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 1- M *f-  Ro i s  de Perfe paiTent les premières  année#  de  
 leur   r é gne   fans  a vo i r   aucun  égard  au  ialuc  
 de  l ’E tat   ni  à  leur  propre  g loi re.   Les  Grands-  
 de  la Cour  ne manquent  pas auffi  de  fe p r é v a loi 
 r  de  c e t ems - l à ,   &   de  fe rendre necelfa tres  
 pour   s’enr ichi r  &  procurer  des emplois à leurs  
 Defirinfa-  parents   &   amis.   Les  Gouverneur s   des  Pro-  
 S Î f f l ?   v i n c e s ^uiv ent  lent  exemple &  font  leurs bour-  
 fes  ,   par   toutes  fortes  de  rapines  &   d ’ex a c t 
 io n s ,   fans  épargner  même   les  revenus  de  la   
 Co u ron n e  ;  8c  ils le font  imp u n éme n t ,  en fa i -   
 fant  part   de  leurs  vo le r ie s   aux  Seigneurs  qui   
 font  dans  la  fav eur  &  qui ont  l ’orei l le du R o y .   
 Ce s   d e fo rd r e s - l i   cont inu ent   jufqu’à  ce  que  
 c e  Pr inc e   ai t   fai t  choix  d’un M ini f t re  capable  
 d’en  arrête r  le cours  ,  8c  de  réprimer  c et te  l i c 
 enc e .   A lo r s   il  c ommen c e   à  ouv r i r  les y eux,   
 fé lon  q u ’il   a plus  ou  moins  de  g énie  ;  mais  i l   
 re tombe   fo uv ent   dans  fes  d é b a u c h e s ,   &   fe  
 laiife  ent raîne r   à  fon  penchant   naturel .   Enfin  
 ,  lors  qu’ il  pa rv ient   à  fa  3 5. ou 40.  anné e ,   
 fes  efprits  fémblent   fe  dé g a g e r  peu  d p e u   de  
 la  mat iè r e   ;  il  commenc e   a  faire  des  réfle x 
 io n s ,   à  fong e r  aux affaires de  l’E t a t ,   à  les  
 c omp r en d r e ,   à propor t ion  des lumiè res qu’i l   
 a  reçûës  de la  nature.   Il   s’appl ique  enfui te  à  
 r emédie r   aux  defordres  ,  qui   ont   r é gné  pend 
 ant   fa  jeune f le ,   &   à pourv oi r  aux nécel î i tez 
 d é