Il n’y a aucun
flux &
reflux aux
Côtes de
Provence,
mais une
fimple alteration.
JO H I S T O I R E P H Y S I Q U E
dans les heures que je faifois les obfervations, & cette différence eft
diftinguée dans la Table.
D es 24. heures du jour j ’en ai choifi cinq diverfès , à favoir :
au lever du Soleil, à midi, au coucher du Soleil, à neuf heures du
foir, & à minuit, pour remarquer à quelle hauteur de la perche
divifée en mefùres, l’Eau fe trouvoit.
T o u t e s ces obfervations mifes par ordre en la T ab le , font
voir qu’il n’y a aucun flux & reflux réglé, & fenfible à la Côte de
Provence, du moins dans l’endroit où pendant trois Lunes, & le
premier quartier d’une quatrième, j ’ai fi exa&ement obfervé; ayant
de plus fait la comparaifon du véritable état des vents & des courans,
pour tâcher de reconnoître, fi leurs mouvemens pouvoient être la
caufe du manquement de flux & reflux, & de toutes les autres irre-
gularitez exprimées dans la Table. Je n’ai trouvé, par tout, qu’une
extrême obfcurité. Peut-être qu’elle fera diminuée , par les réflexions
, que d’autres perfonnes éclairées pourront faire, fur cette
même Table,- laquelle m’a coûté beaucoup de peine, & ne m’a pas
médiocrement ennuyé; puis que je n’en ai retiré aucune connoiffan-
c e , qui pût en quelque forte me fatisfaire, & qu’après toute cette
fatigue , je me trouve réduit à dirè, qu’il n’y a point de flux & reflux;
mais feulement quelques alterations dans le plus ou moins d’é-
levation des Eaux caufées par les vents, & plufieurs autres irrégula-
ritez provenant de celle des Courans.
D E L A ME R , P a r t i e IV.
HISTOIRE PHYSIQUE
DE LA MER*
QUATR I EME PARTIE,
De la végétation des Plantes.
Auteur de la Nature voulut, à la Création, que la
Terre eût le dépôt des femences, des herbes, & dej
arbies; qu il jugea neceffaires, pour l ’ulage de tout
ce qui devoit y vivre. Germ'met terra herbam viren- L’Auteur
tem, & facientem femen juxta venus fuum .cuius Cemen î enrichil<:
m jemetipfo f it , fuper Ter ram. Cette Terre 5 fans l’interruption ^ser dephn’
d’un corps pofé entre fa fuperficie, & nos yeux , nous laiffe voir %
toutes les Plantes, qu’elle contient. Il n’en eft pas de meme du
Baffin de la Mer, qui étant couvert de la vafte & profonde maffe
de l’Eau; tient cachées les belles végétations de toutes les fortes de
fes Plantes, qui ne nous viennent entre les mains que par le hazard
des frequentes Pêches. Il eft vrai cependant qu’il en eft affez enrichi
, pour ne devoir pas envier celles que tout le monde voit au
Continent ; dont il n’eft qu’une continuation , ainfi que nous l ’avons
montre , dans la première Partie de cet Ouvrage, Le B a ffin
fut don c, auffi bien que l’autre partie de là Terre qui eft
relevée fur l’Horifon de la Mer , pourvu par le Créateur , de
Plantes- foumifes à ce commandement, que nous avons raporté
cx-deffus, en propres termes, comme il eft dans l’Ecriture, & qui
nous enfeigne que le. cours réglé de la végétation fe fait’ par les
femences.
D ans le Siècle-paffé, où l’Etude de la Phyfiquë commença à ^ Ê § |
faire un progrès? confiderable, on ne négligea pas, fur tout avec' sSe*'/7''
laide du Microfcope , de montrer comment la Nature, avec tant lée/jïï-"31'
d’ordre,, fuivoit l’admirable difpofition du Créateur. Mais les Obfer- « g *
vateurs fe contentèrent de faire cette démonftration dans les Plan- I g
N 2 tes,