une
partie de l’Ouvrage, que j ’ai compofé du Danube, je fais un détail
exaét ; en examinant les differentes fortes de fols gemmes, delquels
j ’ai un affortiment dans mon Cabinet, ce qui me manquant à cette
lieure, m’empêche de former ces expériences de Çombinaifon, que
je pourrois foire avec le fol de Mer.
Ean*douces D a n s la Hongrie, on conduit avec beaucoup d’artifice, des Eaux
neS™ pa™ infipides au travers des veines de quelques mines de Cuivre afin aue
artifice. J. i r - . ’ r
paflant par des lieux, ou la T er re , & les pierres font pleines de
V it r io l, elles les diffolvent, & prennent, par ce moyen, un goût
acide. On voit auffi dans l ’Autriche foperieure, au lieu appelle
Mund, ou il y a des Montagnes, qui ont des veines remplies de fol,
de fomptueux édifices de bois, pour conduire les Eaux infipides dans
les endroits, où eft ce fol, afin que le diflblvant elles en prennent
le goût. Il y a apparence que c’eft de cette maniéré que l’Element
de l’Eau fit d’abord après fa création, en fo plaçant dans les Cavernes,
qui forment le L it de la M e r , où, fans doute, il y a
parmi les couches de Pierres des Lignes de fol, & de Iubftance
bitumineufe, difpofées de la maniéré, que j ’ai fait voir, dans la
Seétion, où je parle du fond de la Mer. De ces Eaux ainfi imprégnées
du fol, qu’elles ont fondu, on en retire, par le moyen
du feu, ce même foi fixe, & c’eft ce qu’on voit faire auffi fur les rivages,
par les rayons du Soleil. E n