H I S T O I R E P H Y S I Q . Ü E
Extrait par l 'Efprit de Vtn.
Expérience C e t Efprit prend la couleur d’un très-beau carabbé & l’ayant mê-
primé.|| lé avec l’Efprit de Nitre il a produit une fumée plus forte que le Suc
pur n’avoit pas fait. Il n’a fait aucun changement fur le papier
bleu.
L ’Efprit de vin s’étant évaporé, il a laiifé dans le fond une matière
obfcure, qui a teint le papier blanc en couleur de Tabac. Son
goût étoit falé, onétueux, moins désagréable que le goût du Suc naturel.
L ’Efprit de Nitre y étant je t té , né caufa aucun mouvement apparent
, mais feulement une fumée afïez forte, & une flame très-
livide.
L ’Efprit de fel y caufa une fumée plus foible que celui de Nitre ,
& rien autre.
L’Eau corrofive unit les parties craffes & blanches, & les précipite.
L ’Efprit de Vinaigre, l’huile de Tartre, ni l’Efprit de Sel armo-
niac, n’y font rien du tout.
L a décoélion des fleurs de Mauve prend un beau verd d’Emeraude.
Le papier bleu n’y prend point d’autre couleur, que celle de Tabac.
C e s t r o i s Lithophy tes desquels il m’a falu avoir un grand nombre,
pour travailler aux expériences que j ’ai raportées, m’ont donné affez
LUhophytes. de lumiere,pour pouvoir dire que tous les autres dont j ’ai ana-
tomifé la ftructure, ne contiennent qu’un fuc également gluti-
neux , & qui leur eft fourni par l’eau de la mer , qui eft tout
de même d’une nature glutineufe. La ftru&ure de tous ces Lithophy
tes, qui eft presque entièrement femblable,me rend fi certain de
la chofe,que quand même j ’aurais eû tous les autres frais,ainfî que
ces trois premiers, je ne pourrais pas l’être davantage.
conttroUion La fubftance de leurs. Rameaux qui fe trouve en tout également
cornée & flexible , & qui brûle & put de la même maniéré, que la
lcto décoc-Corne ou la Plume, ne prouve pas peu ce que j ’avance. Les Dé-
Uons‘ codions que j ’ai faites, tant des Rameaux dépouillez de l’écorce que
des écorces feules , qui dans l’eau m’ont laiflé qui plus, qui moins,
une
D E L A M E R . P a r t i e IV. pp
Une Glu, comme fi j ’y avois fait fondre quelque portion de Gomme
fervent auffi à le prouver. J’ajoute à cela l’experiençe, que je fis a- Experte#«
vec toute l’attention pofflble fur ce 3 me Lithophy te.
Je pris fix onces de l’écorce, & fix autres de la fubftance folidede
la plante,je les mis en deux vafes féparez avec une pareille quantité
d’eau de Citerne , leur faifant donner un feu lent de 30. heures &
bien que je n’en euife pas une parfaite gelée, l’eau devint toute glu-
tineufè, & fur tout celle où étoient les écorces ; de forte que la mettant
entre les doigts, on fentoit la Glu très-forte , & ce qu’il y a
de curieux, c’eft qu’elle avoit la même odeur que la Véritable côle
des Menuifiers. Son goût piquoit un peu fur la langue, & fentoit
quelquefois l’Ecreviffe cuit, & d’autres fois la Corne bouillie.
L ’Efprit de Nitre,que je lui mêlai,y caufa une certaine ébullition Rentre
de goûtes blanches, qui dans l’espace d’un quart d’heure, disparois- mm?™“1'
foient & retournoient ; puis y ayant mêlé la Teinture de Tourne- Del»
f o l , elle y introduifit une couleur rouge, & rendit cette Subftance soij0” “ "
glutineufe très-fluide.
L ’Efprit de Sel mêlé avec ce Suc fe coagula en un globe, qui tour- De «ne de
noit dans le milieu, & reluifoit. i-tfpmderdj
Le Corrofif, non plus que l’huile de Tartre, n’y fit aucun chan- Dresde
gcrncnt. • ' Ca,ro£{-
Lithophj/tC 4. V.PU9.Sg;
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En la pêche du Corail, autour de l ’Ifle de Riou, j ’ai tiré de ces s» n.ü&nc*;
Plantes à 30. & 40. brades de profondeur.
Elle croît fans Racine , s'unifiant aux corps folides ,par la fubftance
glutineufe, que forme l’écorce.
Sa plus grande hauteur eft de deux pieds, & fagrolfeur vers le pied, s, hauteur,
eft d’une ligne & un quart.
Cette plante eft toute pleine de Ranjeaujt capillaires, qui fontcom- r • 1 r ., i ' r » , ' T v Sesfamcauî]
me une elpece de feuillage, & lemblent empecher qu’on ne puifife
dire abfolument que les Lithophytes font tous fans feuilles, mais ce
n’eft pourtant que par raport à la figure; car leur fubftance eft dure,
ainfi que celle des principaux troncs, au contraire des véritables
feuilles qui font toujours molles.
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