parce c[ue toutes les fortes de Matériaux, qui couvrent le fo l, lui communiquent
leurs réflexions. Ainfi fi c’eft du fable & du Gravier
blanc, & que le Soleil donne là-deflùs, l’Eau paroit d’un verd fouf-
fié ; fi c’eft de l’algue ou autres herbes obfcures, ou des Moufles,
ou de l’argile noire, elle paroit noirâtre. Il arrive fouvent qu’il fé
trouve au fond un affemblage de toutes ces chofes, & alors cela
fait, fur la fùperficie, un effet fort agréable. Les Nuages contribuent
aüfli à la diverfité de ces couleurs apparentes, particulièrement
dans ces mers, où ils font remplis de matières crafles, qui les rendent
épais & fort fombres. C ’eft ce qu’on voit fréquemment, fur
le Pont EuXin, & même pendant la plus grande partie de l’année.
Cela joint à l’extrême profondeur, qu’on y trouve, à fait donner
à cette Mer le nom de Noire.
obfcrvütfon L e 17. Décembre 1706. une heure avant le coucher du Soleil,
d'une cou- i r
piî-'uumagc étant fur le Port de Caflïs, je vis un Nuage rouge comme du lang,
I0“se' qui continuoit à perte de vue , du midi au feptentrion, en forme de
Zone. Les fùperficies de la Mer, qui dans cette longue etendue
étoient opofées au Nuage, parurent teintes de la même Couleur. Lé
Vulgaire étonné de ce Phenomene, quoi que naturel, ne manqua
pas de raifonner là-deflus fùperftitieufement, & de faire dans les
conjonétures de Guerre, où l’on é to it , des prognoftiques à fa
mode.
Autre obfer- L E Soleil contribue non feulement par fes rayons à faire éclater
prouve que le les diverfes réflexions des couleurs du fond , augmentant la diafani-
formediver- té de l’Eau; mais même il èn forme d’autres, ce que j ’ai reconnu ,
fes Couleurs. A - r • i i - \ i > • i par une peche a l’hameçon, que j ’ai faite en des lieux, ou les écueuils
empêchoient le Soleil de darder fes rayons fur la fùrfàce de l’Eau, &
en d’autres où fes rayons donnoient â plein. Dans celles, qui
étoient couvertes par des Rochers, ayant fùfpendu à l’hameçon des
Poiffons de couleur rouge âpellez Saran, je commençois à les voir,
à la feule profondeur de fept Braffes, quoi que je les euffes pris à celle
de trente ; & dans l’Eau le rouge de ce poiffon, & la Couleur minime
de la Corde devenoient blancs. Dans les autres fituations, où
la Mer étoit expofée au Soleil, je diftinguois des poiffons de même
Couleur, & grandeur fufoendus aufli à l’hameçon, à un fond de onze
Braffes 5 c’eft-à-dire, à la moitié plus de profondeur qu’aux autres endroits
, où l’Eau n’étoit pas percée par les rayons du Soleil.
obfemtion M a is je crois avoir vû toute la variété des Couleurs, que les
de couleurs _ r 1 1 1 / - 1 1 . . »
îïccafiondes * ents l ° nt capables de cauler, dans la Tempete, excitée par un
j furieux
D E L A M E R , P a s t i j II.
furieux Vent de Nord-eft, que j ’eflùyai au Golfe de Fos, deux heu- v«» & de
res avant le coucher du Soleil, le 2en Novembre iy o6. Les ondes ^raenlair-
fe heurtant réciproquement les unes contre les autres, par une violente
agitation faifoient élever, à une certaine diftance, un nombre
prodigieux de petits Globes. ( Je dirai ic i, par parenthefe, que j ’ai
vu la même chofe fe faire dans l’Eau du Rhin à Schafoufe,laquelle par
le choc, qu’elle donnoit contre les pierres, formoit une efpece de
pluye, laquelle montoit, par un mouvement contraire au naturel, qui
eft de defcendre j. Ces petits Globes de l’Eau de la Mer, recevant
donc les rayons du Soleil,formoient de temps en-temps divers Iris de
plus ou moins de durée, félon que les ondes en fourniffoient plus ou
moins en le bnfant. L ’horreur de cette tempête diminuoit extrêmement
, à mon égard, par la vue d’un fi beau Phénomène qui fai
foit éclater toutes ces vives & agréables Couleurs, que l’on voit ordinairement
dans l’Arc-en ciel, d’une façon tout-à-fait particulière
Cela avoir beaucoup de raport aux pluyes d’Eté, que non feulement
les Catarades de Schafoufe produifent, mais encore plufieurs en.
droits de la Suiffe; donnant lieu aux rayons , du Soleil de fe jouer
par leurs diverfes percüfiïons fur ces Globes, en fituation Annulaire.
o
H le, Bords de là Mer, prefqne en tour rems, & dans le milien
pendant la Tempete, nous remarquons une Couleur de Lait ■ mais
cette couleur eft, tant en un endroit, qnen „o serre, purement aïo '""'„„r,,:-
parente1 9 provient d'une leule C .nfe , qui eft le barrement de I’eL
contre les pierres, ou ïe fable, on bien la rencontre d’une onde avec I
une autre on d e.. C e a . pereuffion violente fait prendre E j J £
aux Globes de l’Eau, qui par la c o „M „ „ , | ^ K f
de leurs parties les font paroitre d’un blanc obfcnr , i p L pris
comme de 1 ecumedeLait. Si-tôt,nelacanfede ce dérèglement celte
ils reprennent leu, ligure naturelle, ce qui remet l ’Eau en fa corn
leur claire & brillante.
L . Goôt de l’Eau de la Mer eft ce qui la « „ d differente | -
goûrfalêi
Mer conr
celle du {
amer in a
des autres Eaux, qui fervent i la fertilité de là Terre. Ces demie
res font, comme chienn fait, inlipides.quoi que le Vulgaire les J
pelle douces, * la première Criée 4 amere. L a Caufe Goô 3
t P M w g H H p a peiiences, que I on fa,, d en a re . le fel p „ „ r M X j e h , i c .
1 n en eft pas de môme du Goât amer. Mon d e f f l eft d’écl’aifc
ici quelle quanate de fel laNa.ure a mêlée, dans lesEauxdel’é t e X