où le fust est tout-à-fait formé , et où le bulbe et la
membrane émaillante cessent de travailler à cette partie
de la dent; car le bulbe et la membrane externe doivent
encore donner naissance aux racines.
Cette analyse détaillée de la capsule dentaire la plus
compliquée, nous permettra de passer rapidement sur
celles qui , n’étant destinées qu’à sécréter l’ivoire et
l ’émail, l’ivoire et le cortical, ou l’ivoire seulement,
le sont nécessairement moins.
Les capsules qui ne doivent produire que des dents
formées d’ivoire et d’émail, ne sont pas, pour cela,
privées de membrane externe; mais cette, membrane
paraît être plus simple, et toujours assez mince, au lieu
d’être épaisse, comme dans les dents précédentes, lorsqu’elle
est prête à déposer le cortical. Elle ne s’enlève
qu’avec peine et par lambeaux, et semble n’être destinée
qu’à protéger le travail de la dentition, qu’elle enveloppe
de toute part. La membrane émaillante se présente
dans ces capsules avec tous les caractères que nous
lui avons précédemment reconnus. Le bulbe ne dilfère
pas non plus de ce que nous l’avons vu dans les dents
formées de trois substances.
Quant aux dents qui se composent d’ivoire et de cortical,
comme les molaires des cachalots, outre le bulbe,
qui ne manque jamais, on trouve sans doute encore la
membrane externe plus ou moins épaisse, suivant que
le cortical doit être épais lui-même; et il est à présumer
que dans les dents qui ne sont formées que d’ivoire,
cette membrane externe, n’étant destinée qu’à protéger
la dentition, aura la minceur que nous lui avons trouvée
sur les dents émaillées sans cortical.
Du corps excrété, ou de la dent proprement dite.
C’est Tenon qui a commencé à étudier plus exactement
les différentes couches de substances dont les
dents se composent; mais il s’est borné à reconnaître
l’époque relative de leur formation et quelques-uns
de leurs caractères physiques, et'c’est lui qui, le premier,
a caractérisé la matière corticale.
; Nous avons vu que la capsule dentaire de la dent la
plus compliquée produisait, dans la formation de celle-
c i, trois substances bien distinctes, que l’analyse mécanique
séparait nettement l’une de l’autre. Il nous
reste à les considérer en particulier.
. L ’i v o ir e forme la partie essentielle et fondamentale
de la dent; recouvrant l’organe qui le sécrète, il se dépose
de dehors en dedans, et il ne paraît pas être de
nature absolument identique dans toutes les dents :
pour quelques-unes; les défenses des éléphans, par
exemple, il se dépose par couches concentriques, de
sorte qu’elles sont formées de cônes qui s’emboîtent les
uns dans les autres, et dont le nombre est d’autant plus
grand que cette défense est plus longue: c’est ce que
nous font voir les défenses fossiles ; car cette division
des cônes ne me paraît pas encore avoir été opérée artificiellement.
D’autres dents ont un ivoire beaucoup
plus homogène ; mais les différences de contexture que
cette substance présenté, sont très-nombreuses. Ainsi,
çes mêmes défenses d’éléphant montrent sur leurs tranches
transversales des portions de cercles disposés régulièrement,
qui se coupent les uns les autres, et forment
un guilloché, auquel on reconnaît toujours l’ivoire
proprement dit : les dents de l’homme, des singes, des
carnassiers , ont un ivoire d’apparence soyeuse, qui sem