que nous venons d’en donner, en ajoutant que les dents
chez ces animaux ne se développent jamais que sur les
bords des os maxillaires, ce qui est loin d’avoir lieu
pour les classes inférieures des animaux vertébrés, pour,
les reptiles et les poissons.
De la structure générale des dents.
On a eu long-temps l’idée que les dents étaient des
os ; qu’elles se produisaient de même , et avaient la
même structure. Ce n’est guère que depuis les recherches
de mon frère sur les dents d’éléphant, que cette
idée paraît être abandonnée. Il y a en effet de
nombreuses et d’essentielles différences entre les dents
et les os ; cependant il y a plus d’analogie entre ces
deux genres de corps qu’on n’en semble vouloir admettre
aujourd’hui ; et assurément il y en a plus
qu’entre les dents et les poils, ou les cornes. D’abord
les matières constituantes sont absolument les mêmes,
et lorsqu’on remonte , par la pensée, jusqu’à la première
formation de ces matières, on voit que dans les
os comme dans les dents elles sont en définitif excrétées
et déposées par des vaisseaux propres: et sous ce point
de vue les dents seraient des os dont les vaisseaux,
réunis en une seule masse, déposeraient autour d’elle
la matière osseuse, et les os des dents, dans l’intérieur
desquelles les vaisseaux divisés feraient en quelque
sorte circuler cette matière.
Quoi qu’il en soit, toutes les dents, à leur origine,
et la plupart durant toute leur vie, se composent d’un
organe excréteur et d’un corps excrété. Le premier, l’organe
excréteur, toujours caché dans la partie inférieure
de la dent, ou dans son intérieur, quand elle est formée,
se compose de trois ou au moins de deux autres
organes, et est essentiellement formé de vaisseaux et
de nerfs, qui communiquent immédiatement avec le
reste de l’organisation. Le second , le corps excrété, n’est
qu’interposé dans le premier; il est composé d’un nombre
plus ou moins grand de substances, est. dépourvu
de vaisseaux et de nerfs, et privé de tout rapport immédiat
et nécessaire avec les autres organes.
Ce dernier corps, d’apparence calcaire, se forme
toujours de deux parties: l’une externe, qu’on appelle
fust ou couronne, et l’autre , plus ou moins cachée, qui
est Ja racine. Le point intermédiaire est désigné par le
nom de collet.
La couronne peut être composée de matières différentes
, superposées les unes aux autres. Dans les dents
où elle est la plus compliquée, on en obtient trois par
l’analyse mécanique. La plus centrale est l’ivoire, la suivante
l’émail, et la plus extérieure a été désignée par
le nom de cortical, et ces trois matières se combinent
de quatre manières différentes. Il y a des dents composées
d’ivoire, d’émail et de cortical; d’autres ne se com*
posent que d’ivoire et d’émail; d’autres, d’ivoire et de
cortical, et d’autres, enfin, d’ivoire seulement.
Quant à la racine, elle est réelle ou apparente : dans
le premier cas, elle n’est formée que d'ivoire, comme
chez l’homme, les carnassiers , les ruminans ; ou elle
se compose d’ivoire et de cortical, comme chez les cachalots:
dans le second, n’étant qu’une continuation de
la couronne, elle a tous les caractères qui sont propres
à celle-ci; telles sont les racines des défenses proprement
dites, des incisives de tous les rongeurs, des molaires
des lièvres, des cochons d’Inde, des cabiais, etc*