pour expliquer ce phénomène ; la compression des gencives
sur la dent naissante serait même suffisante pour
l ’arrêter, et c’est au contraire la vie de la gencive qui
doit être suspendue. A cette époque de la formation
des dents, la vitalité de leur capsule est portée à un
très-haut degré, le sang s’y jette avec une grande
force, l’irritabilité y devient extrême, et de là vraisemblablement
les effets trop souvent déplorables de
la dentition pour les jeunes animaux.
Des mouvemens secondaires des dents dans
leurs alvéoles.
La sortie des dents hors de leur alvéole, par l’effet
de leur sécrétion, de leur accroissement, n’est pas le
seul mouvement que ces organes présentent ; il s’en
produit d’autres encore dont le but est beaucoup plus
facile à reconnaître que la cause : la plupart ont pour
objet immédiat la division des alimens.
Le premier de ces mouvemens est celui de la couronne
des dents à racinés distinctes hors des alvéoles.
La capsule de toutes ces dents, renfermée entièrement
dans les maxillaires, a sa partie inférieure,
qui correspond au collet de la dent, bien au-dessous
du bord dentaire de ces os; et quand ces dents sont
entièrement formées, ce collet est de niveau avec ce
même bord, c’est-à-dire que la partie inférieure de
la couronne, qui a , en quelque sorte, été formée au
fond des maxillaires, finit par se trouver à leur bord
supérieur.
Cette ascension de la couronne me parait d’abord
due au développement de la partie de la capsule qui
doit donner naissance aux racines, développement qui
n’a lieu qu’après la formation de la couronne; et ensuite
à ce choc ascendant de la circulation, auquel nous
avons attribué la sortie des dents, et qui se maintient
à un haut degré, tant que la capsule dentaire conserve
sa force sécrétante. D’ailleurs à cette période de développement
la gencive n’oppose plus de résistance à
l ’accroissement des dents.
Un second mouvement nous est présenté par les mà-
cheliéres des chevaux, et il est peut-être propre à celles
de tous les animaux herbivores et des ruminans. Il consiste
dans la sortie de ces dents, même quand elles sont
entièrement formées, et qu’elles en ont qui leur sont
opposées et contre lesquelles elles agissent dans la mastication.
Ce mouvement a été reconnu et mis hors de
doute par Tenon , qui n’a point cherché à en reconnaître
la cause. Serait-il dû au travail de l’ossification
des maxillaires, travail qui ne paraît cesser qu’avec la
vie des animaux? En effet, un troisième mouvement
des dents nous montre cette ossification, tendant sans
cesse à expulser ces organes de leurs alvéoles. C’est
quand une dent n’en a plus d’autres qui lui soient opposées,
alors elle est poussée hors des maxillaires. Aucune
force ne comprimant le travail des os, les alvéoles
se remplissent, et les dents sont chassées de la place
qu’elles occupent, comme le seraient des corps étrangers.
Ce mouvement, nuisible pour la plupart des animaux,
a un avantage pour ceux qui, broyant leurs alimens,
sont forcés par là d’user et de raccourcir leurs dents ;
car, quoique la détrition des dents chez ces animaux
soit souvent très - inégale, ces organes n’en restent
pas moins au niveau l’un de l’autre,par leur sommet,
de telle sorte que le broiement de la nourriture peut
s’opérer jusqu’à la plus extrême vieillesse.
Mais comment rendre raison ’) d’un mouvèinent tout