ce rapport les phoques à dents pourvues de plusieurs
racines, forment trois divisions ; i° ceux qui ont six incisives
supérieures et quatre inférieures, parmi lesquels
se trouve le phoque commun; 2° ceux qui ont quatre
incisives supérieures et quatre inférieures , où nous
voyons le phoque moitié ; 3° ceux qui ont quatre incisives
supérieures et deux inférieures, et dont le setil
exemple nous est offert par le phoque à mitre.
Les phoques dontles dents n’ont qu’une seule racine
paraissent avoir deux ou quatre incisives à la mâchoire
inférieure et six ou quatre à la supérieure, lorsque
l’âge n’en a pas fait tomber quelques-unes; car, à en
juger par les exemples que j’ai sous les yeux, elles
peuvent disparaître môme en totalité ; ainsi un phoque
à crinière (phoca ju b a ta , ) a perdu une de ces
dents à l ’ôs maxillaire inférieur gauche, sans qu’il
soit resté aucune trace de l’alvéole; et un phoque à
trompe (pfioca proboscidea, Péron ) ne conserve plus
d’autres marques de ses deux incisives inférieures que
des dépressions fort insuffisantes pour que les dents
aient pu y être enracinées.
Les canines sont pour le nombre et la forme extérieure
semblables à celles des carnassiers des premiers genres,
à une seule exception que nous indiquerons au n° 3p.
Les mâchelières à racines multiples sont au nombre
de cinq ou dè six de chaque côté de la mâchoire supérieure
, et au nombre de cinq de chaque côté de la mâchoire
inférieure; celles à racines simples sont, dans
trois espèces, au nombre de six à chaque maxillaire supérieure,
et au nombre de cinq à chaque maxillaire
inférieure; et une quatrième, le phoque à trompe, n’en
a que cinq de chaque côté des deux mâchoires ; mais
nous devons faire remarquer que cette tête paraît avoir
( 115 )
appartenu à un animal assez vieux, et que c’est elle
qui n’a conservé que de légères traces des alvéoles de
ses incisives inférieures ; d’un autre côté, une seconde
tête de cette division n’avait conservé que les cinq pre-
ihières mâchelières supérieures d’un côté, sans aucune
trace de la sixième, tandis que les six étaient bien entières
du côté parallèle. Ces animaux seraient-ils sujets
à perdre leurs dents, et leurs alvéoles se rempliraient-
elles rapidement ?
Jusqu’à Péron les phoques avaient été réunis dans un
seul genre, et, d’après l’indication de Buffon, il prit les
caractères génériques de ces animaux dans le développement
de la conque externe de l’oreille chez les uns, et
dans l’absence entière de cet organe chez les autres. Il *
nomma les premiers Otaries, et il laissa aux autres le
nom de Phoques. Sans examiner la valeur physiologique
de ce caractère, je ferai seulement remarquer
qu’il n’a rien d’assez absolu, et que le phoque commun,
qui est considéré comme un phoque et non
point comme un otarie, a une conque externe, très-
petite il est vrai, mais très-nettement formée. Quoi
qu’il en soit cette division a généralement été suivie,
et les derniers travaux des zoologistes la reproduisent.
Le point de vue sous lequel j’envisage les phoques
ne me^permet pas de m’y conformer ; je crois même
que le caractère pris des incisives, et que M. deBIain-
vüle a le premier employé pour les divisions d’un
oïdie inférieur, est préférable à celui qui est tiré de
l’oreille, quoiqu’il ne produise point encore de réunions
naturelles d’espèces, comme nous aurons occasion
de le faire remarquer (î). Ce sont donc les divi-
(i) J’exposerai, dans un travail particulier, les caractères génériques
des phoques.