T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
cinq ans de plantation, et par conséquent déjà sur le retour; cependant
ses fruits sont encore très-beaux, quoique moins gros que ceux qu'il
portoit dans sa jeunesse. Il y a six ans qu'il a fourni des greffes à plusieurs
jeunes arbres qui sont maintenant en rapport, et qui, eu effet, donnent
des fruits bien plus volumineux que ceux de leur père.
Autrefois on ne culiivoitque celte espèce à Montmorency 5 aujourd'hui
la cerise <;oramune y est beaucoup plus cultivée, parce qu'elle charge
davantage, et que les cultivateurs marchands y trouvent mieux leur
compte. Mais celui qui ne plante que pour l'usage de sa maison doii
toujours donner la préférence à celle de Montmorency, que les jardiniers
négligent trop sous prétexte qu'elle charge peu.
C'est une très-belle cerise, d'abord d'un rouge assez clair, mais qui
passe au rouge foncé dans la maturité. Son diamètre est d'environ 27 mil
IhncU-es (i po.) sur 20 millimètres (9 lig.) de hautcm*. Elle est légèrement
comprimée d'un côié, quelquefois des deux côtés, et pendue à une queue
assez longue, qui s'insère dans un enfoncement considérable.
Elle mûrit au commencemenl de juillet. Quand sa peau est d'un rouge
clair, c'est alors qu'il faut la cueillir pour l'usage des offices ; mais
pour la manger crue, il faut attendre qu'elle soit d'un rouge bien foncé;
alors elle est très-douce, et ne conserve plus d'acidité que ce qu'il en faut
pour la rendre extrêmement agréable, et pour la distinguer encore des
cerises douces proprement dites , telle que la belle de Choisy celle
d'Angleterre, etc.
OBS. A Montmorency même, nous avons toujours vu ce cerisier plus
fort que le cerisier commun -, mais il ne paroit pas conserver cet avantage
dans tous les teiTeins, car, ailleurs qu'à Montmorency, le cerisier commun
devient coiistanunent plus fort que lui.