fes Eaux, & altèrent fa Couleur de la maniéré que j ’expliquerai dans
la féconde Partie de cet Ouvrage,
Examen des £ A pêche du Corail fait voir qu’aux bords de la M er, il y a fous
fourreau"' l’Eau plufieurs Cavernes, qui peuvent être accidentellement conftï-
dcia^Mer. tuées dans la fiibftance pierreufe, ou faites par les amas de nouvelles
conglutinations de corps héterogenes dans le Baflïn de la Mer.
Quelques-uns difent que ces Cavernes font en ordre, & qu’elles fervent
à la circulation des Eaux. Pour moi je crois qu’elle fé peut
faire, par le moyen des Cavernes, & fans elles auffi ; ce qui fera
une Partie, que j ’examinerai dans mon entier Traité de la Terre.
On trouve, dans les Malles des Montagnes, une infinité de Cavernes
à tourbillons, pour la continuation des Couches de pierrej
Que ces ca- d’autres font faites par la Chute des Rochers entiers. Ce font-
vem sltre là des accidents, qui peuvent arriver également dans le Corps pier-
Formées,par la E T
chute de gros reux, qui forme le Baflm de la Mer. & iur tout celui de la Chute*
Rochers. parce que les Eaux étant fluides, & d’une nature à pouvoir ronger
, & détruire les fondemens , qui foûtiennent les couches de
pierre, fes variations doivent y être plus fréquentes, que dans
la Terre.
Condufion O n peut conclurre, ce me femble, alfez raifonnablement, après
3e iaeMeî a" ces diffufes démonftrations, que le Baflïn de la Mer fut formé dans
été-formé des .
mêmes cou- ja Création de la meme pierre que nous voyons, dans les couches
gaëque u" Terre , avec les mêmes interftices d’argile , qui four for-
Terre. v ent pjg Ciment.
Qu'iinefaut I l y a une démonftration de fait, qui fomble contraire à celle-
iaaSnJatarer ^ c i, & c’efl: que les Mariniers trouvent fort rarement un fonds de Ro-
fin par les ' f" che, & prefque toujours un de fange, de fable, d’herbe pourrie,
que les Ma- de Tartre, de conglutinations fablonneufes riniers en rap- de Terre de Coquillafpoonrdteanntt
. en le Oae s 7 & de tant crautres CorpL s unis : leiq1u els xprobablement couvrent
le véritable fonds, & font prendre pour le naturel celui qui n’eft
qu’accidentel, & que tant de divers Matériaux qui naiffent, qui
font entrainez, ou qui tombent dans la Mer, y ont formé. Ajoutez
à cela que la nature glutineufe de cette Eau, & quelques-unes de
fes parties de Tartre, contribuent à former une incruftation dans le
Baflïn de la Mer qui par cette raifon paroit fi divers. Mais à certains
endroits, que le hazard a dépouillez de cette écorce, on voit
le véritable fonds qui fe trouve d’une conftitution pierreufe, Enfin
je dirai, pour m’expliquer en un mot, que le lit de la Mer eft
comme un Tonneau, qui gardant du vin depuis long-tems femble
ble être, en fon intérieur, de lie & de Tartre bien qu’il foit véritablement
de Bois.
O n peut voir d’un coup d’oeil, dans le troifïéme profil, * comment owcm&n,
ce fonds accidentel couvre le véritable. On l’a diftingué, par une
ligne de points tirée fur celle de pierre, mais elle eft encore mieux
expliquée par les Caraéteres F, F. F,
L a diverfité de ces fonds accidentels eft placée auflï dans le quatrième
profil, f & on four a donné les noms ufitez parmi les Pê- tanche*
chem-s, & les Mariniers. A la fin du T ra ité , on trouvera la deforip-
tion & la figure de chaque forte. r
Les deux fortes de fonds, qui ont le plus d’étendue, font ceux qui
font couverts d’un fable fort fin ou d’une conglutination fàblonneufe.
L a partie où fe trouve le fable fin, eft toujours celle qui eft ex' <*«<7»»»
pofée au flux des Rivières comme du Rhône, & d’autres moindres, “ ï
dans le Languedoc. Ce qui fe voit dans tout le Trajet que l’on r o & ë
apelle la Plaine, commençant depuis Fos jufques aux confins duRouf- de!Ri™res‘
fillon en longueur, & pour la largeur depuis la Côte, qui eft au def-
fous de l’Horizon jufqu’à l’autre, fous l’eau. S’il eft vrai que cette
partie s’étende feulement du côté du Ponant, aux embouchures du Rhône,
& point du tout vers l ’Orient, je n’oferois l’alTurer. Je ne puis
même me perfuader qu’au delfus de Fos, il n’y ait plus de ce fable
fin, qui permet aux Tartanes de pêcher en raclant le fonds, comme
cela fe fait dans le Languedoc,- puis que la conglutination apel- c=quEC, ft
lee Magiotan, qui eft une fùbftance un peu moins dure que la Pier- ™ ^nua
re , s’y trouve, & qu’elle n’eft autre chofe, qu’un amas de fable que
le Rhône, félon toute apparence, entraine jufques-là, & que l ’eau
de la Mer y coagule, étant dans la Provence d’une nature plus bitu-
mineufe, falée & gluante, fur tout où font fos plantes pierreufes. Il eft
vrai que, dans le Languedoc ,nous voyons une grande affluence de fable
dans fos Ports, & fur fos Rivages, qui augmentant chaque jour le
Continent caufe de grandes dépenfes, pour la confervation des Ports •
que meme par ce moyen fos deux Monts de Cette & d’Agde fe font
unis au Continent; & qu’il ne fe fait rien de lémblable, dans les ConipiraTfl
Ports de Provence, même fos plus voifins du Rhône. Cela me fait l i f e ” d*
croire qu’il y a , dans le fonds de la Mer, en Languedoc, une plus
grande pente, & que par cette raifon le labié s’y précipité plus, que
non pas ailleurs. a
T o u t e s fos Couleurs des differentes fubftances, qui forment le g g “ £
Baflïn de la Mer,méritent bien d’être confiderées, & ce ferait peut- f e ” «''
t'v r Fond de U
D z etre Mer.