ble formé de libres; celles des cétacés, les défenses des
hippopotames,, etc., ont leur ivoire mate et de la con-
texture la plus uniforme, celles des oryctères semblent
formées de fibres longitudinales et parallèles qui rappellent
la structure du jonc, etc. Ces caractères tiennent
sans doute à la structure des bulbes qui sécrètent ces
différens ivoires ; structure que l’expérience n’a point
encore déterminée, mais qu’elle parviendra sûrement
à reconnaître, lorsqu’elle soumettra ces bulbes à ses
observations.
Cette partie centrale, la plus importante et la plus
considérable du fust des dents, est principalement formée
d’une substance gélatineuse très-compacte. La matière
calcaire qui lui donne son apparence extérieure,
n’est que déposée entre ses mailles et n’en fait que la
plus petite portion. On l’enlève au moyen d’un acide
affaibli, et la gélatine reste pure avec toutes les formes
qu’avait l’ivoire. Cette matière calcaire, la seule véritablement
morte de la dent, est un phosphate.
L ’ém a i l se dépose dans un sens contraire à l’ivoire,
c’est-à-dire de dedans en dehors et toujours immédiatement
sur lu i, et il paraît le faire par une sorte de
cristallisation. Lorsqu’on l’examine sur la tranche d’une
dent, on le voit sous forme d’aiguilles brillantes, perpendiculaires
à la surface de l’ivoire. Ces deux substances
ne font point corps l’une avec l’autre, quoiqu’elles
soient assez intimement unies. L’émail peut se détacher
de l’ivoire sans que celui-ci soit entamé, et réciproquement.
Mais ce qui distingue fondamentalement ces deux
substances, c’est que l’émail n’a point, comme l’ivoire -,
la gélatine pour base ; s’il contient quelques traces de
cette matière, c’est une fort petite quantité : il se compose
essentiellement de fluate de chaux; aussi sa nature
toute pierreuse lui donne-t-elle une dureté extrême et
qu’on ne retrouve dans aucune autre partie des dents.
Le C or t ica l se dépose, comme l’émail, de dedans en
dehors; mais il ne paraît sur les dents qui ont de l’émail,
qu’après que celui-ci est entièrement formé ; et je conjecture
qu’il se dépose comme l’émail sur l’ivoire , dans
les dents qui ne se composent que d’ivoire et de cortical,
Sa nature intime est absolument la même que
celle de l’ivoire, aussi pourrait-il porter à juste titre
le nom d’ivoire extérieur: la gélatine fait sa base principale,
et c’est entre les mailles de cette substance que
le phosphate calcaire se dépose. Les couches que forme
le cortical, sont plus ou moins épaisses; il est d’une
extrême minceur sur les faces saillantes des mâche-
lières de ruminans, et beaucoup plus épais dans les
creux qui sont au sommet de leur fust: mais où il me
paraît se déposer en plus grande abondance, c’est dans
la formation de la couronne des dents de cachalots ; il
y égale l’ivoire en épaisseur et en quantité; car la substance
plus blanche qui enveloppe la partie centrale de
ces dents, n’est point de l’émail, comme quelques auteurs
l’ont cru, mais un véritable ivoire extérieur.
Ordinairement le cortical ne paraît contenir que de
la gélatine et du phosphate de chaux ; mais dans quelques
cas il renferme de plus une matière colorante :
c est ce que nous montrent les dents de plusieurs ruminans
et les incisives des castors, des pacas, des agoutis,
des porc-épics, etc. En effet, la couleur de la partie
antérieure de ces dents dépend d’une lame très-
mince de véritable matière corticale, ainsi que je m’en
suis assuré par plusieurs expériences spéciales, et elle
ne devient brune que sur la partie, de la dent qui est
hors des gencives; tantf’qu’elle est cachée dans l’alvéole.,