4. Des
Plantes
marines,
& de leur
Végétation.
ayant .
affez, bien
décrits;
P R E F A C E .
qui en renient la force, .fuivant qu’ils font plus ou moins impétueux
L es Plantes font remarquables par leur Figure, leur Structure»
leur Subftance, leur Nature, & par la manière, dont fe fait leur Végétation.
C’eft ce qui m’a obligé à ce grand nombre d oblervations,
qui à caufe de leur nouveauté ne feront peut-être pas defagreables au
Public. . i i
, p,rtic 11 eft néceffaire de divifer les animaux en deux parties geneiales.
“ u L ’une de ceux qu’on mange, & l’autre de ceux qu’on
Mer ,&fur L a première contient toutes les fortes de Poiflons, quel Indultuedes
infcues, Pommes a coutume de pêcher pour l’ufage de la vie, & qui ont e
1SP° ^ train de peuples entiers, qui en vivent. Ceux-ci, en fourmffant les.
g i peuples de tant d’efpeces de poiifons, ont procure aux Naturalises anciens
& modernes la commodité de compofer ceshiftoires, que nous
avons, dans l’étude de laNature, accompagnées de delcnpuons & de h-
trures diftinétes. C’eft effectivement la partie la plus achevée de i Hü-
toire maritime. L a fécondé eft celle des Infedes, qui a etc négligée
également, par les Ecrivains, & par les Pécheurs. Ces derniers ne
voyant aucun profit à les tranfporter dans les villes , les rejettent dans
l ’Eau, & les Savans ne voulant pas fe donner la peine de fe rendre eux-
mêmes à la Pêche, font privez par conféquentdelàeonnoiflance qui
eft néceffaire, pour en former cette partie confiderable. ^ Cetera donc
feulement fur cette fécondé que je m’étendrai, la première nous étant
fi connue, que ce feroit perdre ie temps que de nous y arrêter.
Fonde- T o u t ce que j ’expoferai eft fondé fur les expériences, & les ob-
C w . fervations que j ’ai faites moi-même fur les lieux ; car pour les Re-la-
g g 3 ï tiens, que j ’ai eues d’ailleurs, les ayant examinées, & ayant trouve ,
tÈftT qu’elles fe contredifoient, je n’ai point voulu du tout m en iervir.
Sheux, ^ es expériences ont été faites fer les lieux memes, où il etoitnecei-
couCrsledefe"faire, tantôt avec des Rets, & tantôt avec d’autres inftrumens de
“ s‘, diverfes formes, que j ’expliquerai, quand il en fera temps. J’aieure-
S f f l cours, dans les obfervations, à la Chimie & au Microfcope.
Microfco- £ a premJére m’a montré toutes les parties cachées des Corps , qui
composent les cinq parties de cet Effai { & le fécond a étendu les parties
que j’avois befoin de connoître dans la ftruéture des Plantes & des
animaux, pour en faire une démonftration exaéte, à la vue, par le
moyen du deffein qui a été exécuté avec foin.
Mefnres J’a i été obligé, en plufieurs occafions, de me fervir de maures
“S i rin- pour proportionner ce grand nombre de parties, qui compofent le Corps
*"• entier de la Mer ; & la braffe eft la feule, qui eft en ufage parmi les
mariniers, laquelle ils règlent groffierement, par l’étendue des deux
bras qui, comme on peut juger, devient plus ou moins grande iul-
vant la differente proportion des hommes. ■ . ,
?°ial iont C e p e n d a n t comme j ’ai vû que c’étoit à peu près lameme choie,
si! ' que la T o ife , pour me rendre plus intelligible au Public je m’en fer-
virai; & enfin quant aux Poids qui ont du régler mes expériences,
voici ceux dont je me fois fervi. J’ai pefe les Corps folides avec a
Balance ordinaire, mais très-exaéte, me fervant de la livre compo-
fée de douze onces, l’once de huit dragmes, & la dragme e oixan
te grains ; & les fluides avec l’Areometre de verre, de la forme, grandeur,
& poids que l’on trouvera décrits. P R E -
LE CTU RO PRE’ FACE
o
D E Mr.
& P- HERMAN BOERHAAVE*
Profejfeur en Medecine, dans t f i l
l . B O E R H A A V E . cadémie de Leide , fur l’Hïfioire
Phyfique de la Mer , par Mr. le
Comte de Marfilli,
S N î i b i tandem , Leétot
Philofophe , diu quidem
exfpectatum, atpræclarum
Herde , Opus. Huic fane aliud
par invenire in naturali Hiftoriâ
erit quâm difficillimum, inftruétis-
fimam licet Bibliothecam quis ex-
cutiat. Sive enim Auétorem fpeéta-
v e r is , aut materiem Operis , vel
"modum denique , quo idem con-
feétum habetur , übique infolita
omnia, & pùlchra, reperies. II-
luftris quippe tanti Operis Artifex,
éximio natalium fplendore præful-
gen s, Italicis femper artibus totus
deditüs , inque militari educatus
dilciplina , per varios gradus ad
prima in ea munera eveéhis foit.
Idem interea, inter horrentia Mar-
tis , jam a teneris, nullum unquam
tempüs remifit, nullam neglexit
oportunitatem, quin in rerum na-
turalium contemplatione totus effet.
Vero utique exemplo docens, ga-
leam & lanceam haud dedecere
Artium Præfidem Palladem ; utque
magnus ohm Cafar, ab utroque fe
infignem præftans. Utique a Pi-
ratis captus ille Mufas colere haud
defiit ; ità h ic , inter Barbaros cap-
tivus Thracas , ex ipfa calamita-
te pulcherrimam quæfivitque Oc-
cafionem, & invenit ad inveftigan-
da Natura; nondum deteétaarcana,•
atque negotiorum utiliffimorum
dulcedine miferias captivi lenivit.
aOici enfin un Ouvrage, à la vér
ité long-tems atendu, mais aujfi
Fon peut dire , que c'eft un Ouvrage
excellent ; & t e l q u 'il f i n
i t très dificile de lui trouver fim par
e il,fo u r ce qui regarde FHiftoire Natur
e lle , dans aucune Bibliothèque, quelque
nombreufe © quelque bien ajfortie qu'elle
f û t être. E n éfe t, fo it que vous confide-
r ie z F Auteur, fo it que vous regardiez ce
qui fa i t la matière de FOuvrage, fo it enfin
que vous vous atachiez à la maniéré,
dont i l eft e x é cu té , vous n'y trouverez
rien de commun ; tout vous y paroitra admirable.
Celui à qui nous devons ce grand
Ouvrage, illuftre par fa naifiance, F eft
toujours entièrement adonné aux beaux
A r t s qui fleurifient en Italie ; © mûri
dans F Ecole de Mars, i l eft parv enu, par
degrés , jusqu'aux p remiers ‘Poftes militaires.
Cependant, depuis fa p lu s tendre
jeune f ie , parmi les horreurs de la guerre,
i l n'a jamais ce f i é de profiter de toutes les
ocafions de f e livre r tout entier à la contemplation
de chofes naturelles : © c’eft
un Exemple v iv a n t , qui nous fa i t voir ,
que Pallas, cette D é e fie , qui préfide aux
A r t s © aux Sciences , n’a pas mauvaife
grâ ce , le Casque en t ê t e , © la Lance en
main. Comme on a vu autrefois le grand
Cefar, qui s'eft rendu fameux , p a r ces
deux beaux endroits, après avoir é té pris
p a r les Tirâ te s , continuer parmi eux à
cultiv er ajfidûmcnt les Mufes ; de même
aujfi, notre A u teu r , ca p t if parmi les Turcs,
a toujours cherché, © tro u v é , dans Jon
malheur, la plus belle occaflon de découv
r ir plufieurs fecrets de la Nature, inconnus
avant lui ; © c'eft, par l'agrément
de ces ocupations utiles , qu'il fa v o it
adoucir F amertume de fa captivité. I l a
pafié près de cinquante ans dans cette étude,
avec tant de fu c c è s , qu'on F a vu re.
chercher une infinité de chofes, à quoi per-
fonne n’avoit même penfé ; © venir glo-
(«) ri eu