desR Aeulatetiuoins iMncoedretarnineess .
Opinion de
l ’Auteur.
C e p e n d a n t , c omme ces Re la t ions font mê lées
de pluiîeurs Fable s , qui n'ont guéres de
v r a y - f em b l a n c e , & qu’e l les ne s’a c cordent
en aucune manié r é , n y a v e c les anc iennes
Hi f toires Gre cque s , n y a v e c les Hi f tor iens Sac
r e z , on ne f ç a u r o i t y fairè de fond.
C e la étant , je ne f e ra y aucune difficulté
de di r e. , a v e c t o u t e la d é f é r e n c e dûë au Jj uOg e -
m em des S ç a v a n t s , que ce qui refte des R u ï -
né s de (shdmman f a û t u a t i o n , les v e r t i gOe s de
l ’Edi f ice,
nées j les Perfans Adefcb
Khané, & que fort près de
cette V ille , dans la Montagne
qui la jo in t, il fit tailler
dans le Roc des Sépul-
chres,' pour lui,& pour fes
Succeifeurs ; on en voit enco
re aujourd’huy les Ruine
s , avec des relies de figures
& de Colomnes , lef-
qüelles , quoy qu’effacées
par la longueur des tems,
marquent alfez que les anciens
Rois avoient .choifi
leur Sépulture en ce lieu. Il
ne faut pas confondre ces
Monuments avec un fuper-
be Palais que la Reine Ho-
mai, fille de Babaman fit bâtir
au milieu de la Ville d’£-
Jie^ar : on le nomme au-
joyrd’huy , dans la Langue
Perfienne , Tchilminar, les
quarante Phares ou Colomnes.
Les Mufulmans en firent
autrefois une Mof-
quée i mais la Ville s’étant
entièrement ruinée,on s’elt
fervy de ces Décombres
pour bâtir celle de Cbiras ,
qui n’en eil éloignée que de
douze Parafanges, &c qui a
pris là place de la Capitale
de la Province , proprement
d ite , Pars ou Perfe. C e
que le même Auteur écrit
de la grandeur de cette Vil-
leparoît fabuleux ; car il lui
donne douze Parafanges de
lo n g , 5c dix de large ; de-
forte que la Ville de Schiras
y auroit été comprife : mais
il eil certain que tous les
Hiiloriens de Perfe en parlent
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 375
l ’Edi f i c e , les f igures &c leurs v ê t em e n t s , les 1 7 0 4 .
o rnement s & tout ce qui s’ y t r o u v e , répond ?• a Jovtmb.
aux maniérés des anciens Perfe s , &c à l a d e f -
c r ip t ion qu’on t rouv e de l ’anc ien Palais de
Per fépol is .
Dio do r e de Sici le , qui v i v o i t du tems de .
- r i r i»a n n i r i i a tions de
Jule s -Ce la r ôc d A u g u r t e , eft le leul des A n - Diodore de
ciens Hi f to r i e n s , qui nous ai t lai l lé une ébau- Slclle>
phe du fameux Palais de Per fépol is , dé t rui t
par Al e x a n d r e le G r a n d , t irée des A n t iq u i -
t e z E g y p t i e n n e s , Gre cque s & autres , que le
tems
lent'comme de la plus ancienne
& de la plus magnifique
Ville de toute l ’Afie.
Ils écrivent que ce fut
Giamfchid, qui en fut le premier
Fondateur , & quelques
uns font remonter fon
ancienneté jufques à Hous-
cben^ , & même jufques à
Cajumarath , premier Fondateur
de la Monarchie de
Perfe. Il eil vray cependant
qu’elle a tiré fon principal
luilre de la fécondé Dina-
flie des R o is , qui abandonnèrent
le féjour de la Ville
de Balky en Corraffan, pour
Ejlebar.
On peut ajouter icy que
le fuperbe Palais de la V ille
d ’E-fte^ar, que la Reine Homai
fit bâtir, pourroit bien,
être un de ces ouvrages,
tant vantez de Semiramis ,
laquelle n’eit pas inconnue
aux Orientaux, puis qu’ils
font mention, dans leurs
Hiftoires 3 de deux Semiren
dont la fécondé, qui pourroit
avoir été la même que
Homai, n’eil pas entièrement
ignorée des Grecs.
Je finis cet a rticle , continué
M. Herbelot, en difant
que la tradition fabuleufe
des Perfans, porte que cette
Ville a été bâtie, par les
Péri ; c ’eft-à-dire , par les
Fées , du tems que le Monarque
Gian-ben-gian gou-
vernoit le monde , long-
tems avant le Siècle d’A dam
,