Couleurs di-
▼ erfes.
Naturelles.
Accidentelles.
$>. Degrez de
couleurs rouges
naturelles.
Opinion fur
la couleur de
chair pâle.
Corail fans
écorce, rouge
& Usine.
Couleurs accidentelles.
124 H i s t o i r e p h y s i q u e
marquées V . V . La n. 3, eft une plante de 3. ans, à ce que*
difent les pêcheurs. La n. 4. qui eft une plante, qui eft ornée de
quantité de Branches, & très-belle, fut pêchée à C aflîs, à un fonds
de 10. Bralfes. On prétend qu’elle a 10. ans. Dans la PI. XXIX*
la figure eft un pied de Plante de Corail bien rond, & dés plus
gros que les habiles Corailleurs de Marfeille ayent vu ; Il en vient
quelquefois de la Côte d’Afrique ,• cependant lors que les plantes
font fort grolïes, on les tire rarement avec leurs tiges , & presque
toujours elles s’ébranchent en diverfes pièces courtes que je n’ai pas
fait deffiner pour ne pas inutilement multiplierles figures. Toutes ces
plantes font dans la jufte grandeur , que montrent à l’oeuil les diver»
les proportions qui font entre elles, & qui peuvent être mefurées
par tous ceux a qui il plaira, par le moyen de l’Echelle de trois pouces
que nous y avons ajoutée.
L es couleurs, qui font un des principaux & des plus agréables
ornemens de nôtre plante, font oü propres ou variées, & je les
divifo en naturelles & accidentelles.
L es naturelles font celles, qui le trouvent exiftantes dans la Plante
lors quelle eft encore fraîche, & les accidentelles font celles quiar-
rivent lorsqu elle eft fêche, & que perdant fon Ecorce, elle eft tombée
au fond de la mer par le défaut de nourriture, ou par le ronge-
ment de certains vers.
L es couleurs naturelles font de <?■ divers degrez de rouge, commençant
du Crâmoifî foncé, jusqu’à la couleur de chair pâle. Il
eft vrai que je n’en ai jamais eu de cette derniere couleur, qui ne
fut fans ecorce, & cela me fait penfer qu’on la devroit peut-être mettre
parmi les accidentelles. J’ai du Corail blanc & rouge, j ’en
ai de tout blanc, & fomblable à l’yvoire le plus parfait, mais les
uns & les autres font fans écorce , 6c j ’ai eu les morceaux tous travaillez:
De forte que je les croi naturels, fur la bonne foi des Pêcheurs
, & des ouvriers.
Les couleurs accidentelles, font le jaune, la couleur de Caffé,
tache en lafuperficie de noir & de rouge pâle , variations cau-
fées par le manquement de nourriture & par l’alteration du limon
qui eft au fond de la mer. Tous ces Coraux font peu , ou
point eftimez des ouvriers. J’ai pourtant de ceux-ci, auffi bien
que des autres, une fuite alfortie dans mon Cabinet, fous le non?
de couleurs artificielles.
L ê
T e rou ne des divers degrez que nous avons dit, doit o être tenu couleur » ■ rouge propre
pour la couleur propre du Corail ; non feulement à caufe que c’eft la duCorl'1.
plus univerfelle ; mais encore par raport au changement que fait le
Lait vifqueux pour alimenter cette Plante. On doit fe reffouvenir jj.
ici de ce que j ’ai déjà montré qu’en fe fêchant, & fe confolidantdans
les premières couches , il devient jaune à un degré qui aproche de
la formation du Rouge, & à peu près comme le Safran , qui dans
l ’art de la teinture eft le fondement du beau Ponceau, ainfi que le
favent ceux qui ne font pas ignorans dans cet art.
C e t t e couleur rouge quoi qu’également exiftente dans toute la
fubftance de la Plante peut être ôtée entièrement, par le moyen d’une jWïJ
légère, mais longue décoétion, ou dans la Cire blanche, ou dans le Oo“«” du
lait, ou peut-être auffi dans l’huile de Terebentine, tirant à elle la couleur
rouge du Corail, qui commence à devenir jaune, puis blanc
cendré, & à la fincj’un blanc mol, ainfi que je l’expliquerai plus au
long, lorsque je parlerai des expériences Chymiques. Ce dépouillement
de couleur, fait de cette forte par l’art, eft le même , que
celui qui fo fait accidentellement par le foc gras & huileux qui eft dans
le Limon du fonds de la mer , fur leqAu el tombent les branc. he' s duC. o, - dAup pfeliccraetti, on,f
ra il, & fe changent en toutes ces diverfes couleurs que j ’ai diftin-j^'^P““'
guées par le nom d’accidenteles. accidentelles.
La Vieillelïè fe fait auffi fontir à cette plante pierreufe par raport
aux vers qui en rongent tellement le pied, que, pour robufte & vé-
getable qu’elle foit, elle eft obligée à la fin de tomber dans le fonds, c6™1-
de même que les plus arides & les plus vieilles. Ces Infeébes font en
grand nombre aux Côtes de Provence , mais encore plus en Afrique
au Baftion de France , d’où rarement on voit venir une Plante de
Corail, qui ait le pied un peu gros,; & qui ne foit pas rongé au dedans.
Cette imperfection rendant inutiles les plus groifes parties de
Corail, porte les ouvriers à remplir ces trous avec de la Cire rouge,
comme je le dirai en fon lieu. J’ai vû autour des Plantes du Corail de
deux fortes de vers., & les aiant regardez, avec un verreI qui agrandit
les objets feulement une fois plus que leur état naturel.- Ils
paroiffent comme les figures 6. 8c 7. de la 7. Planche* On eu
trouvera une plus éxaéte -defeription dans la derniere partie de
nôtre Effai , ou nous traiterons de ce qui vit dans la mer , &
où nous 11’oublierons pas les Infectes,. comme étant une partie
qui julqu’à l’heure qu’il eft a été fort négligée.
I i L e