4.0 V o y a g e s
r iv a à la V i l l e deSamgael, au-delà de laquel le
nous nous a r r ê tâme s , & o n nous y apporta de
de bel le couleur 8t af-
*7°3-
t ) . Otlobrc.
Bons fruits, t rès-bonnes grenades
fez p e t i t e s , du raif in 8c d ’autres fruits.
c ’eit la Ville d’^îrbelle , célébré
par la Bataille que
-remporta Alexandre fur
Darius. Les fuperbes Tombeaux
, dont on â parlé ,
le grand commerce qu’on y
f a i t , y atirent des Pèlerins
& des Négociants de tout le
Levant. Sa lîtuation e.fl: au
milieu d’une grande Plaine,
qui a plus de trois lieues d’é-
tenduë; & les Montagnes ,
qui ferment cette Plaine
en forme d’Amphithéâtre,
tempèrent la chaleur du
climat. Cependant l ’air ,
tantôt trop chaud , tantôt
trop froid , y efl aifez mal
fain , & il y régne fouvent
des maladies épidémiques.
Tous les Jardins des environs,
qui font en très-grand
nombre , font remplis de
fruits & de légumes; mais
on n’y voit point, comme
dans tout le reile de la Per-
f e , ni raifin , ni melons, ni
citrons, ni grenades. Comme
les pâturages y font
abondants, on y amene des
XZQupçaux de plufieujrs ep.
droits éloignez, & le Tribut
qu’en tire le Sophi eit très-
confidérable. On découvre
de la V ille , plus de 60. V illages
, qui tirent leur fubfi-
ftance de la Plaine d'*Arde~
bil. La Riviere de Balacha,
qui prend fa Source àjune
lieuë de la V i l le , fe fépare.
en deux Branches, dont l ’une
pafle au milieu , & l ’autre
en fait le tour , & qui
s’étants rejointes dans la
Campagne, fe jettent dans
la Riviere de Karafu. Les
ruës d'^Jrdebil font toutes
plantées des deux côtez ,
comme à Paris la Foire S.
Laurent ; & cette Ville pa-
roit de loin une Forêt. L e
Meidan, ou Marché , eft
très-beau; il a plus de 300,
pas de long, fur 150. de large
; il eft environné de mai-
fons &c de boutiques; Sc chaque
forte de marchandife y
a fon quartier particulier.
On trouve beaucoup d’Eaux
Minérales aux environ?
d’ A rdebil, où l ’on a bâti d§
très-beaux Bains,
CHA-*
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 4*
C h a p i t r e X X X V I .
Description de Sdmgael, & des lieux où l’on pafje en y
allant. Arrivée a Com.
NO us fûmes ob l ig e z d’y relie r le lendem
a in , pour at tendre la v enuë des Of f ic
ier s d e l à D o ü a n e , qui demeurent hors d e là
Vi l l e . relTemble à un V i l l a g e , quo y
«q-u’il s’y t rouv e quelques mai fons aifez élev
é e s , Sc aifez bien bât ies ; les unës de t e r r e ,
•Sc les autres de pierre Sc de terre. Il y a un
beau ‘Ba^ar c ouv e r t Se v o û t é , où font les p r incipales
bout ique s , Sc pa r t icul iè rement celles
des Dr a p i e r s , où l ’on v e n d toutes fortes d’é-
tbfes 8c de toile s de cot ton. O n t rouv e c e pendant
d’autres boutiques couv e r te s en d’autres
endroi ts ; Sc plufieurs Mofquées ornées
de dômes , dont le pr incipal ei l peint d’ un
beau v e r t , Sc gla c é de bleu par dehors. Il y
en a une qui tombe en ruines à p r e f e n t , dont
les Tu r c s fe fe rv i r ent pour leurs pr iè r e s , lors
q u ’ ils fe rendi rent les maî tres de cet te Pla c e ,
qui quoy que três-peu conf idé rable , fe t rouv
e pour tant agréablement iîtuée ,. dans une
bel le Pla ine , Sc ¿il en v i ron né e de haute s
Monta gne s du côté du Co uchant . Il paife un
Tom. I V . F beau
1703:
z j . Otlobrei
Situation
de Samgael.