V O Y A |G ;E S
1704. / On y a de quatre fortes de prunes/bleues/
. 1 9 .^ . blanches, rouges 8c jaunes. Les blanchesffe
- runes- mangent à demy mûres, ave,c du fe l , 8c les
bleues font les véritables .prunes de ,brigno-
Coins. Jes. Il s’y trouve auffi z, ou 3. fortes de,cognaf-
fiers, appeliez De-béey dont le fruit eft admi/
rable 8c fe mange,à la main. Il eft fort gros,
8c bon en confiture. On y trouve auffi beau-
Noix. Goup de „.oix & ¿ e noifettes^ & des May.
Grcnadex. Les grenadiers y abondent auifi 8c portent
un fruit délicieux, il s en trouve cependant,
qui 41 en portent ' - p o in t8 c ne produifent
qu une grof fejleur rouge , qui reffemble au
pavot . Il y a de ces grenades, qui font tracées
de h la n e , d’une beauté charmante,, 8c d’au-'
très dont les feüilles font jaunes. J ’ay eu la
curiofite de les.peindre, 8c on en -trouvera le
deffein au num- 8. 8t au num. î>. J ’ay deiïïné
un jo ly 4i;bre , jdont toutes les. branches pen-j
çhent versja,terre. Les feüilles en ion t fines/
longues ^»djéliçqs^ & ,0n l ’appelle %ede-M<tr<
Ralagie. Il-ne s’y trçmve qu’une forte de figues,1
qui font affez petites. Il y a de 10. ou iz . for-
Raifins. tes de raifins., qu’on y appelle Angoer .en général
, quoy que chaque efpece ait un nom
particulier. Il s’y en trouve de 3. ou 4. fortes
;rle bleus, dont les uns font ronds,, 8c les autres
longs, 8c tous fort gros. 'Il y en a auifi de
blancs de deux ou trois.fortes^, 8c un entr’autres
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 2.09
très qui eft fort doux 8c fans pépins. Il s en 1704?
trouve d’une autre for te, dont les grapesfont 19* 'M*j-
entremêlées de gros 8c de petits .raifins, qui
différent de tous ceux que j ’ay vû ailleurs. On
en feche tous les ans, dont on fait une efpece
de confiture ■> qu on met dans des pots de terre
, qu’on envoyé à Batavia 8c ailleurs. Vo ic y
de quelle maniéré cela fe fait.On épluche bien Manier»
les raifins, qu’on couvre de feüilles de rofes
feches , dans une cruche de pierre -, puis on la
bouche de maniéré, qu’il n’y puiffe entrer aucun
air : on la laiffe repofer quelques jours en
cet é tat , enfuite de q u o y , on en caffe le col \
on ôte les feüilles de rofes, 8c on fepare tous les
grains de raifin, qu’on met dans une autre cruche
neuve , pour les envoyer dans les pais
étrangers, lorfqu ils font fecs. Les feüilles de
rofes ne fervent que pour, donner un goût
agréable au raifin ; 8c il faut bien prendre
garde de n’y en point laiffer , parce qu elles
pourroient caufer de la pourriture. Ils en-,
v o y en t , en même-tems , des amandes 8c des
piftaches aux Indes , d’où on leur renvoyé ,
en échange, des confitures 8c d’autres deli-
cateffes.
Les plantes, 8c les fruits de terre,n a b o n d en t . plantes ic
pas moins en Perfe , que ceux des arbres. On
y compte plus de vingt-cinq fortes de Melons,
qu’on y appelle en général Gbarbie-fa, bien que
Tom. IIZ. D d cha