De Vorgane excréteur ou capsule dentaire.
L’organe excréteur, que nous désignerons avec plusieurs
anatomistes par le nom de capsule dentaire,
paraît être une dépendance Ou une production des
nerfs et des vaisseaux maxillaires ; non pas qu’il soit sans
relation avec les parties contiguës ; il est même lié
avec les gencives, mais beaucoup moins, il me semble,
que quelques auteurs ne l’ont dit. Il est certain que
l'organe excréteur des dents de remplacement est tout-
à-fait indépendant de ces parties, long-temps après sa
formation, et qu’il ne se lie avec les gencives que secondairement,
ce qui me fait présumer qu’il en est de
même pour la capsule de la première dentition, que
je n'ai pu examiner assez près de sa naissance pour constater
ce fait.
Cet organe, par sa structure et ses fonctions, correspond
aux substances ou aux matières composantes
des dents; de sorte qu’il est plus simple dans les dents
qui ne sont, composées que d’üne substance , que dans
celles .qui se composent de deux ou de trois; et il en
est de même de ses formes et de son développement
par rapport aux formes et au développement des dents :
les uns sont toujours les conséquences des autres.
La capsule dentaire la plus compliquée , celle où se
forment les dents composées de trois substances , se compose
elle-même de trois organes excréteurs très-distincts:
l’un central, qui porte le nom de bulbeet qui produit
l’ivoire; le second, qui se présente sous forme de
membrane * qui dépose l’émail, et que pour cela je
nommerai membrane/émaillante, et la troisième, qui enveloppe
toutes les autres parties et que je ne désignerai
que par le nom de membrane externe; elle produit le cortical
ou l’ivoire extérieur. Nous allons considérer ces
trois organes d’une manière plus intime.
. Le B u l b e , qui sécrète l’ivoire par sa face externe,
paraît être entièrement composé de nerfs et de vaisseaux.
On voit un ou plusieurs troncs artériels qui le
parcourent de bas en haut, en se ramifiant à l’infini
pour arriver àses extrémités, où leurs divisions forment
quelquefois des houpes ou des franges d’une finesse
presque imperceptible. C’est la partie des dents la plus
facile à étudier, lorsqu’elles commencent à se former :
elle se trouve injectée naturellement, n’est point exposée
à être atteinte pendant la destruction des parties
osseuses, au. milieu desquelles les dents se trouvent renfermées,
et il suffit d’une très-légère macération pour
enlever ce bulbe de l’étui d’ivoire qui le contient. Il paraît
être de nature homogène , et sa forme est toujours
celle qu’aura la dent; il en est le moule; c’est sur lui
qu’elle se modèlera.
La M em b r a n e ém a i l l a n t e , produisant l’émail par sa
face interne, enveloppe entièrement le bulbe et en
suit tous les contours, toutes les formes, excepté à la
base du bulbe, correspondante au collet de la dent,
où elle aboutit et se termine. Je n’y ai jamais vu de
vaisseaux; elle est translucide et cassante, lorsqu’elle a
de l’épaisseur et qu’elle est prête à déposer l’émail;
mais bientôt elle s’amincit, devient d’un blanc laiteux
et très-élastique; enfin, elle finit par disparaître tout-
à-fait, quand elle n’a plus de fonctions à rempliï, c’est-
à-dire quand la membrane externe, déposant le cortical,
remplit les siennes. La translucidité de cette membrane
, son extrême minceur ensuite, enfin son entière
oblitération sur les dents dont le fust est formé, ont