viens de raporter prouve que la filtration de l’Eau de M e r , par là
terre, ou par le fable eft capable de lui ôter Ion goût falé.
Cotaieur des L es Eaux filtrées furent examinées à l’ordinaire, par le mélange
par le fable. de ja teinture de.s, fleurs de Mauve, qui fit voir celle, qui avoit paffé
par le fable d’un vert jaunâtre de Chryfolithe, & l’autre qui avoit
paffé par la terre d’un vert obfcur d’Emeraude,
particsduM C omme le fel eft la partie prédominante de l’Eau de la Mer*
mma‘ je crois qu’il n’eft pas mal à propos’ de faire un exaét Examen
de les parties, qui font la figure, la couleur & le goût, n’ou-
bliant pas le mélange de diverles teintures & d’Elprits acides*
& alcalis.
P l u s ie u r s raifons, que j ’expoferai dans la fuite du difeours*
m’ont obligé d’obferver dans les fels cette diftinétion ordinaire de
fùperficiels & profonds.
JLa figure du L A figure naturelle du fel eft proprement laminaire * car dans les
naire. évaporations les plus réglées de l ’eau, on voit que leurs premiers
principes, & leur plus grande confiftence font par lames.
Scs James I I m’eft arrivé plufieurs fois de trouver dans le fond de l’Alambic*
font quelque- dans la partie élevée, plufieurs cônes de fel d’une figure accidentelle I
fois une fîga- n , r c i , a r ' , b s
re conique, caulee par les lurlaces de la meme figure du verre * & bien que le'
tout fût conique, pourtant à le bien examiner, ce n’étoient que des
lames coagulées en cette forme par accident.
La fixation L’ O R d r e de la fixation de ce fel eft tout particulier, & different
de celui des autres, ainfi que Robert Boy le l’a remarqué. Il fe fixe*
dans le milieu de la leffive, au contraire des autres, qui comment
cent tous à fe fixer fur les cotez des vafes où eft la leffive pour s’éva-1
porer. -
La couleur L a Couleur du fel fe montre diverfe, dans les du fel dès , eaux fii*perficielles
fiddioe&de ^ profondes. Celui que l’on tire des fiiperficielles- eft blanc, & l’autre
compàrairôn cendré obfcur. J’ai fait la comparaifon de ces couleurs avec celles
dS ftk fixes, du fel fixe de quelques plantes molles , de coquillages, & de poifïons
à Croûte. Pour ce qui eft de celui' des plantes pierreufes je n’y ai
pas voulu toucher* laiffant cet Examen à Meffieurs de l ’Academie
des Sciences , auxquels j ’ai envoyé pour cela tout ce que j ’en ai tiré.
O n trouvera peut-être que je paffe trop légèrement fur ce qui regarde
ces couleurs & ces goûts * mais j ’en réferve le détail uni â toutes
les autres circonftances, pour la partie de cet Ouvrage, où je
dois parler expreffément de la nature des Plantes’ & des Animaux de
la Mer, dont on verra en ordre une fuite d’analyfes.
L es
L es Couleurs dés fels fixes des' plantes molles, en comparaifon
de celles des Eaux fiiperficielles, & profondes, font obfcures. Elles
font même fort differentes entre e lles, y en ayant de cendrées
très-obfcures, d’autres terreftres, & d’autres tirant fur le rouge.
L es Couleurs des fels, tirées des écailles des coquillages , & des
poiffons à croûte, font plus Uniformes que dans les plantes, étant
prefque toutes cendrées. Cependant je ferai un peu plus éclairci
lâ-deffus* lors que j ’aurai-achevé les Analyles d’une fuite d’Animaux
auxquelles je travaille.
L e goût eft la troifiéme, & la plus effentielle partie des fels, puis Goût te rds
que c’eft par lui que l’on connoît leur nature, . Celui-ci fe peut diftin- i f S r f ’fe
guer, par la faveur diverfe; que la langue lui trouve , & par les d if -^ 1™
ferents effets que font les fels, lors qu’on leur mêle des Efprits aci- Ia” |.r‘,rits
des, des alcalis 8i des teintures,
J’ a i donc fait la comparaifon des. differents goûts des fels des
eaux fiiperficielles & profondes,. avec .ceux des. fels fixes de plufieurs
plantes molles, & de quelques Animaux de Mer.
L e fel commun* qui eft celui dont on fe fert pour l ’affaifonne- sdcommm,
talent des viandes, pourroit être: divjfé en fuperficiel & profond lorS
ayant vü en certain lieu, qu’on le: faifoit avec l’Eau de la fuperficie
de la Mer * qui étoit conduite par des Canaux très-peu profonds en
des champs voifins, & ailleurs avec la profonde que l’on tiroit des
puits* comme dans les falinés Royales, de Pe.ecais en Languedoc,
que l’on voit en leur lieu, dans la Carte du rivage du Golfe de Lyon*'
cependant comme on ne peut pas toûjours favoir, avec quelles
Eaux ils ont été faits * - nous les confidererons d’une feule' forte,
fans nous arrêter à cette'divifion,:
L e goût du fel* que l’on fabrique à Peccais eft là lé , amer, sddeE«>
& fi desagréable, qu’il n’eft pas poffible de s’en feryir, la première
annee. u n a peine de s y accoutumer la lceonde* mais on dit qu’à r^vir-
la troifieme il fe rend fiiportable* &.-qu’à la quatrième fbn âmértu-'
me eft fort peu fenfiblé* •& va toûjours am£ eri diminuant, à proportion
du progrès des années. On a .coûmme, dans ces falines *
d y difpofèr la Récolté de l’année en maffes,, .auxquelles on donne le
nom de l’an, qu’elles ont été faites. Elles relient de la forte aban-,
données à l’injure du tems , qui purge le fel de cette amertume
pendant trois ans tout au moins* ayant que l ’on commence à le
diftribuer.
Ju squ e s à la derniere inondation du Rhône, qui fit fondre dans
I a ce'