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 1704.  de  tems  ;  enfui te  deq u o y   l ’E v êque  y  p lo n g e s   
 *6. janvier,  la  C r o i x  par   trois  lois   ,   8c  puis  on  lui  donna  
 une  g rande   coupe  rempl ie d’h u i l e ,  qu’il je t ta   
 dans  l ’eau  ,  8c  ainfi  fin i t   la  c é rémonie .   Les  
 Ecclef iai t iques   aff iliants  t rempèrent   leurs  
 mains   à  la hâte  dans  ce t te   e au,   8c  s’en  f rot tè 
 r ent   le  y i f a g e   ,  de  même   que  tous  les  A r méniens 
   , qui  en purent  approcher   ;  8c  il y  en  
 eut  qui r empl i r ent  depet i tes  canes de cet te eau  
 beni te .   Ce t t e   folemni té   fe  fit en quelques au-j  
 très  E g l i fe s ,   8c  même   dans  une pet i te R i v i è re  
 ,  qui paffe â côté de  ÿulfa.  A u   r e l i e ,  il  n ’e l l   
 pas  permis   de  faire  c et te  c é rémonie   ,  fans  la  
 permi f f ion du R o y   ,  que  le K^alantaer, ouBour-;  
 guema î t r e  des Arménien s  ,  ne manque pas de   
 lui   al ler  demande r   quelques  jours  aupara- j   
 v ant .   E n fu i t e ,   ce Pr ince   leur  envoy edeman- ;   
 der   le  tribut   de  zoo.   ducats  ,  q u ’on  lui  p a y e   
 annue l lement   pour   cela  ,  8c  il  leur   e n v o y é   
 des  Gardes  pour  empê che r  le defordre;   ch o f e   
 abfolument   necel faire  à  caufe du g rand n ombre  
 des  Perfes  8c  des  Tu r c s   que  la  curiof i té  
 at t i re  en  cet  endroi t .   La foule y   fut   fi  g rand e   
 ee  j o u r - l à ,   que  l ’Ev êque   n ’auroi t   pû  en  appro 
 ch e r  ,  fi ces Gardes n ’eulfent écar té la  fo u le  
 à  grands  coups  de  bâton,   Les  fept  Eve-;  
 q u e s ,  qui  fe  t rouv ent  i c y   , demeurent  dans le   
 Mona l lé r e   Epi fcopal   de  l ’Eg l i fe   d' Annubdet,  
 a v e c  quelques Prêtres.  C e  M o n a l l é r e , qui  entoure 
 d e   C o r n e i l l e   l e   B r u y n .  89  
 toure  L’Eg.life  ,  el l   compofé   de  pet i te s  c e l lules  
 ,  où  l ’on  ne v o i t   rien que deux ou  trois pe-   !  
 rites niches  propres  â  cont eni r   des  l i v r e s ,  8c  
 un  pupi tre  élevé-,  de v ant  lequel   ils s’al feyent   
 â  terre.   Les  murai l les  en  lont   blanches  8c  
 bien  ent r e tenue s ,   8c  la  lumière  y   entre  d’un  
 c ô t é   par  deux  ou  trois  pet i te s  fenêtres  v i trées. 
   Le R e f e d o i r e   y  el l   alfez  l o n g ,  8c pour v 
 u   d ’une ch a i r e , dans laquel le on l i t  quelques   
 Chapi t re s   pendant   le dîner .   La   Chap e l le   el l   
 p e in t e ,   du  haut   en  b a s ,  8c  reprefente  des H i -   
 l loires  Sa c r é e s ,   fans  aucun  art .   Il  n ’el t  pas  
 permis  à  leurs  Evêque s   de  fe mar ie r ;   mais  il   
 n ’e i l   pas  défendu  aux  Prêtres  de  le  faire,   (a)  
 Ils  ont   deux  Pat r ia r che s ,   dont   l'un  demeure   
 i c y   8c  l ’autre à Eetjïn-afin,  o u au x t ro i s   E g l i fe s ,   
 proche   de  la  Mo n t a g n e   d’Ar a r a t   ,  à  trois  
 lieuës  d’E r ivan. 
 Nous   v îme s   ,  en  ce  t ems - l à   ,  un  é t rang e   
 c omb a t , entre deux mulets  8c un c o chon noir ,   
 que  ceux- lâ  auroient   dé chi ré  ,  fi  l ’on  ne  fût   
 v e n u   à  fon  fecours.   Monf ieur   Kajlelein  nous  
 appr î t   la  rai fon  de  l ’ant ipathie   de  ces  ani - 
 mau x - 
 (a)  Ce  n’ eft pas bien s’ex  fe  marier  dès  qu’ils  font  
 pliquer  que  de  dire  ,  que  Prêtres, quoy qu’il leur foit  
 dans  l ’Eglife  Grecque  8c  permis  de  conferver  celle  
 Arménienne ,  il efl  permis  qu’ils avoient époufée avant  
 aux  Prêtres  de  fe  marier,  que  de  reçevoir  les Ordres  
 puis qu’ils  ne  peuvent plus  Sacrez. 
 T m .   tW.  M 
 *7° 4* 
 j .  Janvier* 
 Antipathie  
 entre  les  
 muets Si les  
 ours»