dent à la première. La fausse molaire de cette première
dentition est remplacée par une dent semblable à elle;
la carnassière, par une troisième fausse molaire, et la
tuberculeuse, par une carnassière. Enfin, cette tuberculeuse
et une seconde plus petite se développent après
la carnassière. A la mâchoire inférieure se montre,
comme à la supérieure, une fausse molaire rudimentaire
après la canine. Les deux fausses molaires de la
première dentition sont remplacées par des dents qui
leur ressemblent, et la carnassière par une fausse molaire.
Cette carnassière reparaît ensuite, avec une grosse
tuberculeuse et une tuberculeuse rudimentaire, là oà
aucune dent ne s’apercevait à la première dentition.
Il résulte de là que les chats et les chiens, à la seconde
dentition, outre un plus grand nombre de dents,
ont leurs carnassières beaucoup plus éloignées des canines
qu’à la première.
Cette observation peut s’appliquer à tous les autres
carnassiers; et le but de la nature, dans cette espèce
de transposition des dents les plus importantes à tous
les animaux qui se nourrissent de chair, semble évident:
elle a voulu, pour rendre l’action de ces dents toujours
puissante , les rapprocher du point d’appui des mâ-
.choir.es, à mesure que l’accroissement de ces parties de
la bouche tendait à les en éloigner.
Les rongeurs, n’ayant point diverses sortes de mâ-
chelières, ne présentent point les changemens qui s’observent
chez les carnassiers. Excepté chez les cabiais,
leurs dents de la seconde dentition se développent immédiatement
sous celles de la première, et les unes
ressemblent entièrement aux autres. Sur ce point les
cabiais ressemblent aux éléphans et aux phacochæres.
Gn n’a point encore vu si les incisives tombent et sont
templacées. Ce qui a été constaté par mon frère, c’est
que toutes les espèces de rongeurs qui n’ont que trois
molaires, n’ont qu’une seule dentition, et qu’il n’y en
a une seconde que pour les espèces qui ont au-delà
de ces trois dents, c’est-à-dire pour toutes celles de ces
dents qui surpassent ce nombre et qui sont situées antérieurement
dans les mâchoires; et un fait bien remarquable,
que mon frère a également constaté, c'est
que les dents de la première dentition des cochons
d’Inde tombent lorsque ces animaux sont encore dans
le sein de leur mère. Chez les espèces du genre Lièvre
c’est peu de jours après la naissance que ces dents tombent;
et ce phénomène se présente encore pour les incisives
rudimentaires, qui, comme on sait, se développent
derrière les incisives principales de tous les animaux
de ce dernier genre.
Nous passons immédiatement aux pachydermes, les
édentés n’ayant jusqu’à ce jour offert aucune observation
dont nous puissions faire usage dans le point de
vue sous lequel nous considérons actuellement les
dents.
La première dentition de l’hippopotame consiste en
deux incisives et une canine à chaque maxillaire, en
trois fausses molaires et trois molaires supérieures, et
en deux fausses molaires et trois molaires inférieures,
Les incisives et les canines des deux mâchoires n’éprouvent
aucun changement. La première des trois fausses
molaires supérieures tombe et n’est point remplacée ;
les deux suivantes sont remplacées par des dents de
meme nature qu’elles, et à la première molaire succédé
une fausse molaire ; mais à ce moment-là même
se développe une molaire postérieure, de sorte que,
malgré la chute de la première de ces dents, leur