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P E R D R I G O N HATIF CALV
PRUNUS CAVELLANA, fruciu parvo, o v a l o , dilutè coeruleo.
AVANT et depuis Laquintinye, l'idée D'excellciile prune ctoit d'uii consentement
unanime, et a j u s t e titre, altachce au mol Perdrigon. Les
pcrdris^ons étoient les prunes les plus estimées j il ne s'en trouvoit que
de parfaites; tout le monde les ainioit. Par quelle fatalité est-on donc
venu à profaner ce nom en l'appliquant aussi à une prune qui n'a aucuui
mérite, si nu^me elle n'est pas détestable? Grâce à M. Calvel, qui a sanclioiuié
ce travers dans son Traité complet sur les pépinières, on pourra
nous donner désormais, sous le nom de Perdrigon, la plus mauvaise
comme la meilleure des prunes, selon l'iiupéritie ou l'intex^eL du marchand,
sans que nous puissions rien dire.
C'est un mal qu'il ne nous est pas possible de réparer. On parviendrait
plutôt à faire remonter une rivière vers sa source, qu'à faire changer
un nom reçu dans les pépinières et chez les jardiniers. Nous allons
donc, entraînés par le torrent, décrire sous le nom de Percli-igon hàtif,
un prunier de moyenne vigueur, qui file assez bien dans sa jeimesse,
quoique son tronc soit souvent tortueux. Il a les rameaux làibles cl avssez
divisé.s.
Ses bourgeons, petits, glabres, anguleux, cendrés dans l'omlire, deviennent
d'un violet obsc ur du côté du soleil : ils ont les supports trèssaillans,
les yeux gros, coniques et divergens.
Les feuilles sont de moyenne gi-andeur, les unes elliptiques, les autres
obovales, obtuses, planes, peu gaufrées, d'un vert paie en dessus, un peu
velues en dessous et bordées de dents arrondies. T.eur pétiole est jaunâtre,
cilié sur les deux bords du sillon, long de 3 centhnètres (i jio.),
muni de deux à quatre glandes alternes, rondes, cupulées et brunâtres.