P R E F A C E .
«vasede fur les Côtes d’Efpagne, je ne voulus point les donner au Public*
efperant qu’à l’aide d’une Paix generale, je pourrois continuer ce que
les viciflitudes du Monde m’avoient permis de commencer, nonob-
ftant la fureur de la Guerre.
Queu J e compris qu’avec la continuation des lignes des Montagnes, il
r°“ete faloit avoir également une connoiffance de la ftruéhire du Baffindela
Jnefcon- Mer, qui ne pouvoit être qu’une fuite proportionnée à celle du Contï-
d fb t f fi? 6 nent; ce qui eft efte&ivement vrai, comme mes obfervations fur les
d“iaM?r; côtes de Provence & de Languedoc me l’ont fait voir. Cette recher-
adonné cbe m’a engagé, paroccafîon, a t r av ailler a un f.lf ù d e 1 1 1 i (foire Ph y—
f r i r a id c fique de la Mer, qui eft une chofe qui nous manque, dans l’étude de la
Phyfiqü: Nature. Ce fujet eft vafte, même dans les Bornes que je me fuis pref-
de la Mer. crites^ qUj ne font prefque que des atomes, en comparaifon de l’en-
tiere maffe de la Mer, j ’efpere pourtant d’en donner au moins une
ébauche, pour inviter quelqu’autre, qui ayant 1 efprit plus eleve St
étant mieux pourvu des moyens néceffaires, pourra lui donner toute
fa perfection. Ce fera donc ce dernier fujet, que je traiterai à pré-
fent en diferents Cayers, lefquels jefoumetrai au Tribunal de l’Academie
Royale des Sciences de Paris, & après qu’ils y auront été examinés,
on pourra les unir en un volume, pour qui j elpererai 1 apro—
bation du Public, après une correéfion fi illüftre.
Premier J e travaillai pour la première fois à cet examen de la M é f, quoi
M l que fans une idée fi univerfelle, fur la petite étendue dü Canal de
donnéT« Conftantinople, l’a n id S o , & mes obfervations forent communiquées
‘ nïéte: à Chriftine, Reine de Suede, qui les fit imprimer à Rome. Enfuite
dans tes nouveau féjour, que je fis en cette ville Impériale, 1 an i6 p i. me
tionsfurie donna lieu de renouveller mes recherches fur ce fujet, que j eus tou—
c o n t a i - jours deifein d’unir dans une nouvelle Edition, avec les premières ;
?oeau jour mais les occupations que j ’ai eues d’ailleurs m’en ont oté le moyen.
pardeSuè Ce feroit ici l’endroit de les joindre avec celles d’à prefent, fi j ’avois
de & dans auprès de moi les premières, qui furent imprimées, & les fécondés
obftm- qui n’ont été encore que manuferites. Ne les ayant point, à l’heure
Sme cà. qu’il eft, j ’attendrai quelqu’autre conjondure pour les publier, fur'le
g g | même defl'ein, que j ’établis dans cet Effai, ou bien dans un Volume
feparé, fuivant ce qui me paroîtra le plus à propos, en revoyant tout
cet ouvrage enfemble.
Difficulté* I l n’y aperfonne, qui ne prévoye le grand nombre de difficultez,
dmde'cTque la nature de la Mer préfente à ceux, qui veulent pénétrer dans
quel™ Ion intérieur; & c’eft peut-être, Ce qui eft caufe que plufieurs hommes
d’efprit, non feulement ne fe font pas ofé promettre de voir lafind’u-
u Mer,que jjg pareille entreprife, mais même n’ont pas cru pouvoir la bien com-
auxutiüte* mcnccr. L e Public, qui fe conduit ordinairement par le foui intérêt
, qui regarde la vie humaine, & non par celui qui peut regarder
les Sciences, s’eft contenté de quelques remarques, qui peuvent for-
vir à la Navigation, ou à donner quelque connoiffance des diferentes
efpeces & qualitez des Poiifons qui fervent d’Aliment. Les mêmes
difficultez, que les autres ont trouvées avant moi, feprefentent devant
mes yeux ; fans que je defefpere pourtant de les furmonter en partie,
& de pouvoir réunir utilement dans les obfervations, & les expériences
que j ’ai tentées. Ceux qui ont navigué nous ont donné quantité
-qu on pouvoit
retirer
pour
les ufages
de la Vie.
P R E F A C E .
de Réïations qui, quoique difperfées en diferents fragmens, pour-
roient être réunies ,- & en les plaçant en leur lieu, elles feroient une
partie confiderable de l’Hiftoire de la Mer. Il fe pourra faire qu’un
jour quelqu’un entreprendra de donner cet ouvrage au Public ; mais
il faudra pour cela, quelque Illuftre & fecourable Mecene. Pour
moi je me prépare à l’Effai Phyfique, que j ’ai entrepris de faire dans les
petites limites, que je fpécifierai; afin d’animer les autres à en faire
autant, & plus, dans toutes les parties du refte de la Mer.
L es Rivages, que j ’ai examinez, par raport à la ftruéture de l a ^ ] ” s
T er re , & qui ont donné lieu à cet Effai, font une partie ' 1 . i . . . . . de/ la Pro-obtifoenrsv oacvence
& du Languedoc. Dans la première, j ai commence au Cap l'Auteur
Sifflé, & j ’ai fini dans l’.autre à celui d’Agde. p“urrLV
oila l’étendue, dans laquelle mes obfervations ont été faites. Les cep?oj«c.
lieux & les .fituations fe diftinguent, par des Chifres particuliers.
ferai voir, dans la fuite du difeours, les raifons qui m’ont obligéd’é-^™«^
tendre la Carte, jufques au Cap deQuiers, qui eft fitué entre lesguedoc.
Royaumes de France & d’Efpagne, quoique je ne fois pas allé moi-
même jufques-là» Je dois la defeription des Côtes du Languedoc à
Monfieur de Basville, Intendant de cette Province, qui l’ayant fait
faire, avec beaucoup d’exaéfitude, a eu la bonté de me la communi-cartes, &
quer ; & celle de la Provence St du Rouffillon à Monfieur de Chazel- tions, qui
le s , de l’Academie Royale des Sciences de Paris, & Ingénieur des Ga- jB ^ .11
leres, qui travaille à publier la correétion de toute la Mer Méditerra-
née , fondée fur fes nouvelles Obfervations Aftronomiques qu’il a faites il
y a treize ans, par ordre du R o i, dans tout le Levant. Pour la fi-
tuation, & la véritable hauteur du Mont Canigou, le plus élevé de tous
ceux qui forment la Ligne des Pirenées, je me fuisfervi des Obfervations
qui y furent faites, par Monfieur Caffini, lors qu’il prolongea, dans
toute l’étendue de la France, le Méridien de l’Obfervatoire Royal de Paris
, defquelles il a bien voulu me faire part. Afin d’examiner, avec
plus de netteté, toutes les parties, qui concourent à former le Corps Divii;on
entier de la Mer, j ’ai cru devoir divifer mon Difeours en cinq diffe-^j““"»-
rentes Sections. ■' Parties-
D ans la première, je parle du Balfin ou du Lit de laMer,- dans la
deuxième de l’Eau ; dans la troifiéme des divers mouvemens de l’Eau ;
dans la quatrième de la nature, de la propriété, & de la végétation
des Plantes,- & dans la cinquième des animaux, qui naiffent & qui vivent
dans la Mer.
L e Balfin, ou L it de laM e r doit être confideré, felondes diffe-'^^«
rentes furfaces qu’il a eues, ou par la première difpofition du Créateur Mer,,
ou par les additions, & les diminutions de la vieille & de la nouvelle
matière. On ne doit pas oublier avec quel ordre les matériaux, qui
compofent ces parties, ont été mêlez enfemble ; de combien de forte il
y en a , & enfin quelle température d’air, en comparaifon de celle que
nous remarquons en nôtre T e r re , fe trouve dans les diverlèsprofondeurs.
J’examine en l’eau les diverfes couleurs, & les differens goû ts .J;^
Les mouvemens de l’eau de la Mer font ou continuels, ou acciden-^f«^
tels. Les premiers proviennent des Courans réglez, & des flux
reflux certains, & les féconds de la variété & de l’inconftance des VentSM«, * z qui