Examen de
ces plantes
felon les trois
dalles.
Partie à part
des femences
des fleurs &
des fruits des
plantes marines.
Qu’il doit y
avoir dans les
plantes marines
de l’amertume,
une
falure uniforme
, & peu
d'acide.
Sel volatile
dans les pier-
reufes, dans
quelques .
plantes molles.
L'Eponge &
les Lithophy-
tons en ont
une partie
plus que la
Corne de
cerf.
L ’Uniformité
de la végétation
des
plantes marines.
T E réglé donc cet examen, félon les trois dafles , que nous avons
dites. Bien que la première, qui eft celle des Plantes molles, dut
être fous-divifée au moins en deux autres ; ayant déjà prévenu
mon Leéteur, que je ne m’engageois pas à traiter ceci dans un ordre
rigoureux de Botanique ; il trouvera bon que je me fois arrêté
feulement à une, & que j ’en falfe plutôt une quatrième, où j ’enfermerai
toutes celles, qui ont des fleurs, des fruits, & de la graine
de femences, quoi qu’elles foient de differentes claffes, & que je
pourrai intituler des fleurs, & des femences des plantes de la mer.j
* J’ a j o û T E ici ce qu’on peut conclurre de tant de fortes d’ex-
periences ; favoir , qu’il y a dans les plantes de la Mer une
amertume, .& une falure prefque femblable; que les Analyfes montrent
en elles une grande uniformité ; qu’à la referve de quelques-
unes, qui font prendre au papier bleu, une petite teinture rougeâtre
, elles ont generalement peu d’Acide, ce qui eft; une marque évidente
de la continuation d’une fubftance Alkaline.
J’ a i déjà, dit qu’il fe trouve du fel volatil, dans les plantes pier-
reufès, & j ’ai fait connoître , qu’on en trouvoit des parties dans
quelques plantes molles ; j ’ajoute que l’eponge en a une fort grande
quantité; & que les Litophytons en ont une cinquième partie plus
que la Corne de cerf.
J e finis par la réflexion, qu’on peut faire naturellement, fur
cette uniformité, que l’aliment de la Mer eft homogène, & que les
' Plantes qui donnent quelques marques d’Acide, font crues aparem-
ment à peu de profondeur ; puis que nous avons découvert que la
feule Eau fùperficielle a de l’Acide,& qu’on n’en trouve point du tout
dans la profonde.
D E S
DES P L ANT E S
MOLLES DE LA MER.
E t t e claffe de Plantes eft l’unique, qui en contien- Queiaciaifc
ne un grand nombre de femblables aux terreftres. On ™u°''Soif U
leur donne le nom de Molles, parce qu’effe&ivement
^ elles font molles, par elles-mêmes, & le paroilfent
B encore davantage, par raport aux deux autres claffes.
L a MollefTe de ces plantes eft de divers degrez. Il y en a d’une DeP«
Molleffe de mouffe, femblable à celle qui fe trouve dans les verita- cesPlante!-
blés herbes. 11 y en a une autre glutineufe aux/««, une 3. fpon-
gieufe aux éponges, & enfin une aride en quelques moufles.
L a Couleur de ces plantes eft accidentelle & propre. L ap re - L u mière
procédé de cette glu de la Mer, qui s’y attache, comme il f e '
arrive fur les autres Corps, & parce qu’elle eft fur la fuperficie elle
fe diffipe & difparoit bien-tôt. L a fécondé eft la couleur naturelle
de la plante; en quelques-unes, elle eft d’un verd chargé, en d’autres
tirant un peu fur la couleur de paille, comme en diverfes laitues,
Algues, & Moufles,- parmi lefquelles on en trouve de couleur pure
de chair, & quelquefois mêlée de blanc cendré, ce qui eft fort ordinaire
au x /« « , & aux éponges, qui font encore jaunâtres rougeâtres,
& de couleur de Tabac. Le rouge de Laque obfcure, &
de Cinabre vif, font des couleurs qu’on trouve en ces deux plantes
que je nomme fpongieufes & rameufes , & en écorce. C ’eft une
chofe particulière & fréquente parmi les plantes de la Mer d’en £££,*,’
trouver un grand nombre de fubftance très-pure, diaphane, rougeâ- r“ 'dc
tie., blanchâtie & jaunâtre, & qui font de nature glutineufe couleurs.
E lles font toutes fans racine, excepté l’Algu e, celle-ci croît croit
dans la boue, & les autres fur toute forte de Corps folides, & même
fur d’autres plantes.
L eur ftruéture, generalement parlant, confifte en un amas de L’uraged«
glandules qui forment leur Corps, & qui filtrent l’aliment fluide
que l’eau de la Mer leur fournit. Elles ont les unes, ou les autres
des trous effectifs' comme les plantes pierreufes; ce qu’on connoîtra
mieux par les demonftrations Anatomiques de plufieurs plantes.
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