T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
a ses divisions concaves, ciliées et deniiculées sur les bords. Il soutient cinq
pétales cU'oits, oblongs, concaves, assez chifTonnés sur la marge, et souvent
ecliancrés au sommet ; une Ircntaine d'étamines de la hauteur des
pétales, et au centre, un stvle de la longueur des etainines.
Son fruit, assez gros, souvent difforme, irrégulicr, est constamment
très-alongé^ il a 54 millimètres ( 2 po.) de long, sur 27 millimètres (ipo.)
de (liaméire dans sa plus grande épaisseur^ le côté ou règne le sillon est
presque toujours plus élevé, plus ventru que l'autre; quelquefois pourtant
c'est le contraire. Les deux extrémités, tliminuent de grosseur, mais
celui de la queue diminue beaucoup plus que l'autre. Duhamel a vu de
ces fruits si contournés qu'ils ressembloient à des cornichons.
La peau est fine, verte, aigre, sans tache, et recouverte d'une fleur
bleuâtre.
La chair est verte à la circonférence, jaunâtre vers le centre, molle,
assez fine et fondante; elle adhère au noyau de toute part.
Elle a une eau suffisante, sucrée et agréable.
Le novau est très-long, un peu comprimé, figuré en doloire, rétréci
et tranchant du côté de la queue entre laquelle et lui se trouve un vide
assez grand. Sa surface est munie de petites fossettes ou enfoncemens peu
sensibles et inégaux.
Cette prune mûrit du 18 à la fin d'août. Elle tombe très-aisément dès
qu'elle est niùre , ou ])lutôt, comme elle ne change pas de couleur en
mûrissant, on ne devine pas sa matui'ité, et l'on est tout étonné de la
trouver à terre parfaitement mûre^ tandis qu'on la croyoit verte encore
Quoi qu'en dise Duhamel, si elle n'avoit pas la chair molle, elle ne
seruit pas du tout mauvaise sur un arbre fait, dans un terrain sec et léger;
mais cette chair a encore l'inconvénient de tenir à un énorme noyau
trancliaiit par mi bout, et qu'il scroit très-dangereux d'avaler. On peut
en faire des compotes et des confitures, bien inférieures il est vrai à
celles de reinc-claud et de perdrigon.