femelles en sont ordinairement privées. Il en est de
même de quelques autres particularités, dans lesquelles
nous ne pouvons entrer parcequ’elles paraissent tout-à-
fait spécifiques.
MORSES.
Nous avons vu que les phoques, sous le rapport de
leur système de dentition, se rattachaient d’une part
aux carnassiers, et de l’autre aux cétacés. Les morses,
très voisins des phoques par les organes du mouvement,
s’en éloignent beaucoup par les dents. Us semblent à
cet égard présenter un système tout particulier, qui ne
paraît pas plus convenir pour broyer des matières végétales
que pour couper des substances animales. On dirait
que les dents de ces amphibies sont spécialement
destinées à briser, à rompre des matières dures; car
elles semblent, par leur structure et leur rapport, agir
les unes sur les autres comme le pilon agit sur son
mortier. Us forment un de ces groupes isolés qui rompent
la série nécessairement continue des classifications
et qu’on peut rapprocher presque indifféremment, suivant
le point de vue sous lequel on les considère, de
l’une ou de l’autre des branches du système général que
l’on admet. Nous aurions pu les placer à la suite des
phoques, qui laissaient un large vide entre eux et les
marsupiaux frugivores; mais, entraînéspar des analogies
qui avaient aussi quelques fondemens, nous sommes
amenés à n’en parler qu’après les ruminans. Au
surplus nous devons faire remarquer que nous commençons
chez ces animaux à voir le nombre des dents
varier avec les individus par celles qui sont rudimentaires,
et qui disparaissent plus ou moins promptement.
On dirait que ces organes tendent à perdre de leur importance,
et qu’ils ne doivent plus être autant considérés
par leur nombre que par leur forme et leur structure.