nombrç reste toujours le même. La première fausse molaire
inférieure tombe sans reparaître ; les deux qui la
suivent sont remplacées par des dents semblables à
elles; et c’est alors que,, çomrae à la mâchoire supérieure
, la dernière molaire se développe.
Nous retrouvons donc chez l’hippopotame ce que nous
avons observé chez les carnassiers, et par les mêmes raisons,
sans doute, la première molaire de la première
dentition est remplacée par une fausse molaire à la
seconde.
Les phacochæres présentent un mode de changement
nouveau qui est semblable à celui du cabiais; leur dernière
mâchelière ayant un mouvement d’arrière en
avant, il arrive que, lorsqu’elle est entièrement développée,
les deux petites dents qui la précédaient ont disparu
, et elle occupe seule le maxillaire.
Les éléphans ont aussi le mode de dentition des cabiais
et des phacochæres. Leurs mâchelières commencent
à se montrer par leur partie antérieure et elles vont en
s’avançant d’arrière en avant, d’où il résulte que d’abord
ces animaux n'ont qu’une mâchelière à chaque maxillaire,
puis deux, puis une seule, puis deux encore, etc.;
et il paraît que ce mouvement est l’effçt du développement
successif de huit dents. La première, qui parait
bientôt apres la naissance, n’est point encore tombée
lorsque la séconde se montre. Vers deux ans celle-ci
reste seule; ce qui dure jusqu’à l’apparition de la troisième
, qui finit par rester seule à son tour vers la
sixième année, et c’est à neuf ans que celle-ci disparaît
pou-r faire place à la quatrième, etc., et il est à remarquer
que toutes ces dents se montrent, d’abord par leur
partie antérieure, qui par là est beaucoup plus tôt
usée que la postérieure.
d i s c o u r s p r é l i m i n a i r e . x l v i i
En passant aux chevaux, nous retrouvons le mode de
remplacement que nous avons observé d’abord ; des
dents de seconde dentition, se développant immédiatement
sous celles de la première qui doivent tomber,
c’est-à-dire sous les incisives , les canines et les trois
premières mâchelières ; et ce que ces dents nous offrent
de particulier, c’est que celles de la première dentition
sont plus étroites que celles qui leur succèdent.
Les dernières mâchelières paraissent quand les premières
tombent.
Les ruminans présentent des phénomènes analogues:
toutes les incisives et les canines de la première dentition
font place à des dents de même nature qu’elles, et
des six mâchelières qui se trouvent dans chaque maxillaire,
les trois premières tombent et sont remplacées
par d’autres dents de même espèce, mais moins compliquées.
C’est qu’alors aussi les mâchelières postérieures,
très-compliquées, se développent ; ce qui nous
rappelle encore ce que nous avons vu.chez les carnas-
si ers, etc.
Chez tous ces animaux la plupart des dents de la première
dentition, au moment de leur chute, présentent
la même observation que celles de l’homme. Leurs racines
ont disparu, et aux irrégularités de chacune de
ces dents, à leur face inférieure, on dirait qu’elles ont
été corrodées, comme le serait un mélange de différentes
substances, moins accessibles les unes que
les autres à l’action du corrosif; et des taches ou une
teinte noire se font apercevoir dans toute l’étendue
de cette face, qui présente des traces si manifestes d’une
sorte de corrosion. Elles rappellent très-bien la couleur
de la carie des dents; ce qui a souvent été remarqué.