Différence
de ces trois
parties du Rivage
de la
Terre.
On peut con-
noitre la
iîrudure delà
partie baffe
du rivage,
par celle des
deux fupe-
rieures.
Différence
entre les Rivages
qui
font Côtes, &
ceux qui font
Plages.
Dans l’efpace
de la Côte
qu’on examine
il y a de
"5. fortes de
Rivages, élev
ez, mon-
tueux, &
unis.
Comment
l'on découvre
6 H I S T O I R E P H Y S I Q U E
mais comme la Mer n’eft pas toujours agitée par la Tempête, ou
conçoit que cette fécondé partie n’eft pas toujours occupée pu l’Eau.
La troifiéme enfin eft celle, qui depuis la fuperficie de la Mer dans
le calme, defeend jufques au fond du lit de la Mer, & qui continuellement
eft baignée, puis que l’eau la couvre toujours.
L a première partie donc eft une continuation de la ftruéture, &
des Matériaux du Continent, laquelle ne participe en rien d’aucune
chofe de la Mer; fi l’on excepte quelques alterations, que l’air peut
caufer en ce terrain, pour la végétation des Plantes, L a féconde
eft en plufieurs lieux , par le batement des vagues, ou rongée, ou
couverte, par des amas de fable, & des dépofitions de Tartre. Sa
couleur, particulièrement où il y a des Roches, eft fort obfcure, &
plufieurs fois, fort variée. L a troifiéme eft couverte par tout d’une
elpece de croûte, ou crépiffure, & des végétations, & autres
fortes d’alterations caufees par les eaux dans le Baffin de la Mer.
L es deux premières parties doivent nous faire connoître comment
la troifiéme peut être conftruite, n’étant vifiblement qu’une
continuation de ces deux qui paroilfent. L a partie fuperieure eft,
dans le T ra je t, que nous examinons, couverte tantôt de T erre ,
ainfi que l’on voit en plufieurs endroits des Montagnes pierreu-
fes de la Provence, apellées Côtes, tantôt de fable, comme dans
le Languedoc, s’étendant dans la Terre en maniéré de plaine où le
vent éleve de petites Colines.
O n donne à ces Rivages le nom de Plages, pour les diftinguer
de ceux qui font élevez naturellement, & que l’on apelle, com-
me je viens de dire, Côtes. Ces Plages ont à plus, ou moins de
profondeur, les mêmes lignes de pierre, que l’on voit dans la Coupe
des autres Côtes dont nous ferons la démonftration, & ces lignes
s’étendent au deffous du fable dans la Mer, pour contribuer à la
ftruéture réglée de fon baffin, lequel eft formé de la même fubftance
pierreufe ; qui comme elle foûtient, dans le refte du Globe du
Monde la Terre fertile ou ftérile; foûtient ici la grande maffe
de l’Eau.
D a n s l’efpace de cette C ô te , que nous examinons, il y a toutes
les principales fortes de Rivages ; favoir, élevez, montueux &
unis. La première forte eft celle, qui fe trouve par toute la Provence
& continue jufqu’à Fos. La feçonde commence où celle-ci
finit & s’étend jufques dans le Rouffillon.
O n découvre la ftruéture des Rivages élevez & montueux par les
Cou