n’ont pa sbe .gent proprement dans leur aliment, la Nature n’a pas du leur don-
n«. ner ,je Racine ; puis qu’il n’étoit pas néceflaire qu’elle s’infinuât à
certaine profondeur des lieux où elles paflent, pour leur prendre
leur nourriture j mais feulement une organization particulier
re , qui rendît toutes les parties.de la Plante capables de recevoir»
par elles-mêmes , l’aliment qu’ii leur falloit. C ’eft auffi ce que
nous y remarquons,- de forte que la Racine eft la Plante, & la
Plante eft la Racine. On verra la vérité de ce que je dis ic i, par
plufieurs expériences, que je raporterai, lors qu’il en fera temsj
quoi que j ’efpere que la feule expofition de leur ftruéture convaincra
tous ceux, qui pourroient en douter.
Que l’Aigue L ’ A l gu e eft l’unique Plante marine, que je connoifle avoir des
feule tire fa
— ^ s Racines, & dont l’organization foit à peu près fèmblable à celle
feikcs.s des terreftres, principalement des Rofeaux des Marais. Ce qui fait
auffi que comme à la façon des Plantes de la Terre , elle tire
fa nourriture par la Racine, elle fubfifte dans la fange ou terre
argilleufe. Toutes les autres Plantes de la Mer font fans racines •
ne leur étant pas néceflaire de recevoir verticalement du lieu où
elles s’arrêtent, leur nourriture. J’en ai dans mon Cabinet, fur du
Bois, des os, & des Pierres, des coquilles, du fer, de la terre cuite
, & même fur d’autres Plantes, comme des Lithopbytons, &
des Mouffes fur du Corail, ou autres Plantes pierreufès,- démonftra-
tions, qui font toutes connoître que l’aliment s’y infînue par toutes
les parties latérales, de la même maniéré que cela fe fait aux ter-
reftres par les racines perpendiculaires.
Découve e Ju sq u e s à préfent on ne fa voit pas que les Plantes de la Mer
danskTpian- fleuriflent, & cela faute d’obfervateurs j puis que nous avons trouvé
remUaUKà en quelques Plantes molles des fleurs d’une forme, couleur, & ftffi-
phnrater- ftance femblable à celles des Plantes de la terre, & dans les autres
ttllra' elpeces,' quoi qu’avec quelques particularitez differentes. Les pier-
reulès, comme, par exemple, le corail, fleuriflent auffi.
Semences No u s avons trouvé même, dans des fruits, qui étoient hors de
fruitsdeta- Plante, & en d’autres qui y étoient encore attachez, les graines
plantes. de iemence, unies avec les fleurs, ainii quon en trouvera la dé-
monftration en fbn lieu.
Microfcope P our connoître les diverfes ftruétures des Plantes des 3. Clafles f
decouverte je me fuis fervi du microfcope, & je les ai examinées de trois maniérés
differentes, par la furface, par la coupure, en longueur, SC
par le travers.
A la
A la connoiffance de leur organization j ’ai voulu joindre celle de JpnHyfc
1 1 i a 1 r Chimique.
leur nature,par le moyen des Analyfes Chimiques, lesquelles m’ont
montré que les pierreufes font capables de donner tout ce qui s’extrait
des Plantes molles ; avec cette feule diftinétion, que les pierreufes
donnent une plus grande quantité de fel volatil.
A u refte, pour toutes mes obfèrvations, je n’ai pas choifi jqî L ’Auteur a
, - . J 1 4 fuivi l’ordre
range les Plantes, dans un ordre de Botanique. Je me fuis réglé
feulement aux 3. diverfes Clafles, ayant trouvé que la Nature, en cci!,i%T“
chacune d’elles, avoit mis quelque particularité, outre le Syfteme Bot“ llluc'
général que j ’ai propofé.
I l fèroit à fouhaitter pourtant qu’on travaillât à une Bota- Botanique
. A 1 marine i'eroit'
nique de mer; puis que, jufques à l’heure qu’il e ft, on n’a rien fait utilc-
Ia-deflùs. 11 me fèmble que fur la quantité de celles, qui fervent
ici à ma démonftration Phyfique, on en pourroit projetter une
ébauché. Il m’en refte encore un allez bon nombre de fechées,
dans un livre, fans compter tout Ce que j ’ai je tté , ou négligé pour
ne pas m’embarquer en un fujet trop vafte, & qui eft au delà de ma
portée ; fur tout dans la fituation préfente, où je fuis, fans livres
fur cette matière. C ’eft ce défaut de livres qui m’oblige à laifL
fer fans noms la plupart des plantes qui fervent à mon Effai, & d’avoir
recours à Mrs. de l’Academie Royale des Sciences,pour cette dénomination.
I l eft jufte maintenant que j ’expofe aux yeux de mon Leéfeur ciaites, qus
d’une maniéré palpable tout ce que je viens d’avancer en général, fcntSTroa'"
touchant la ftructure particulière des plantes de la Mer j qui fe trou-
ve fi differente de celle des terreftresj & que je fafle voir comment
les Plantes pierreufès ne font pas moins fournies d ’une organization
réglée, que celles des deux autres clafles : Et c’eft ce que je ferai
par l’Anatomie exafte d’un nombre confiderable de Plantes de chaque
clafle,
A cette vifible démonftration du méchanifine, q1ue la Nature a , L Auteür
‘ établi en toutes ces Plantes, & que nous aurons faite en les anato- nSomiedt"
mifant, nous joindrons un Extrait des Analyfes Chimiques, & des Sy!?ch!mf
Expériences diverfes de leurs flics. Par ce moyen les comparant perimi« S i
avec celles de l’Eau de la Mer, il fera plus facile d’en tirer les confe- fuc^
quences néceffaires,- tant pour l’organization particulière, que pour
l ’aliment, & fes divers effets j fur tout pour la nature des deux
clafles des Lithophytons, & des pierreufes que nous n’avons point
fur la fùperficie de la terre.