t,.!
T K A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
plus conslanles, celles enfin qu'on eullive le plus à raison de leur
f é c o n d i t é , de la bonté de leur fruit ou de l'huile qu'on en relire. Ces
variétés qu'on regardera, si l'on veut, comme des espèces jardinières,
ayant été mentionnées par Gouan et Rozier, nous les indiquerons par
les dénominations latines que ces auteurs leur ont imposées, et qui rap-
]>cllcnt leurs caractères distinctifs. Nous y ajouterons les noms vulgaires.
1°. OLE.V ANGULOSA, Gonan ^ Jlora monspeliaca, jyag. 6 , vulgaix'cment
l'olivier galiuiiigue, oulivière ou laïuûne.
Celte variété, conmume près de Béziers , est dédaignée à Montpellier.
Selon Rozier, l lmile qu'elle fournit n'est pas très-bonne en général.
Son f r n i t , gros et rougeàtre, est muni d'un long pédoncule : on le
confit en quel([ues endroits. Ses feuilles sont ordinaii euxent peu nombreuses.
Cette variété résiste bien au froiil. Doit-on la rapporter à celle
de Toui'nefort, oîea fruciu majusciilo et ohlon^o ^ appelée lam ine par
Duliainel, par les auteurs de l'I^ncyclopédie métliodi<jue, et ceux de la
Flore française? Je noserois l'assurer, d'après ce «pie dit Duhamel,
Traité des arbres el arbustes, de Thuile superflue que produit cette
dernière variété aux environs d'Aix et de Marseille, où son f r u i t , ajoutet
- i l , est singulièrement eslimé j)our couHre.
a". OLEA FRUCTU MINORE ET ROTUNDIORE, T o u r n e f . , fnsL 6 9 9 D u h a m e l,
5 ; Encycl. inéthod., N". 5; Flor. Jin/it;., }io!n>. ddil. lett. E. vulgairement
aglandou, ou caiamie. Son û u i t est fort petit et arrondi.
11 est irès-amer, mais donne une huile excellente. Cette variété que
Gouan et Rozier n o n t pas mentionnée, est prnicqialement cultivée
aux environs d'Aix.
3®. OLEA AMTGDALINA, ( i o n a n , loc. cit., vulgairement amellou, amellingue
ou plant d'Aix. Son fruit imite un p e u , par sa forme, celui de
famandier. 11 s'emploie pliLs fréquemment à con/ire qu'à faire de l'huile
qui cependant est très-douce, s u r - t o u t <lans les terreins caillonieux.
C'est l'une <les variétés les plus communes dans les départemens de la
Provence et du Languedoc.
4". OLEA cRAKDiORPHA, G o u a n , loc. cit., vulgairement olivier à fruit
T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S,
de cornouiller , ou le cormeau. Son fruit p e t i t , arqué, pointu et fort
noir dans sa m a t u r i t é , a son pédoncule court^ son noyau aigu aux
deux extrémités, est irrégulièrement ridé à la superficie. Les branches
de cette variété s'inclinent vers la terre. Elle est très-productive.
5". OLEA SPIIJERICA , Gouan, loc. cit. , vulgairement ampoulleau ou
barralingue. Son luule est délicate, et ses fruits plus arrondis que ceux
des aulres variétés.
6^ OLEA OBLONGA, Gouan, loc. cit., vulgairement picholine ou saurine.
Son fruit confit est réputé le meilleur. Son huile est fine et
douce. Selon Kozier, on donne le même nom, aux environs de JBéziers
et de Pezenas, à une autre variété dont le fruit plus arrondi a la
pulpe fortement colorée.
7". O1.EA VIRIUULA, Gouan, /oc. ctï., vulgairement la verdoie ou verdau.
Le fruit de cette variété , commune en Languedoc, conserve loiigteins
sa couleur verte, et se pourrit souvent à l'époque de sa maturité,
d'oii lui vient le n om de pourriacle qu'on lui donne à Montpellier. Ce
f r u i t est ovoïde, et tient à u n long pcdonculc. Le verdau, estimé aux
environs du Pont-Saint-Esprit, est néanmoins regardé par-tout comme
d ' u n médiocre rapport. Est-ce le sol, est-ce la manière de le cultiver
qui produit cette dillérence?
8 OLEA PR^ECOX , Gouan , loc. cit., vulgairement le mom'cau , la
mourette, la monrescale ou la négreUe, généralement cultivée en Provence
et en Languedoc, où l'on retire une bonne huile de ses fruits.
Ils p r e n n e n t , en mûrissant, une couleur très-foncée. Leur forme est
ovale et leur noyau fort petit. Les feuilles d u moureau sont épaisses,
larges, nombreuses; elles tombent et se renouvellent facilement. On
compte plusieurs variétés de cet arbre.
y". OLEA RACEMOSA , G o u a n , loc. cit., vulgairement le bouteillau, boutinianc
ou rapugète. Il est moins sensible au froid que les antres oliviers, et
produit une huile de bonne qualité, mais qui dépose beaucoup de lie.
S'il ne se couvre pas annuellement d'une grande quantité de fruits , il
compense de lems en tems sa stérilité par des récoltes abondantes.