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E n ma Navigation, lùr les Côtes de Provence & de Langue- Experte«
” © du poids des
doc, j ’ai examiné avec le lêul Areometre le poids des Eaux lu- de 11
perficielles j mais dans le lieu de Caffis, où j ’ai fejourné quelque
tems, pour pouvoir faire exactement mes épreuves, j ’ai pefé
avec le même inftrument non feulement les Eaux lùperficielles,
mais encore les profondes, & toutes les deux enfuite, avec
nne balance ordinaire très-exaéte. Les lieux où j ’ai puifé ces
Eaux, font diftinguez dans la Carte, par une petite urne. Leurs
differens poids font marquez * , en la première Table par l a - * TjlkI-
quelle on pourra voir d’un coup d’oeil toutes les cirçonftances
néceffaires ù l’égard du poids, & le comparer, avec celui des
autres Eaux deRiviere, de Fontaine & de Citernes, dont j ’ai raflem-
blé les poids, f en une autre Table qui eft en face de celle-là. tTabkii.
L es differents poids, que j ’ai trouvez entre les Eaux de la lùperficie
& celles du fond, ont été toujours rélatifsaux degrez de fahjre,
qui les rend plus ou moins pelantes ; lùivant qu’elles ont attiré plus
ou moins de fêl des veines de la terre, de la façon que j ’ai déjà dite.
Les fels différent auffi e.ntr’eux, en quelque chofe ■ c’eft pourquoi ils
donnent aux eaux, lùivant leurs qualitez, divers degrez de goûts. Les
Fleuves qui s’y mêlent par l’interieur, ou par la lùperficie de la Terre,
peuvent contribuer auffi à diminuer le goût falé des Eaux de la Mer,-
en leur dérobant, pour ainfi d ire , une partie de ce fel, qui ne
devoit fervir que pour elles.
L es obfervations , que j’ai faites de la lùperficie de la Mer sSjgTF1«-*»
vers l’embouchure du Rhône, me font voir clairement, que les Ri- Meraïxem-
vieres , tant foûterraines qu’autres , diminuent, par le mélange de hTuvk&Ïu
leurs eaux, le poids, & le goût de celles de la Mer, julqu’à une Mc™dc 11
certaine diftance. Je les ai trouvées en ces endroits une 303.partie
plus legeres, & par conféquent moins falées, qu’à la lùperficie des
environs. La même chofe m’eft arrivée à Port Miou, où, comme
on le voit marqué dans la Carte, un Fleuve lôuterrain va lè dégorger.
L ’Eau s’y trouve moins pelante, & moins falée à la diftance
de plufieurs pas d’üne 201. partie. Les torrens même, dans le
temsdePlu ye, font le même effet , à quelque éloignement du Rivage
, & j ’ai éprouyé cela plufieurs fois.
I l paroît, par toutes ces oblèrvations rangées dans la première Les SS*
*T * i_ î 1 r . douces foû-
T ab le , avec les autres des poids & circonltances des Eaux qui cou- jerent1” "21'
lent lùr la T er re , que celles de la fuperficie de la Mer, qui en eft deïed/jf"
voifine, font d’un poids inégal, d’un goût divers, & moins pelàn- Mer’
F 2 tes