1704. des nuits ent ières à boire. G ’eft ainfi que les
1- M *f- Ro i s de Perfe paiTent les premières année# de
leur r é gne fans a vo i r aucun égard au ialuc
de l ’E tat ni à leur propre g loi re. Les Grands-
de la Cour ne manquent pas auffi de fe p r é v a loi
r de c e t ems - l à , & de fe rendre necelfa tres
pour s’enr ichi r & procurer des emplois à leurs
Defirinfa- parents & amis. Les Gouverneur s des Pro-
S Î f f l ? v i n c e s ^uiv ent lent exemple & font leurs bour-
fes , par toutes fortes de rapines & d ’ex a c t
io n s , fans épargner même les revenus de la
Co u ron n e ; 8c ils le font imp u n éme n t , en fa i -
fant part de leurs vo le r ie s aux Seigneurs qui
font dans la fav eur & qui ont l ’orei l le du R o y .
Ce s d e fo rd r e s - l i cont inu ent jufqu’à ce que
c e Pr inc e ai t fai t choix d’un M ini f t re capable
d’en arrête r le cours , 8c de réprimer c et te l i c
enc e . A lo r s il c ommen c e à ouv r i r les y eux,
fé lon q u ’il a plus ou moins de g énie ; mais i l
re tombe fo uv ent dans fes d é b a u c h e s , & fe
laiife ent raîne r à fon penchant naturel . Enfin
, lors qu’ il pa rv ient à fa 3 5. ou 40. anné e ,
fes efprits fémblent fe dé g a g e r peu d p e u de
la mat iè r e ; il commenc e a faire des réfle x
io n s , à fong e r aux affaires de l’E t a t , à les
c omp r en d r e , à propor t ion des lumiè res qu’i l
a reçûës de la nature. Il s’appl ique enfui te à
r emédie r aux defordres , qui ont r é gné pend
ant fa jeune f le , & à pourv oi r aux nécel î i tez
d é