r j j H I S T O I R E PHY SI a u E
tes, qui font dans le Continents fans fe foncier des autres, qui font
dans l’Eau,; foit qu’ils crûflent que l’organization, & la méthode
de -végéter de celles-ci-dût être la même chofe qu’aux te rreftres,
ou que la difficulté d’en avoir une variété affortie , les décourageât,
On doit à
Malpighi & à
Graffi le parfait
examen
des plantes
Terrellres.
Doute de
l'Auteur fur
la végétation
& organifa-
tionsdes
plantes
marines.
On n’a
pasfûjuf-
qu’aujour-
d'hui fila végétation
des
plantes marines
fe faifoit
par les fe-
mences.
Nouvelles
obfervations
lâ-dsffus.
& leur ôtât l’envie d’entreprendre la Combinaifon des terreftres
, & des aquatiques , pour l’ordre ’de leurs végétations.
L es Savans Malpighi & Grew , ont porté à la perfection ce
qui regarde les Plantes de la T e r r e , lefquelles c ro iffen f& font
nourries, par l’humidité qui fe conferve dans la T e r r e , & par
l’air qui agit fur elles, avec tant de liberté.
D a n s mes Navigations, ayant vû plufieurs fois tirer des Plantes
de la Mer, & prefque toujours les ayant trouvées fans Racines,
tant les molles, que celles qui font prefque dures comme
le Bois, & les autres que l’on apelle pierreufes, car ce font
là les trois claffes des Plantes de la Mer; je commençai à douter
fi la Nature n’avoit point établi en elles une organization
toute particuliere, 8c differente de celle des terreftres. Quelques
Obfervations, que je fis moi-même dans la végétation des Champignons
, augmentèrent ce doute, & me perfuaderent qu’il devoit
y avoir quelque notable différence. D’ailleurs les deux claffes de
Plantes, que nous n’avons pas au Continent, n’ont pas peu contribué
à exciter ma curiofité. Ces claffes'font celle des Lithophytons,
Plantes, équivalentes, en quelques parties, à celles de Bois, & l’autre
des Pierreufes qui ont effectivement la dureté de la Pierre. C ’eft
en tette derniere que les menfonges des Poëtes ont été admis par des
Philofophes, qui en cela n’ont guere confervé le véritable Caractère
de Phyficiens.
B ien q u e l e s paroles de l’Ecriture nous difent, d’une maniéré à
ne pouvoir en douter, que la multiplication des Plantes fe fait par
l e s Semences ; toutefois fi on les a crues jufques à cette heure , à
l’égard de ces deux Claffes, ç’a été feulement par obéïffance. Il eft
vrai que toutes les raifons Phyfiques. fembloient nous en affurer;
Mais elles n’étoient encore que fpéculatives, & on n’avoit jamais
vû ni reconnu palpablement ce que c’étoit..
L a dureté des Plantes pierreufes, qui montre une nature toute
differente de celle des autres Plantes de la Mer, ou de la Terre , a
fait douter jufqu’à préfent, fi ce n’étoit point un fimple amas de fucs
de Tartre, qui fepétrifioit, dans le fond de la Mer, & y prenoit
des figures diverfes félon le hazard. Je fus moi-même dans ce doute
,
D E L A M E R . P a r t i e ÎV . y j
te , me fondant fur quelques obfervations que j ’avois faites, & qui
m’engagerent dans un Syftêmefaux, que je produirai pourtant en
fon lieu, de la maniéré que j ’en fis la démonftration à l ’Academie
Royale de Montpellier. Je m’en fuis retraélé enfuite, ayant fait de
nouvelles obfervations, beaucoup plus exaétes, 8c qui ne fouffroient
point de contradiction.
J a i dit c|ue le depot des lemences etoit dans la Terre, rajoute Que le dépôt
que 1 aliment des Plantes s’y trouve-auffi. Lâ Terre par elle-même,
c ’eft-à-dire, n’étant point imprégnée d’Eau, eft totalement ftérile* danikterie-
car fi on la deffeche, en maniéré qu’il n’y refte rien d’humide, & S£h.?ÏEt
quon y jette de la femence, il eft certain qu’il ne s’y fera point dé s«“ “”*
Végétation. Au contraire fi on met dans l’Eau, privée de toute partie
Terreftre, de la femence on la verra végéter. Les Eaux même
des Etangs, foit douces,ou falées, produifent des herbes, comme par
exemple la Lentille de Marais, qui fans Racine en aucune partie
folide, y va flotant au gré du vent ou d’autre chofe qui la fait mou-
voir.
La Terre donc, félon toutes les expériences lès plus allurées, & Les^eri»,
les plus communes, eft la dépofitaire des femences, & de l’aliment ™*Pr°U"
fluide , qui fert à leur végétation , leur agrandiffement, & leur
perfection.
L a Mer, cjui ne contient cpie la vafte mafïe eje l’Eau ne peut Les Eaux dé
, a . f i ~ y 1 laMerfont
qu etre fort abondante en toute forte de Plantes, & beaucoup plus fa'3 t°pT,-
même que la Superficie de la Terre; puisqu’elle les conferve dans
leur propre aliment; qu’elle les leur fournit, fans interruption ni " *
diminution ; & qu’enfin elles n’y font fiujettes à aucun des accidens,
auxquels fur la Terre elles font expofées.
L es Plantes Terreftres, <qui doivent tirer à quelque profondeur
l ’humidité qui s’eft infinuée dans les Pores de la Terre , par les
pluyes, lesrofées, & les inondations, ont des Racines d’une figure
propre à y pénétrer, & ayant l’aptitude de recevoir l’aliment fluide,'
qui fucceflivement fe communique, par les organes particuliers que
la Nature leur a diftribuez , à toute la Plante, dont les plus gran-
des font ordinairement élevées an-deiTns de la T e r re , 8= qni par K 5&
conlequent étant éloignées de l'aliment, ont en befoin d'avoir une
ftraéture propre i le faire monter jnfqnes an Tomme, par „ne con- Sg£
tinuelle circulation. C ’eifZt ce IBB * i e ce 4ue Malpight a démontré, avec tan tbefo,n dhu*
d exactitude & de netteté. M F *
P our les Plantes, qui croiffent dans la Mer, comme elles n a -QuctepIan.
jÉlK tes marin«3
gent