mâchoires, mais les dents qui suivent n’ont point de caractères
bien déterminés; celles qui, par leurs formes,
rappelleraient un peu les canines, n’existent qu’à une
seule mâchoire, ne sont en opposition avec aucune
dent et dépendent presque autant de l’os incisif que du
maxillaire; et celles qui viennent après n’ont pas non
plus les caractères des fausses molaires; quelques-unes
d’entre elles sont même rudimentaires. Ainsi , sous cè
rapport, cette famille, comme celle des insectivores,
est tout-à-fait anomale.
PHALANGERS.
Bans l’origine on réunit sous ce nom des marsupiaux
qui ont quelques caractères communs : des membres à
peu près d’égale longueur, un pouce distinct des autres
doigts, et surtout deux doigts réunis en un seul. Mais
considérant que les uns, semblables aux écureuils vo-
lans, avaient une membrane étendue sur les flancs,
entre les membres antérieurs et postérieurs, qui, dans
leurs sauts, contribuait à les soutenir en l’air, en faisant
l’office de parachute, tandis que d’autres étaient
tout-à-fait privés de Cet organe, on les a partagés en
deux divisions : i°les phalangers proprement dits, sans
membrane aux flancs ; les pétaurus, pourvus de ces
membranes. Ce n’est point ici le lieu d’établir combien \
cette différence d’organisation en apporterait peu dans le
genre de vied’animaux qui, sous tous les autres rapports,
se ressembleraient. Nous nousbornerons à faire remarquer
que les divisions ou les genres établis sur ces caractères
réunissent des animaux qui ont des systèmes de dentition
fort différens, ce quifl’abord nous oblige à les sépa-
( 12; )
rer, ayant principalement en vue la structure des dents ;
mais de plus les analogies nous autorisent à penser que
ces genres, fondés sur des modifications des organes du
mouvement, ne sont point naturels, ce que nous pourrions
déjà établir par la comparaison des parties que nous
sommes à portée d’examiner, le squelette, et, ce qui s’établira
sûrement beaucoup mieux encore, lorsqu’on
pourra comparer les phalangers proprement dits et les
pétaurus dans toutes leurs parties. Quoi qu’il en soit, la
famille des phalangers nous présente deux systèmes
de dentition bien distincts, qui caractérisent deux genres
fort naturels dont toutes les espèces sont prises dans
cette famille ; et ces genres se subdivisent l’un et l’autre
en deux sous-genres, par la considération des particularités
des organes du mouvement: la présence oul’ab-
sence d’une membrane étendue sur les flancs entre les
membres antérieurs et postérieurs.
L’usage nous autoriserait à donner des noms nouveaux
à des genres que nous fondons sur des caractères
qui le sont eux-mêmes ; mais comme nous pensons
qu’il convient mieux, lorsqu’il n’y a point de contresens,
de changer la signification de noms déjà admis que
d’introduire dans la science des noms nouveaux qui la
surchargent inutilement, tout en la laissant embarrassée
d’une nomenclature à laquelle se rattachent des idées
fausses, nous nous bornerons à transporter le nom de
pétaurus à notre première division, et celui de phalangers
à la seconde. Tous ces animaux, sans exception,
sautent en effet avec une vélocité extrême, et tous ont
deux doigts de leurs membres postérieurs réunis en un
seul.