elle est d’un vert noirâtre : on dirait que cette couleur
est due au fer et que le changement qu’elle éprouve
par le contact de l’air, est une véritable oxidation.
Les détails où nous venons d’entrer sur la structure
de l’organe qui produit les dents, et sur la composition
de celles-ci, n’ont été constatés que sur les dents d’un
assez petit nombre d’animaux, et ce n’est que par
analogie que je les suppose propres à toutes celles qui
ont été décrites dans cet ouvrage. En effet, on n’a guère
étudié, sous le double rapport de la capsule dentaire et
des substances dont les dents sont formées, que les dents
de l’homme, celles dequelques carnassiers, de quelques
rongeurs et de quelques ruminans, celles des chevaux
et celles de l’éléphant des Indes. Il est donc à
présumer qu’une étude particulière des autres dents
portera à étendre ou à restreindre quelques-unes des
propositions que je viens d’établir.
De la formation des racines.
Ce qui précède, rend , jusqu’à un certain point , raison
de la formation de la couronne des dents: le bulbe
dentaire est le moule de cette couronne; la matière
qu’il sécrète, se déposant à sa surface, ne peut manquer
de présenter les saillies, les creux, les angles qu’il
présente lui-même, d’avoir, en un mot, toute sa configuration;
mais rien, jusqu’à présent, dans la structure
de ce bulbe, n’explique la formation des racines.
On entend communément par racine, cette partie
de la dent qui est contenue dans les alvéoles; mais il
est essentiel, comme nous l’avons déjà dit, de distinguer
les racines proprement dites , qui commencent au
collet de la dent, vont en diminuant petit à petit, et
se terminent en une pointe plus ou moins obtuse, plus
ou moins irrégulière, de celles qui ne diffèrent point
de la couronne, ni par la structure ni par la forme.
Ces dernières ne sont point de vraies racines; c’est la
couronne elle-même qui en fait l’effet par son prolongement
inter-alvéolaire.
Lorsque le moment d?être produites est arrivé pour
les véritables racines, la membrane émaillante cesse
d’être active, et s’oblitère même entièrement. Le bulbe
et la membrane externe continuent seuls à croître pour
produire les racines qui correspondent ordinairement,
par leur nombre et leur situation , aux tubercules principaux
de la couronne, et paraissent être d’autant plus
nombreuses que les vaisseau^ maxillaires ont envoyé
plus de troncs principaux dans le bulbe. En effet, j’ai
quelque raison de penser que ces vaisseaux et leurs
branches, une fois que la couronne est déposée, se prolongent
inférieurement en bulbe, ou plutôt que le
bulbe continue à se développer sous leur influence restreinte
aux points qui les environnent immédiatement,
de sorte que les racines des dents ne seraient que la
couronne de ces mêmes dents oblitérées, et, sous ce
rapport, réduite a un état rudimentaire ; car on pourrait
en concevoir la cbntinuation, si le système vasculaire
ne s’oblitérait pas lui-mêmé. En effet, Jes dents
sans vraies racines, chez lesquelles la capsule ne cesse
point de reproduire une couronne , ne sont telles que
parce que la vitalité de leur bulbe, sa force productrice,
ne va pas en s’affaiblissant, et que cet organe se
conserve toujours actif et fécond , comme il l’était à
son origine; aussi voit-on que les dents qui ont des racines,
les prennent a des époques plus ou moins éloignées
de leur naissance. Chez les animaux herbivores,
et entre autres les chevaux, la vitalité du bulbe se cou