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fois plus en arrière même que les dernières molaires,
comme chez le zemny.
Excepté les lièvres et les lôgomys, qui ont quatre incisives
, deux antérieures, et deux postérieures, tous
les autres rongeurs n’en ont que deux.
Les mâchelières, chez quelques-uns de ces animaux,
sont à racines distinctes de la couronne, chez les autres
elles sont privées de racines proprement dites et ne se
composent que d’üne couronne. De ces différences
dans la structure nous formons deux divisions : la première
composée des rongeurs omnivores et la seconde
des rongeurs frugivores. En effet, tous les rongeurs
dont les dents ont des racines sè nourrissent à peu près
indifféremmeiit de substances végétales, ou animales,
et tous n’orit qu’un cæcum rudimentaire lorsqu’ils ne
sont pas privés de cet organe; ceux dont les mâchelières
sont sans racines ne se nourrissent naturellement que
de substances végétales, et leur Cæcum, toujours
plus développé èt plus compliqué que leur estomac,
paraît jouer un rôle très-important dans la digestion.
Considérés quant au nombre de ces dents, les rongeurs
présentent plusieurs différences : les uns, de
chaque côté des deux mâchoires, en ont deux, d’autres
trois, d’autres quatre, d’autres quatre et trois, et d’att-
ttéS enfin en ont cinq ; mais ces caractères n’en sup-
pôsent pas nécessairement d’autres et ne produisent
point des réunions naturelles.
Si actuellement nous envisageons les mâchelières
sous le rapport des matières dont elles se composent
et de leurs formes, rtôUs trouvons, parmi celles qüi ont
des racihes, que les unes ne sont composées que de
matière osseuse et d’értiail , tandis que d’autres le sont
( )
en outre de cortical, que les formes de ces dernières
sont infiniment plus compliquées que celles des autres,
que leur complication est d’autant plus grande qu’elles
sont moins usées, l’organe qui les produit se modifiant
à mesure qu’elles croissent, et que, lorsque l’usure des
unes et des autres est parvenue à son dernier période,
leur couronne ne présente plus qu’une surface plus ou
moins unie. Parmi celles qui sont dépourvues de racines,
nous en trouvons également qui ne se composent
que de matière osseuse et d’émail, et d’autres chez lesquelles
le cortical entre aussi comme matière constituante;
mais les unes et les autres présentent toujours
les mêmes formes, l’organe qui les produit ne se modifiant
pas à mesure qu’elles se développent.
Chacune de nos deux divisions se^ partagerait donc
sous ce rapport en deux groupes < le premier qui renfermerait
les dents simples, celles qui ne se composent
que de matière osseuse et d’émail, et le second les
dents composées, celles qui, avec la matière osseuse
et l’émail, contiennent encore le cortical; mais nous
attachons peu d’importance à ces groupes qui ne paraissent
point non plus former de réunions naturelles.
Les dents pourvues de racines doivent encore être
considérées sous le rapport des changemens de forme
qu’elles présentent à mesure qu’elles s’usent, changemens
qui peuvent les rendre tout-à-fait méconnaissables,
les collines, les sillons, les échancrures qui divisent
de tant de manières la plupart d’entre elles avant
que 1 animal s’en soit servi, s’effaçant graduellement
et finissant quelquefois par disparaître sans qu’il en
reste la moindre trace.
Sans doute il existe des rapports nécessaires entre les
diverses formes que présente une même dent à mesure