Situation des A vant que d’expliquer comment ces veines fubfiftent, je dois
veines de fel, 1 T 1
dire un mot de leur pofition, dans les interftices du Continent. En-
rfe’q S S ' treune couche & l’autre Te trouve placée la veine du fuc coagulé, ou
tÏ h du Métal qui s’y fixe en la forme, que j e le fais voir, dans mon Traité
de la végétation des Métaux. On trouve aulfi dans ce Traite une
démonftration tant de la ftruéture des Montagnes, ou ils croilfent,
que des matières Métalliques même qui prennent la figure, & le
cours que leur permettent les interftices des couches de pierre, &
qui dans leurs divers contours & leurs particulières fituations font
diftinguées, par tous ces noms differens que l’art de tirer les Métaux
a inventez/ Celles du fel apellé ordinairement Gemme font tantôt
continuées, & tantôt interrompues , parmi les pierres, & le plus
louvent elles fe découvrent dans les parties mediterranees de 1 Europe.
On en tire, dans la Catalogne, en des endroits peu éloignez
de la Mer.
Lieux où fe D a n s la Tranfilvanie, la Moldavie, laV a la ch ie , la Hongrie,
trouvent ces
f||| cdoeupsed & la Pologne fuperieure, il y a quantité de le l, dans l’ordre de Ion-
gués & larges lignes continuées , que l ’on coupe avec le Cifeau,
en dre îeSe t ainfi que du Marbre. Elles font interrompues dans l’Autriche fuperieure,
lè T i r o l , la Bavière, la Lorraine, & la Franche-Comté,
& l’on n’en tire le fel, que par l’introduétion artificielle des Eaux
infipides, qui le diffolvant s’en emboivent & fortent falées. Elles
font dépouillées du fel enlùite, par le moyen du feu.
pofition des L es lignes de Bitume le manifeftent en plufieurs lieux de la Ter-
tome, &BfUr -pe, dans la même pofition que les lignes de lèl j & non loin de nos
les Côtes de . _ , , i . . ,
Provence, Cotes, tant de Provence que de Languedoc, on les voit continuées
ufagedc ce 7 1
bitume. fans Jes lignes de charbon de Pierre, lequel eft un lue coagule bitu-
mineux, chargé de parties terreftres, & dont l’extrait m’a fervi à
donner à l’Eau de Mer artificielle l’amertume,qu’on trouve dans l’eau
de Mer naturelle fiir la Côte de Provence, & qui eft plus forte aux
endroits, où les plantes pierreufes croilfent en abondance. L a Mine
de ce Charbon, qui eft à 1 2 Milles loin de Marfeille, eft colorée
en fon lieu dans la Carte du Golfe de L y on , je l’ai étendue jufques
* Plan* 4. au Rivage de la Mer dans le fécond * profil où l’on voit le Puits,
ou l’entrée par où la ligne de charbon doit s’infinuer, & comment
elle s’étend dans l’interftice des lignes pierreufes, qui forment la
Cailfe de la Mer, marquées C. C. C. C. & les autres y. y. y. y.
qui font la continuation de ces lignes de fel, qui doivent être
dans le Globe entier de la fubftance pierreufe, &qui y font effe&ivement,
D E L A M E R . P a r t i e L
Vement , ainfi que cela fe voit dans les endroits que j ’ai dit ci-
deftus. C’eft par ce’moyen qu’étant baignées continuellement, par ^esdèsl
les eaux que le Créateur y a placées, elles leur communiquent les LtteEaur
goûts falez & amers, que nous trouvons*
L a communication continuelle, par les vuides tantôt larges Les Fleuves
1 y fouterrains
& tantôt étroits, entre les lignes pierreufes jufques à la fuperficie de parte“™“ “
la T erre , caufe dans le Baiïin de la Mer d’autres Baffins pour les ?«î^n™trc
Fleuves qui vont s’y rendre par l’interieur de la Terre, de la même
• - . . ~ _ fin, dans le
maniéré, que nous voyons ceux de la luperficie fe mêler r à la dBea flfain Mmêemr.<!
lienne.
C ela eft fort commun fiir la Côte de Provence, & particulièrement obicrvation
dans le Territoire de Caflîs, où un de ces Fleuves fouterrains, alfez four“«?“
confiderable,fe dégorge dans la Mer au Port Miou. J’aifait en ce lieu-là dans leTerrriiftnoiirrfet
dd«e
Caffis au Port
une exaéte analyfe de fon Eau. Plufieurs difent que ce Fleuve tire fon oriMiou.
gine de la fuperficie de la Montagne de laSte. Baume, 8c que par les
découpures, qui, quoi qu’avec interrüptioû, continuent julques à
la Mer, les Eaux des fources voifines, les Pluyes, & les neiges fondues,
vont s y joindre, & que toutes ces Eaux trouvent un nouveau
renfort, dans la vallée de Cujes, dont l’horizon eft opofé à celui du
hautMontde laSte. Baume, & qui eft la pente pour aller à la Mer.
C omme je n’ai pas fait moi-même, précifement dans ce lieu CompamXon
1 r- » 1 * _ A 7 del’obfervaaucune
obiervation particulière ; je n’oferois aflurer que ce qu’on en g@ H |
raporte foit véritable,- je dirai feulement, que j ’ai vû dans la Croa-
tie fuperieure, autour de la Lika , ou Carabavie, quelque chofe d’a- " eIâ
prochant, & que le Cours de ce Fleuve-ci eft continuel, ainfi qu’il
paroit par fon flux, lequel ne foufre point de diminution, & aulfi
par les deux Puits creufez à la diftance de dix fept Toifes de.la Mer,
dans le Rocher j d’où l’on puilè l’Eau douce du Fleuve, pour l’u-
fage des habitans. Ce beau Port fut fort eftimé des Romains, &
ce fut par leur ordre aparemment qu’on y creufa Ces Puits admirables.
Je n’ai pas oublié de faire la comparaifon de leurs Eaux
avec celles de la Mer, ainfi qu’on le verra dans les Analylès.
L a figure d une * Coupe de tout le Trajet, qui eft entre les Puits trayedeia
& la Mer, fera voir clairement, ayant ces proportions mefiirées fe ïermine cd
comment ce lit iouterrain fe termine, & comment ce fleuve coule &“ 0S -T '
dans le fonds de la Mer. On pourra comprendre, par cet exem- m“ ‘
pie, lafituation, & g forme de tant d’autres Fleuves fouterrains
qui venant de la luperficie de la Terre fe dégorgent dans la
Mer, a diverfes profondeurs de fon Balfin, diminuent le goût de
D fes