L ’Auteur
promer une
'autre experience.
L ’entreprife
de l'Auteur,
qui le cond
uira cette
riche découverte.
Lieu où fe fit
cette pêche.
L’ Auteur
trouve inopinément
les
fleurs.
Defcription
dé la fleur.
x7 o H I S T O I R E P H Y S I Q_U E
pas capable par elle-même , & fans l’aide du fel , de pouffer
les fleurs. Dans la Differtation , que jë promets de plufieurs expériences
Chymiques fur le Corail , je ne négligerai pas de
pofer de ces branches dans l’eau de mer artificielle , que je
préparerai de plufieurs façons. Mais il eft tems de venir à nôtre
première Rélation.
L e feptiéme jour du Mois de Décembre 1707. la mer étant
fort calme} je fiis conduit par les Pêcheurs de Corail, à un endroit
nommé la grand' Candells qui eft a fix milles de Caflîs ,
en allant par le Ponant le long de la Côte ,- fur cette Côt e ,
à la profondeur de y. de 8. de 10. & 11. Braffes deau, on
trouve des fourneaux où l’eau de la mer entre , & qui ont le
Rocher , qui le forme, tout couvert de Corail. On y produi-
fit la machine dont on le fert pour le chercher & 1 arracher.
Nous en rencontrâmes des pièces affez confiderables, pour pouvoir
en examiner l’écorce , entre laquelle, & la lùperficie de la
fùbftance du Corail, je trouvai du lait j ce qui metoit déjà arrivé
au mois de Juin de l’Eté dernier.
D ans la penlee qu’il étoit important de conferver aux branches
de Corail une humidité fuffifànte, pour pouvoir obferver dans
le Cabinet & hors de l’agitation tout ce qui appartient à l’écorce,
j ’avois eu foin de porter avec moi des vaiffeaux de verre que je remplis
de la même eau, où l’on avoit pêché, & dans laquelle je mis
quelques-unes des branches. Pendant que je m’occupois à faire
mes obfervations fur la température de l’A i r , & fur celle de l ’eau
tirée du fond de la mer pour en connoître la différence ; je m’aperçus
que ces tubuîes de 1 ecorce s étoient un peu gonflez ,
àuffi bien que quelques-unes des goûtes de l a it , qui en fortoient.
Cette alteration m’obligea, a mon arrivée au logis , de mettre les
bouteilles remplies d’eau & de C o ra il, dans un endroit, ou la température
de l’air fut égaie à celle du fond de la mer ; dont l’eau ,
félon le raport du Thermomètre , m’avoit paru plus chaude d’un
degré , que celle de la fuperficie.
L F. lendemain matin 8. du même Mois, je trouvai mes branches
de Corail toutes couvertes de fleurs blanches, de la longueur
d’une ligne & demie, foutenuës d’un Calice b lan c , d’où par-
« I toient
D E L A M E R . P a r t i e IV . r7 t
toient huit rayons de même couleur, également longs, diftans l’un
de l’autre ; lefquels formoient une très-belle étoile , femblable au
girofle, à la couleur, & à la grandeur près.
Je voulus d’abord eflayer de découvrir le pédicule de Ces fleurs . Evénement
& pour cela je fus obligé d’ôter l ’eau de ces bouteilles, afin de pou-
. r • ° t • ^ * difparoiffent.
voir me lervir plus commodément at la pointe du couteau , & du
Microfcope. Mais aulfi-tôt je vis dilparoître toutes mes fleurs, chacune
rentrant dans fbn propre tubule, qui durant quelque tems parut
découpé. Il eft aifé de juger quelle fut ma furprife. Reflêchif-
fant là-deffus je pris la réfolution de remettre fur les mêmes branches
de Corail de nouvelle eau marine ; & à l’inftant les tubules
commencèrent à reffortir de la fubftance blanche , & à croître
fenfiblèmentI enforte qu’au bout d’une heure & demie, les fleurs ... f x y WA J LAuteurfixe
reparurent avec leur première forme, & leur première beauté. Je
réitérai la même expérience , & toujours avec le même fuccès,
jusqu au onzième jour du même mois, que ces fleurs commencèrent gj|l|j
à prendre une couleur jaune comme du faffran , & leurs feuilles à | lf| f| |
,fè ram aller enfemble , fans quil fut poflible de les faire revenir à
Jeur premier état, en reneuvellànt l’eau plus fouvent : & de là je
conjeéturai que la force qui avoit fait pouffer le lait en forme dé
fleur, s’étoit enfin diflipée.
J e n’oubliai pas d’agiter les branchés de Corail dans l’eau, pour
effayer d en détacher quelques fleurs flétries, & pour voir fi elles
nageroient , ou fi elles tomberoient au fond de la bouteille
& comme je les vis toutes fe précipiter au fond , je jugeai
qu’elles font d’une matière péfante , & toute differente de celle
qui forme les fleurs des Plantes terreftres , parmi lefquelles on
aurait peine, je penfe, à eu trouver dont la fleur fë précipitât
au fond de l’eaü.
M ais au refte la configuration des fleurs de Corail , étant
très-uniforme à celle des Plantes de la terre , fait efperer d’y *
trouver la fémeuce, qui , quoi qu’elle ne m’ait pas été vifible S de
jusqu’à préfent , pourra fe manifefter, dans les nouvelles expériences
que j ’ai projetées j tant pour celle-ci , que pour celles
de nature de Champignon que l’on peut tirer en tout tems de
(a mer, avec l’affurance de les trouver fleuries, en la maniéré que
nous avons déjà décrite.
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