G H A P I T R E X L I V - 1 —
Peinture Perjanne. Leurs Coutumes ,à l’égard des MaiJS
Jànces , des (¿Mariages y de la M o r t , & de la Sépulture.
¿Monnoyes qui ont cours en Perjè. Grande-
consomption de fucre à Ijpaban.
1704. T E dey rois par ler en c e t end ro i t de la R e -
*ÿ. M«y. J l ig io n des Perfans y mais comme plufieurs*
V o y a g e u r s l ’ont fai t amplement a v ant m o y ,
j ’ay crû q u ’ i l feroit- inut i le , & même en-
Rapport de nu y anc, de répéter une choie fi connue. Je me
^ sKepglcn c ont en t e r a y d ’obfe r v e r que c e t t e R e l i g io n a
& des, beaucoup de rappor t »pour le fonds , a v e c c el -
Turcs, le des Tu r c s », mais ,■ fans ent rer i c y dans tous;
les points qui les d i v i f e n t fur c e f u j e t , je me
c o nt en t e r a y d’obferyefc que les Perfans n ’ont
p a s , pour la p e in t u r e , 1 am êm e aver f ion que
les Tu r c s » puis qu’on t rouy e en Perfe beaucoup
de tableaux » Sc fur- tout » de chevaux, , ,
de chafTes» de toutes fortes d ’animau x , d’oi -
fèaux & de f leur s , dont leurs murailles, font -
Peintres remplies.:, c omme on l ’a déjà dit.. Ils ont mê.-
me des Peint res p a rmy e u x , dont les deux:
mei l leurs dé mon teras é toient au fe rv ic e d i t
R o y . J ’eus la curiof i té d ’en al ler v o i r un, donc:
j e t rouv a y les ouv rag e s fort, an-deflus de l’ idée:
DE C o R X E I L t E LE B R U Y N. 189
dée que j ’eniavoi s conçue : C e m’é to i en t que .17047
‘des oi feaux en. dét rempe ,' maïs qui é toient .•*?• ¿*<9.
-faits d ’une g rande propreté. A la v é r i t é ce
Peint re n ’a v o i t aucune Gonnoi flance des om-
' bres & des jour s , défaut unive r le l des P e in tres
de ce païs - là, ce q ui rend. leur , peinture
;t.rês-impàrfaite’P(â); C e Pe int re é toi t occupé à
copie r en dét rempe pour le R o y , un l iv re de
f leur s eh; ta i l l e -d o u c e , impr imé en nôtre païs,
dori t ün Ecc le fia ftiqu ê E u r Op é è n J u i. â v o i t appris
le color is y le .-mieux*'qu’i l lui a vo i t été:
pof l ible. Ils Ont pour cela des-couleurs admi - B e lle s oou*
tables-; JSc j ’y t rouv à y dé la laque q u ’ils font ea
v e n i r dé-chei*îiOU-s.: Ils font eux -mcmç s l'Outremer
» q^i'^efti l è !plü-s beau bleu du monde»,
dont ils ont la pierre en leur païs , ou ils l ’a-
eh e t t ent des Peintres Arméni en s . Il fe trouv
e anf li'desP'eMtres p a rmy 'euotyqiji p e ign en t
•; tm à des
(a) Les anciens Romains,
tjui nous on t’ laiffé de fi
beaux, Monuments', & qui
avoient porté Ja Sculpture
à un fi grand point de perfection
, igribrôieht.êüx-
jnémes ces régies de laper-
lpective ; on découvre cn-
.core tous les jours à Rome,
& aux environs, des morceaux
de ‘ peinture , dont
lés couleurs- font--les plusbelles
du monde, & dès'figures
d’un dèiTein très^cop.
recl; mais on n’y obfërve
point cette gradation d’om;-
,bres fk de lumières, qui eit:
fi neceiîaire à iâ pérfection'
de la Peinture, & qui- feule-
peut faire paraître lesifigu-
pes de; la grandeur & dans
rëlolgnement où elles doit
veùt être.. r