Tripoli pour
donner le
luftre.
Ufages delà
Médecine.
L'analyfe
Chimique
jamais employée
en
çeci.
Experiences
faites fur les
Coraux.
Les effets
furent
differents.
Tentative
pour la con
fervation di
Corail frais.
n 8 H I S T O I R E P H Y S I Q . U E
avec un amas de fils pleins de poudre de pierre ponce, dont un bout
eft attaché à quelque chofe.de folide, & l’autre refte à la gauche de
l’ouvrier, on palîe fur toutes les parties des branches du Corail,lesquelles
frotées par la ponce en poudre qui refifte par le moyen de
ces fils, prennent une plus fine, & plus grande poliffiire.
L e luftre généralement à toute forte de travail de Corail, fè donne
avec le Tripoli bien fin. On l’employe diferemment félon la di-
verfité des figures.
P our ce qui regarde fbn ufage dans la Medecine, il y en a de
Traitez entiers, que je ne veux ni citer , ni critiquer , prémiere-
ment parce que ce n’eft pas là ma profeffion, & d’ailleurs à caufé
qu’il me femble que ceux qui lui ont tant attribué de vertus , n’en
ont connu ni la végétation , ni la ftruéture , ni la nature j puis
qu’ils n’en ont jamais feparé, que je fâche, toutes les parties qui le
compofent par fa fimple analyfc faite avec les juftes dégrez de feu ;
mais qu’ils fe font férvis d’acides de diverfés fortes qui agilfant fur-
fa nature Alcalique, ont divifé fes parties, & n’en ont fait qu’une
Eponge embue de la nature des acides, au lieu de la véritable du
Corail, qu’ils ont prétendu apliquer pour lefoulagement delà maladie.
Dans les Expériences que j ’ai faites fur cette plante pierreufé,
j ’ai trouvé de la différence entre le Corail tiré récemment de la mer,
& l’autre qui eft depuis plufieurs années dans les Magafins, &
les Boëtes des Apoticaires. On verra combien cette différence eft
grande par le réfultat des analyfes que j ’ai faites de la feule
Ecorce fraiche, & pleine de lait , & auffi de la fùbftance du Corail
frais, & du vieux. Les ouvriers qui font comme au bord d e là
mer où nait le Corail, n’ont jamais fait attention à cela, au moins
que j ’aye fû , & quant aux perfonnes qui font éloignéés, ils ont été
obligez de fe fervir du Corail qu’ils ont trouvé dans les Boutiques;
pour cette raifon ils n’ont pû travailler que fur un Corps qui avoit
perdu les parties les plus aétives, & qui concourent le plus à la perfection
de fa nature. On pourra tenter à prefent fi les Ecorces
1 feparées, & unies aux Branches pourront le conferver toutes fraîches
dans l’Efprit de v in, ou dans l’Eau de la mer, pour les .faire
paffer dans des vafes bien bouchez', jusqu’aux Provinces les plus
éloignées, afin que les habiles Chymiftes en examinent mieux toutes
les parties qui les compofent ; & au cas que la chofé ne puiffe pas
fe faire auffi parfaitement que l’on voudroit,on devra avoir recours
aux
aux parties qui feront feparées fur les lieux , félon l’ordinaire analy- Transport
fe par les ouvriers habitans du païs , qui les transmetront enfuite dans les labo* r a A ratoires éloi-*
à leurs laboratoires. ®n” dcU
Au refte les expériences que je raporterai feront en un allés bon Expériences
1 . . (• . v, . . . . . en affés bon
nombre mais pourtant beaucoup inférieur a celui que je médité, & nombre,
dont je ferai une Differtation à part , pour ne me pas trop écarter
maintenant de mon principal ffijet.
J e commence par les expériences les plus fimples qui font d’avoir Eipmiencé
mis le corail dans divers fluides renfermez en des vafes de verre, afin
de pouvoir y diftinguer comment ils opereroient fur lui fans feu, ou corau,;‘
bien avec fon affiftance modérée.
L a decouverte que j ’y fis des fleurs que j ’ai touchée ci-delfus etl
peu de mots , & fur laquelle je m’étendrai davantage en parlant
des fleurs, & des graines trouvées aux plantes de la mer , fut caufe
que je lailïai long-tems dans l’eau , des branches de Corail frais, „'“,rsd“co'
fouhaittant de voir ce que deviendraient à la fin ces fleurs. Leur
plus long terme, comme j ’ai dit, fut de douze jours, après quoi aiant
déjà changé leur couleur blanche en jaujie-, elles fe reduifirent en
de petites boules, & fe précipitèrent au fond du vafe , montrant
par-là d’avoir-un poids qui les empêchoit de nager en la fuperficie
de l’eau ; fucceffivement l’écorce commença à fe ramolir , & à fe
feparer en plufieurs petites pièces qui fe précipitant auffi dans le fond
du vafe, s’y unirent en une boue très-fine , & fémblable à celle de
bol rouee. La plante fe trouvant ainfi dépouillée de fon écorce
° L ’ Plante dé-
8t né pouvant plus prendre dé nouvelle nourriture fe pourrit & tom- H B | a
ba. C’eft pour cette raifon que les Coraux tombez au fond de la ponmt'
mer en font toujours retirez fans écorce. Il eft à remarquer que
lorfque lâ feparation de l’écorce fe fait, & que les fleurs tombent ,
l’eau devient puante, & fe mêle avec les particules de lait pourri L.eau
qui étoient dans les glandules , & entre l’écorce, & la fuperficie du
corail & dans les cellules, mais ce qu’il y a de plus curieux c’eft querorapt-
celles-ci fe féparent de la maffe de l’Eau, viennent toutes fe rendre
en fa fuperficie, & y forment une Toile glutineufe de l’épaiffeur ToiicgWi-
du dos d’un couteau, de fùbftance vifqueufe , & blanche comme de n t du c0‘
la gelée. Lorfque cette union des parties bitumineufes eft achevée,
ce qui fe fait en moins d’un mois, cette même Eau qui étoit puan- usau 4 -
te , reprend fon premier goût, & fon odeur ordinaire de mer. odeur naturelle.
K k C ette